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Hernani, acte III, scène iv, vers 281 à 297. HUGO

Publié le 03/10/2010

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HERNANI: Oh! par pitié pour toi, fuis! Tu me crois peut-être Un homme comme sont tous les autres, un être Intelligent, qui court droit au but qu'il rêva. Détrompe-toi. Je suis une force qui va! Agent aveugle et sourd de mystères funèbres! Une âme de malheur faite avec des ténèbres! Où vais-je? Je ne sais. Mais je me sens poussé D'un souffle impétueux, d'un destin insensé. Je descends, je descends et jamais ne m'arrête. Si parfois, haletant, j'ose tourner la tête, Une voix me dit : Marche! et l'abîme est profond, Et de flamme ou de sang, je le vois rouge au fond! Cependant, à l'entour de ma course farouche, Tout se brise, tout meurt. Malheur à qui me touche! Oh! fuis! détourne-toi de mon chemin fatal. Hélas! sans le vouloir, je te ferais du mal. Hernani, acte III, scène iv, vers 281 à 297.

Hernani, dont la tête est mise à prix, s'est réfugié au manoir des Silva, déguisé en pèlerin. Voyant dona Sol en robe de mariée et se croyant trahi, il a révélé son nom de banni et demandé qu'on le livrât. Mais don Ruy Gomez, fidèle aux lois de l'hospitalité, est résolu à le protéger et va mettre le château en état de défense contre les troupes royales. Pendant son absence, Hernani reproche à dona Sol sa trahison; mais la jeune fille se disculpe sans peine. Le héros se jette alors à ses pieds, implore son pardon et la supplie de ne pas le suivre. La tirade, malgré le ton passionné et l'allure apparemment chaotique, est très nettement composée : clona Sol doit fuir Hernani car, jouet du destin, il se sent précipité vers l'abîme et entraînerait avec lui celle qui commettrait l'imprudence de s'attacher à ses pas.

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