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héros tragique

Publié le 16/11/2014

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LE HEROS TRAGIQUE   Le héros tragique est le personnage qui, dans le registre tragique, se trouve au centre de la situation tragique : conflit de l'homme avec les dieux, conflit des hommes entre eux, conflit de l'homme avec lui-même. C'est avant tout dans la tragédie qu'on rencontre ce type de héros.   1.    A l’ origine, le héros de la tragédie grecque Dans la tragédie grecque, les héros appartiennent le plus souvent à l'univers de la mythologie et des légendes qui ont fondé l'histoire hellénique. Ainsi, leur grande renommée les précède et ils sont parfaitement connus des spectateurs, dès le début de l'action. Selon la Poétique d'Aristote (IVe siècle avant J.-C.) qui a défini les règles de la tragédie, le genre dramatique cherche à inspirer la crainte et la pitié ; c'est pourquoi le héros tragique ne peut être ni complètement bon, ni complètement méchant. Il se doit donc d'être « médiocre », c'est-à-dire d'être un homme qui, « sans être un parangon [un modèle] de vertu et de justice, tombe dans le malheur non pas à cause de ses vices ou de sa méchanceté mais à cause de quelque erreur ». (Aristote, Poétique.) Le héros tragique, chez les Grecs, n'apparaît pas comme un individu autonome et responsable. En effet, il s'agit plutôt d'un être déroutant, contradictoire et incompréhensible : il participe à l'action mais la subit en même temps, il est coupable et pourtant innocent, lucide mais également aveugle : coupable par son hybris (« la démesure » en grec) qui le conduit à dépasser sa condition d'homme mortel, et soumis à l'aveuglement d'Ate (« l'erreur » en grec), il est le jouet des dieux. Ainsi, à travers le héros, la tragédie grecque s'interroge sur les rapports de l'homme avec ses actes, à savoir s'il est réellement maître de ce qu'il fait. Alors que le héros semble conduire ses actes avec prévoyance et responsabilité, ce n'est qu'à la fin du drame, selon la décision souveraine des dieux, que le sens véritable de ses actes lui est révélé. De ce point de vue, Œdipe, déchiffreur de l'énigme de la Sphinx mais pas de sa propre énigme, est bien le modèle du héros tragique grec, dont la légende a inspiré nombre de dramaturges tels que Eschyle, Sophocle ou Euripide.   2.     Le héros de la tragédie classique Selon l'esthétique classique, le héros se caractérise par sa grandeur, grandeur d'âme et courage pour affronter son destin, mais aussi par sa noblesse de sang et de cour. Ainsi ses principales qualités sont-elles son sens du devoir et de la vertu et sa volonté. De Corneille à Racine, l'homme est envisagé dans sa condition sociale et politique et dans son individualité propre. La tragédie l'amène à prendre une décision où ses ambitions et ses intérêts se trouvent compromis dans une lutte sans merci, supposant le sacrifice d'une part essentielle de soi et parfois aussi la mort. Cette lutte concerne les passions humaines que le héros domine ou qui l'entraînent irrésistiblement. Le dépassement héroïque de la tragédie classique consiste à l'emporter sur les « faiblesses » de l'amour afin de permettre au héros de se conformer à la plus belle image possible de soi comme chez Corneille, ou d'entendre clairement sa vocation comme chez Racine.       Le héros cornélien aspire à la plus complète réalisation de lui-même, dans le bien en général mais parfois dans le mal. C'est une âme forte, à la personnalité puissante, en qui nulle médiocrité ne subsiste et qui, sans transiger, atteint à une parfaite unité. Ce héros parle volontiers de sa gloire, forme passionnée de l'honneur ; il s'agit donc surtout de ne pas déchoir à l'idée qu'il se fait de lui-même et c'est la raison qui lui permet d'assumer librement et souverainement ses actes. Le Cid (1637), Horace (1640), Polyeucte (1643) sont parmi les plus célèbres tragédies de Corneille.   Il en va autrement du héros racinien qui pousse à l'extrême, jusqu'à l'assassinat et au suicide, les passions humaines, qui se débat en vain contre les contradictions insolubles de sa nature : soumis à des passions violentes, il est un être faible, sans volonté ni énergie morale, tyrannisé par sa passion. Il est pourtant lucide quand il analyse sa conduite, mais cela ne lui apporte aucune solution et ne fait qu'accroître sa souffrance et son sentiment de culpabilité. De plus, si l'orgueil décuple sa passion, celle-ci le pousse également à s'abaisser pour obtenir ce qu'il désire : ainsi entre orgueil et abaissement, il ne connaît pas la dignité. Enfin, le héros racinien est en proie à un combat inutile contre son destin : la fatalité s'acharne contre lui, rappelant ainsi le héros de la tragédie grecque. Les grandes figures du héros tragique chez Jean Racine se trouvent dans Andromaque (1667), Britannicus (1669), Bérénice (1670) ou encore Phèdre (1677).   3.    Les héros tragiques du XXe siècle   Notamment grâce à André Gide (Œdipe [1931]), Jean Giraudoux (La guerre de Troie n'aura pas lieu [1935], Electre [1937]) et Jean Anouilh (Antigone [1944]), le XXe siècle voit renaître les héros mythologiques tels que Orphée, Thésée ou Antigone. Cependant, s'ils ressemblent à leurs modèles, ils ne se meuvent plus dans le même univers car la tragédie moderne ne repose plus sur les mêmes principes. En effet, la vision de l'homme a changé de même que le monde dans lequel il vit, dans lequel les dieux ne font plus la loi. Ainsi, ce qui fondait le tragique des Grecs comme des classiques, leur échappe. Privés de la fatalité extérieure des dieux ou du destin, c'est en eux-mêmes que s'intériorise la contradiction. Il s'agit alors davantage de réfléchir, comme chez Jean-Paul Sartre (Les Mouches, 1943) et chez Albert Camus (Caligula, 1944), à ce qui fonde la liberté de l'homme.    L'essentiel Le héros tragique évolue principalement dans l'univers de la tragédie.  A l'origine de la tragédie grecque, il est un personnage issu de la mythologie et confronté à son destin déterminé par les dieux. A l'époque classique, les dramaturges reprennent les héros antiques en les adaptant à l'esthétique de leur époque : le héros tragique se caractérise alors par sa noblesse et par son courage qui lui permettent d'affronter le dilemme qui est imposé à sa conscience. Le héros tragique est alors voué soit à renoncer à une part de lui-même, soit à sacrifier sa vie dans la mort. Au XXe siècle, le théâtre reprend les mythes anciens et ses héros ; mais parce que le monde moderne a rejeté toute idée de fatalité divine, la tragédie perd une part de ce qui fondait le tragique.  

