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Idéologues - philosophie.

Publié le 08/05/2013

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Idéologues - philosophie. 1 PRÉSENTATION Idéologues, courant philosophique français de la fin du XVIIIe siècle. Représentants d'un courant intermédiaire entre la philosophie des Lumières et le positivisme, les Idéologues se sont attachés à rechercher l'origine des idées. 2 ORIGINES DU COURANT DE PENSÉE : L'« IDÉOLOGIE « Le terme « idéologie « est forgé en France à la fin du XVIIIe siècle par le comte Antoine-Louis-Claude Destutt de Tracy pour désigner une nouvelle science, qui se donne comme objectif de comprendre et d'expliquer l'origine des idées, c'est-à-dire de déterminer comment les pensées ou les représentations éclosent et fleurissent dans l'esprit humain. Cette école de philosophie est, de fait, l'héritière de la tradition voir empiriste de la théorie de la connaissance. Celle-ci explique, sous la plume des philosophes John Locke et Condillac, la genèse des idées « dans la tête « des hommes à partir des éléments de connaissance fournis par les sensations (odorat, toucher, vue, etc.), qui permettent la construction de toutes les facultés humaines (perception, mémoire, intelligence, volonté, etc.). 3 UN MOUVEMENT PHILOSOPHIQUE DE RENOUVEAU 3.1 Aux avant-postes de la Révolution française L'« idéologie « en tant que « science « est pratiquée par des personnalités d'horizons divers : le comte Antoine-Louis-Claude Destutt de Tracy, le médecin Pierre-Jean-Georges Cabanis, le moraliste et historien Constantin-François Volney ou encore le député Emmanuel Joseph Sieyès. Au sens large, on rattache à l'école des Idéologues le philosophe Condorcet, le chimiste Antoine-Laurent de Lavoisier, le mathématicien et astronome marquis de Laplace, et les médecins Xavier Bichat et Philippe Pinel. Les Idéologues fréquentent les salons de Madame d'Helvétius et de Madame de Condorcet, et beaucoup prennent part à la Révolution française : Sieyès et Destutt de Tracy siègent à l'Assemblée nationale constituante ; Condorcet et Sieyès sont députés à la Convention nationale. Les Idéologues appartiennent à la frange avancée et progressiste de la Révolution française. Plusieurs d'entre eux jouent un rôle non négligeable dans le coup d'État du 18 Brumaire qui amène Napoléon Bonaparte au pouvoir en novembre 1799. 3.2 Vers une nouvelle éducation Issus d'une tradition empiriste et matérialiste, marqués par la philosophie des Lumières, les Idéologues sont sensibles au progrès de l'esprit humain, ennemis de la religion qu'ils attribuent à la période d'enfance de l'humanité, épris de sciences naturelles et humaines, et partisans résolus d'un nouveau pouvoir politique et d'une nouvelle éducation. En ce sens, après la Terreur, ils jettent les bases d'une nouvelle instruction publique en fondant les écoles normales qui sont pour longtemps le modèle de la pédagogie, les écoles centrales où l'on offre, pour la première fois à l'étudiant, des séries de cours à option, et l'Institut de France avec notamment la section des sciences morales et politiques. Certains des Idéologues fondent la Société des observateurs de l'homme, dans le but de créer une « science de l'homme « ; cette initiative est à l'origine de l'anthropologie française. 3.3 Les idées confrontées au réel Les Idéologues entendent être les instigateurs d'une nouvelle éducation et d'un nouveau régime politique adaptés aux progrès et à l'évolution de l'esprit humain, mais leurs espoirs sont rapidement déçus. Après la Révolution et sous Napoléon Bonaparte se lève le mouvement romantique, dont la parution du Génie du christianisme (1802) est considérée comme le symbole ; et Chateaubriand transforme d'une plume polémique le nom qu'aimaient recevoir Destutt et son école « idéologiste « en « idéologue «. Les Idéologues se retrouvent désormais dans l'opposition à Napoléon, et ne peuvent que protester contre certaines réformes, à défaut d'initier les leurs. 4 PRINCIPAUX IDÉOLOGUES 4.1 Antoine-Louis-Claude Destutt de Tracy (1754-1836) L'oeuvre d'Antoine-Louis-Claude Destutt de Tracy comprend essentiellement ses Projets d'éléments d'idéologie à l'usage des écoles centrales de la République française (1801). Sa méthode se détache de celle de Condillac en ce qu'elle ne prétend pas expliquer, mais décrire les facultés humaines. Il s'agit d'observer scrupuleusement, de ne lier les idées que si elles s'enchaînent naturellement et sans lacunes. Penser, c'est sentir, plus précisément ne jamais perdre de vue le sentir, en vue d'une continuelle reprise du sensible par l'entendement. Penser est toujours sentir, parce que sentir est le phénomène premier et permanent de notre existence. Toutes nos pensées, exceptée la simple sensation qui est la frange de notre contact avec le réel inconnu, n'ont d'autre soutien que le langage qui en maintient le souvenir, nous émeut moins que la sensation, et est l'origine de nos impressions sociales. Dans son Traité de la volonté et de ses effets (1815), laissé inachevé, Tracy considère la morale non comme une série de règles d'action, mais comme l'hygiène de nos désirs saisis à leur origine, comme l'examen de la conséquence de nos actions considérées dans leur aptitude à satisfaire nos besoins. 