Hugo (Victor)
Publié le 18/12/2010
Extrait du document

Pendant que, déployant ses voiles
L'ombre où se mêle une rumeur
Semble élargir jusqu'aux étoiles
Le geste auguste du semeur.
Chansons des Rues et des Bois, Saison des semailles
Waterloo! Waterloo! Waterloo! Morne plaine!
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine.
Les Châtiments, L'Expiation
Si l'on n'est plus que mille, eh bien, j'en suis! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encore Sylla;
S'il en demeure dix, je serai le dixième;
Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là!
Les Châtiments, Ultima Verba
En 1852, Hugo prétendait être le dernier à braver Napoléon III et refusait de se soumettre au second empire.
Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
De venir dans ma chambre un peu chaque matin
Les Contemplations, Pauca meae
«Elle avait pris ce pli« évoque les souvenirs heureux du temps où Léopoldine, fille de Victor Hugo, vivait. Le
quatrième livre des Contemplations (Pauca meae) retrace les étapes du calvaire du père après le deuil.
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Les Contemplations, Pauca meae
Hugo s'adresse à sa fille Léopoldine après la tragique noyade survenue à Villequier en Normandie.
Ce siècle avait deux ans! Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte.
Les Feuilles d'automne, Ce siècle avait deux ans
Tous les souvenirs familiaux et l'âme du poète se manifestent dans ce poème de Victor Hugo (né en 1802).
Je suis tombé par terre
C'est la faute à Voltaire
Le nez dans le ruisseau
C'est la faute à Rousseau.
Les Misérables, Gavroche
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers.
Odes et Ballades, La Légende de la Nonne
Le poète en des jours impies
Vient préparer des jours meilleurs.
Il est l'homme des utopies;
Les pieds ici, les yeux ailleurs.
Les Rayons et les Ombres, Fonction du Poète
Oh! Combien de marins, combien de Capitaines,
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis!
Les Rayons et les Ombres, Oceano nox
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Hugo (suite)
Souvent femme varie
Bien fol est qui s'y fie!
Une femme souvent
N'est qu'une plume au vent.
Le Roi s'amuse, Le Roi
Le premier vers s'inspire d'une formule attribuée à François Ier : «Toute femme varie.« L'opéra Rigoletto de
Verdi est tiré du drame de Victor Hugo, Le Roi s'amuse, sur un livret composé par Piave dont la traduction
française par Duprez est restée célèbre :
«Comme la plume au vent
Femme est volage
Est bien peu sage
Qui s'y fie un instant.«
Bon appétit, Messieurs ! Ô Ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison.
Ruy Blas, Ruy Blas
Ruy Blas devenu Grand d'Espagne apostrophe ainsi les privilégiés réunis en conseil des ministres.
Madame, sous vos pieds, dans l'ombre, un homme est là
Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile,
Qui souffre, ver de terre amoureux d'une étoile.
Ruy Blas, Lettre de Ruy Blas à la Reine
J'en passe et des meilleures.
Hernani, Ruy Gomez
Ruy Gomez présente au Roi une galerie de portraits, il entame un interminable monologue pour décrire chacun
de ses ancêtres. Au neuvième portrait, alors qu'il reste un grand nombre de tableaux, Ruy Gomez conclut par
cette phrase mettant ainsi un terme à l'attente exaspérée du Roi.
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Hugo (suite)
Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
[...]
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
«Donne-lui tout de même à boire« dit mon père.
La Légende des Siècles, Après la bataille
Sur le champ de bataille, un «espagnol de l’armée en déroute« tire sur le père du narrateur qui s'était approché et
allait lui porter secours.
Note : Un housard (ou hussard) était un militaire d'un corps de cavalerie légère.
Cet homme marchait, pur, loin des sentiers obliques
Vêtu de probité candide et de lin blanc.
[...]
Car le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand.
[...]
Quand on est jeune, on a des matins triomphants.
[...]
Un frais parfum sortait des touffes d'asphodèle;
Les souffles de la nuit flottaient sur Galgala.
[...]
C'était l'heure tranquille où les lions vont boire.
La Légende des Siècles, Booz endormi
L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn.
La Légende des Siècles, La Conscience
Dans cette évocation de la Bible, l'oeil est Dieu, symbole de la conscience et du sentiment de culpabilité de Caïn
face au meurtre de son frère Abel.
Liens utiles
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- Proposition de correction : Victor Hugo, Notre Dame de Paris, (1831) ch. VIII, t. 7