« Ainsi, à travers le héros, la tragédie grecque s'interroge sur les rapports de l'homme avec ses actes, à savoir s'il est réellement maître de ce qu'il fait.

Alors que le héros semble conduire ses actes avec prévoyance et responsabilité, ce n'est qu'à la fin du drame, selon la décision souveraine des dieux, que le sens véritable de ses actes lui est révélé.

De ce point de vue, OEdipe, déchiffreur de l'énigme de la Sphinx mais pas de sa propre énigme, est bien le modèle du héros tragique grec, dont la légende a inspiré nombre de dramaturges tels que Eschyle, Sophocle ou Euripide.   2.     Le héros de la tragédie classique Selon l'esthétique classique, le héros se caractérise par sa grandeur, grandeur d'âme et courage pour affronter son destin, mais aussi par sa noblesse de sang et de cour.

Ainsi ses principales qualités sont-elles son sens du devoir et de la vertu et sa volonté. De Corneille à Racine, l'homme est envisagé dans sa condition sociale et politique et dans son individualité propre.

La tragédie l'amène à prendre une décision où ses ambitions et ses intérêts se trouvent compromis dans une lutte sans merci, supposant le sacrifice d'une part essentielle de soi et parfois aussi la mort.

Cette lutte concerne les passions humaines que le héros domine ou qui l'entraînent irrésistiblement. Le dépassement héroïque de la tragédie classique consiste à l'emporter sur les « faiblesses » de l'amour afin de permettre au héros de se conformer à la plus belle image possible de soi comme chez Corneille, ou d'entendre clairement sa vocation comme chez Racine.       Le héros cornélien aspire à la plus complète réalisation de lui-même, dans le bien en général mais parfois dans le mal.

C'est une âme forte, à la personnalité puissante, en qui nulle médiocrité ne subsiste et qui, sans transiger, atteint à une parfaite unité.

Ce héros parle volontiers de sa gloire, forme passionnée de l'honneur ; il. »

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