4.2 Pierre-Jean-Georges Cabanis (1757-1808) Pierre-Jean-Georges Cabanis est médecin et philosophe. Lus à l'Académie des sciences morales et politiques dans la section « analyse des idées «, les Rapports du physique et du moral de l'homme (1802) constituent son oeuvre majeure. Il y brosse un tableau de l'homme dans lequel triomphe l'esprit de la science moderne, c'est-à-dire la recherche d'une explication par les causes matérielles, en l'occurrence physiologiques. La diversité des individus, leur caractère, leurs passions et leurs idées sont expliqués sans faire appel à une âme dont l'auteur avoue ne rien savoir. L'influence du physique sur le moral se réduit à l'influence de certains organes sur le cerveau. Il professe sinon le matérialisme du moins un agnosticisme de méthode : les causes premières demeurent cachées à l'homme ; ce constat ne plaide ni pour l'existence de Dieu ni contre elle, mais pour la limitation des connaissances humaines au champ de l'expérience. En tant que médecin, il écrit Du degré de certitude de la médecine (1797) et Coup d'oeil sur les révolutions et sur la réforme de la médecine (1804), et développe sur l'histoire et le statut de la médecine des thèses marquées par leur appartenance au courant vitaliste. 4.3 Constantin Volney (1757-1820) Janséniste laïque, Constantin Volney est, parmi les Idéologues, le plus préoccupé par l'éthique, qui réside pour lui dans des préceptes plus que dans des théories. Il argumente à partir de l'idée de perfectibilité humaine : la lutte contre l'ignorance permet en effet d'obtenir plus de sécurité et d'endurance, et l'exemple de l'invention de l'imprimerie, qui a répandu partout le savoir, illustre la capacité de l'humanité à s'améliorer. Poursuivant sa réflexion, il affirme qu'un nouvel équilibre des forces, des empires et des religions va surgir. Déjà, le cri de la liberté retentit en Occident. Une société nouvelle et libre créera des rapports de justice qui feront de cette terre le séjour du bonheur humain. Parmi les vertus individuelles, Volney dénombre la science, la tempérance, la continence, le courage, l'activité, la propreté corporelle et les vertus domestiques. « Conserve-toi, instruis-toi, modère-toi, vis pour tes semblables, afin qu'ils vivent pour toi. « Se sentant trahi par Napoléon, dont il espérait qu'il se laisserait conduire dans les voies d'une République enfin juste, Volney se tait, pratiquant « le silence philosophique que Sieyès mettait au rang des droits les plus précieux de celui qui est décidé à résister aux entraînements populaires et aux brutalités du pouvoir « (discours sur l'étude philosophique des langues). 4.4 Emmanuel Joseph Sieyès (1748-1836) Élevé chez les Jésuites, Emmanuel Joseph Sieyès entre ensuite dans la carrière ecclésiastique. En août 1788, Louis XVI annonce la convocation des états généraux, et Sieyès publie en 1789 trois pamphlets (Essai sur les privilèges, les Vues sur les moyens d'exécution dont les représentants de la France pourront disposer et, surtout, Qu'est ce que le tiers état ?), dans lesquels il combine intelligence et sens aigu de la critique, parvenant à saisir et à exprimer les aspirations populaires. En 1788-1789, Sieyès s'attaque aux privilèges de la noblesse. Il se fait aussi l'avocat de la souveraineté populaire, du gouvernement représentatif et du nationalisme. Selon lui, la société doit reposer sur l'égalité juridique ; le tiers état et tous ceux qui contribuent au bien de la société constituent la nation, et seule la volonté nationale doit être représentée. En ne fondant pas l'idée de nation sur la culture, la langue ou la tradition mais sur la volonté générale, en associant le patriotisme à la participation politique, Sieyès s'inspire de Rousseau et de Montesquieu. Élu député de Paris aux États généraux, il joue un rôle important lors de l'élaboration de la Constitution. Sous la République et l'Empire, son influence décline. En 1816, après la chute de Napoléon, il s'exile à Bruxelles. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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« 4. 2 Pierre-Jean-Georges Cabanis (1757-1808) Pierre-Jean-Georges Cabanis est médecin et philosophe.

