instant forcés d'assembler l'être au non-être, alors que nous venions de convenir que c'est là l'impossibilité la plus absolue.
Publié le 22/10/2012
Extrait du document
«
LA CONCEPTION DU SAVOIR 177
-É.
Je pense donc qu'il faut distinguer deux imita
teurs : celui qui ignore
et celui qui sait.
- T.
Oui.
-É.
Où prendrons-nous le nom qui convient à cha
cun? C'est évidemment difficile en raison de la
paresse
et du manque de sens dont nos devanciers ont
fait preuve à l'endroit de la division des genres selon
les espèces, au point
qu'aucun n'a même essayé de
diviser,
d'où vient, c'est forcé, que nous sommes loin
d'être riches en dénominations.
Pourtant, au risque
d'être téméraires dans l'expression, pour bien les dis
tinguer, appelons :
l'imitation qui
va de pair avec l'opinion,
celle
qui va de pair avec la
science.- T.
Soit.- É.
Pour
le moment, c'est de la première qu'il faut nous
occuper, car le sophiste n'était pas de ceux qui savent,
mais
il comptait bien parmi ceux qui imitent.
- T.
Pour sûr.
-É.
Examinons donc le doxomime comme
nous ferions
un morceau de fer, pour voir s'il est sain
ou s'il recèle encore quelque paille.
Eh bien, il en a, et
en bien des endroits.
L'un des gens de cette sorte est
le naïf, qui pense avoir la science de ce
dont il a opi
nion; l'autre type, à force d'avoir roulé dans les dis
cussions, se méfie
et craint d'ignorer les choses dans
lesquelles aux yeux
d'autrui il fait figure de savant.
-
T.
Assurément, il y en a des deux espèces que tu
viens de dire.
-É.
Ainsi nous distinguerons l'imita
teur et celui qui .
- T.
Avec
apparence.
-É.
Et le genre de ce dernier, le dirons
nous simple
ou double?- T.
Vois toi-même.- É.
À
l'examen, il m'apparaît double.
L'un je le vois capable
de faire
mine en public et en de longs discours ;
l'autre,
en privé, force son interlocuteur à se contre
dire lui-même
en de brefs propos.
- T.
C'est exact.
- É.
Celui
dont les discours sont plus longs, com
ment devons-nous nous le représenter, comme un
homme d'État ou comme un orateur populaire?- T.
Comme un orateur populaire.
-É.
Et que dirons
nous de
l'autre? que c'est un savant ou un sophiste?
-
T.
Savant, c'est impossible, puisque précisément
nous avons posé qu'il ne sait pas ; mais
du fait qu'il.
»
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