Hitler et la droite allemande

La crise économique des années 30 en Allemagne se double d'une crise politique sans précédent : élections et changements de gouvernement se succèdent sans que le pays n'arrive à se doter d'une majorité stable. C'est dans ce contexte que la droite se tourne vers Hitler, pensant s'en servir pour établir un régime autoritaire et éradiquer la menace communiste. Beaucoup, à droite, rendent en effet la République parlementaire de Weimar responsable de la montée du KPD et des troubles révolutionnaires. Le vieux maréchal Hindenburg, président de la République, le haut commandement de la Reichwerhr, de grands industriels -comme Fritz Thyssen notamment- sont décidés à renverser le régime. Mais ils ont désormais besoin d'Hitler. En 1932, le parti national-socialiste devient le deuxième parti d'Allemagne, derrière le Parti socialiste (SPD), et les nazis font monter les enchères. Le 13 mars 1932, Hitler, qui cherche encore à rester dans la légalité institutionnelle, se présente même contre Hindenburg, qui est finalement réélu, de peu, à la tête de l'État. Le cabinet Von Papen (juin 1932-décembre 1933), pourtant très conciliant avec les nationaux-socialistes, ne peut satisfaire Hitler, qui, lors des élections de juillet, remporte 37,2% des suffrages, et demande le pouvoir pour lui seul. Von Papen finit par tomber devant l'intransigeance des nazis. Schleicher lui succède, qui veut, lui, interdire parti nazi et parti communiste, et instaurer un régime inspiré du fascisme italien. Hindenburg et une partie de l'armée s'y opposent. Le 30 janvier 1933, Hitler est finalement nommé chancelier.