Lus à l’Académie des sciences morales et politiques dans la section « analyse des idées », les Rapports du physique et du moral de l’homme (1802) constituent son œuvre majeure.

Il y brosse un tableau de l’homme dans lequel triomphe l’esprit de la science moderne, c’est-à-dire la recherche d’une explication par les causes matérielles, en l’occurrence physiologiques.

La diversité des individus, leur caractère, leurs passions et leurs idées sont expliqués sans faire appel à une âme dont l’auteur avoue ne rien savoir.

L’influence du physique sur le moral se réduit à l’influence de certains organes sur le cerveau.

Il professe sinon le matérialisme du moins un agnosticisme de méthode : les causes premières demeurent cachées à l’homme ; ce constat ne plaide ni pour l’existence de Dieu ni contre elle, mais pour la limitation des connaissances humaines au champ de l’expérience. En tant que médecin, il écrit Du degré de certitude de la médecine (1797) et Coup d’œil sur les révolutions et sur la réforme de la médecine (1804), et développe sur l’histoire et le statut de la médecine des thèses marquées par leur appartenance au courant vitaliste. 4. 3 Constantin Volney (1757-1820) Janséniste laïque, Constantin Volney est, parmi les Idéologues, le plus préoccupé par l’éthique, qui réside pour lui dans des préceptes plus que dans des théories.

Il argumente à partir de l’idée de perfectibilité humaine : la lutte contre l’ignorance permet en effet d’obtenir plus de sécurité et d’endurance, et l’exemple de l’invention de l’imprimerie, qui a répandu partout le savoir, illustre la capacité de l’humanité à s’améliorer.

Poursuivant sa réflexion, il affirme qu’un nouvel équilibre des forces, des empires et des religions va surgir.

Déjà, le cri de la liberté retentit en Occident.

Une société nouvelle et libre créera des rapports de justice qui feront de cette terre le séjour du bonheur humain.

Parmi les vertus individuelles, Volney dénombre la science, la tempérance, la continence, le courage, l’activité, la propreté corporelle et les vertus domestiques.

« Conserve-toi, instruis-toi, modère-toi, vis pour tes semblables, afin qu’ils vivent pour toi.

» Se sentant trahi par Napoléon, dont il espérait qu’il se laisserait conduire dans les voies d’une République enfin juste, Volney se tait, pratiquant « le silence philosophique que Sieyès mettait au rang des droits les plus précieux de celui qui est décidé à résister aux entraînements populaires et aux brutalités du pouvoir » (discours sur l’étude philosophique des langues). 4. 4 Emmanuel Joseph Sieyès (1748-1836) Élevé chez les Jésuites, Emmanuel Joseph Sieyès entre ensuite dans la carrière ecclésiastique.

En août 1788, Louis XVI annonce la convocation des états généraux, et Sieyès publie en 1789 trois pamphlets (Essai sur les privilèges , les Vues sur les moyens d’exécution dont les représentants de la France pourront disposer et, surtout, Qu’est ce que le tiers état ?) , dans lesquels il combine intelligence et sens aigu de la critique, parvenant à saisir et à exprimer les aspirations populaires. En 1788-1789, Sieyès s’attaque aux privilèges de la noblesse.

Il se fait aussi l’avocat de la souveraineté populaire, du gouvernement représentatif et du nationalisme.

Selon lui, la société doit reposer sur l’égalité juridique ; le tiers état et tous ceux qui contribuent au bien de la société constituent la nation, et seule la volonté nationale doit être représentée.

En ne fondant pas l’idée de nation sur la culture, la langue ou la tradition mais sur la volonté générale, en associant le patriotisme à la participation politique, Sieyès s’inspire de Rousseau et de Montesquieu. Élu député de Paris aux États généraux, il joue un rôle important lors de l’élaboration de la Constitution.

Sous la République et l’Empire, son influence décline.

En 1816, après la chute de Napoléon, il s’exile à Bruxelles. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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