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instant forcés d'assembler l'être au non-être, alors que nous venions de convenir que c'est là l'impossibilité la plus absolue.

Publié le 22/10/2012

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instant forcés d'assembler l'être au non-être, alors que nous venions de convenir que c'est là l'impossibilité la plus absolue. Sophiste, 239c-241 b 8. LA CAPTURE DU SOPHISTE-IMITATEUR [L'ÉTRANGER-THÉÉTÉTE] — É. Maintenant, divisons à son tour en deux le genre : production de simulacre. — T. Comment ? — É. D'une part celle qui recourt à des instruments, d'autre part celle où l'auteur du simulacre en est lui-même l'instrument. — T. Comment l'entends-tu ? — É. Je pense au cas où quelqu'un se sert de son propre corps pour contrefaire ton aspect, de sa voix pour contrefaire la tienne, c'est bien : imitation qu'on appelle proprement ce genre de la production du simulacre. — T. Oui. — É. Mettons-le à part en l'appelant « mimétique «... Il mérite encore d'être dédoublé ; examinons pour quelles raisons. — T. Dis-les. — É. Parmi les imitateurs, les uns connaissent ce qu'ils imitent, les autres non. Pourrons-nous souhaiter meilleure division que celle du non-savoir et du savoir ? — T. Aucune. — É. L'imitation dont nous venons de parler était le fait de gens qui savent, car c'est en te connaissant toi et ton aspect qu'on t'imiterait ? — T. Bien sûr. — É. Mais qu'en est-il de la justice et globalement de la vertu en son entier ? Ne sont-ils pas nombreux ceux qui n'en ayant pas la connaissance, mais quelque opinion, mettent toute leur ardeur à faire apparaître comme présent en eux ce qu'ils en opinent, en l'imitant le plus possible en paroles et en actes ? — T. Il est de fait qu'ils sont fort nombreux. — É. Or est-ce qu'ils échouent tous à paraître justes, alors qu'ils ne le sont nullement, ou est-ce le contraire qui arrive ? — T. C'est le contraire. — É. Je pense donc qu'il faut distinguer deux imitateurs : celui qui ignore et celui qui sait. — T. Oui. — É. Où prendrons-nous le nom qui convient à chacun ? C'est évidemment difficile en raison de la paresse et du manque de sens dont nos devanciers ont fait preuve à l'endroit de la division des genres selon les espèces, au point qu'aucun n'a même essayé de diviser, d'où vient, c'est forcé, que nous sommes loin d'être riches en dénominations. Pourtant, au risque d'être téméraires dans l'expression, pour bien les distinguer, appelons : « doxomimétique « l'imitation qui va de pair avec l'opinion, « imitation informée « celle qui va de pair avec la science. — T. Soit. — É. Pour le moment, c'est de la première qu'il faut nous occuper, car le sophiste n'était pas de ceux qui savent, mais il comptait bien parmi ceux qui imitent. — T. Pour sûr. — É. Examinons donc le doxomime comme nous ferions un morceau de fer, pour voir s'il est sain ou s'il recèle encore quelque paille. Eh bien, il en a, et en bien des endroits. L'un des gens de cette sorte est le naïf, qui pense avoir la science de ce dont il a opinion ; l'autre type, à force d'avoir roulé dans les discussions, se méfie et craint d'ignorer les choses dans lesquelles aux yeux d'autrui il fait figure de savant. — T. Assurément, il y en a des deux espèces que tu viens de dire. — É. Ainsi nous distinguerons l'imitateur u franc « et celui qui « fait mine «. — T. Avec apparence. — É. Et le genre de ce dernier, le dirons-nous simple ou double ? — T. Vois toi-même. — É. À l'examen, il m'apparaît double. L'un je le vois capable de faire mine en public et en de longs discours ; l'autre, en privé, force son interlocuteur à se contredire lui-même en de brefs propos. — T. C'est exact. — É. Celui dont les discours sont plus longs, comment devons-nous nous le représenter, comme un homme d'État ou comme un orateur populaire ? — T. Comme un orateur populaire. — É. Et que dirons-nous de l'autre ? que c'est un savant ou un sophiste ? — T. Savant, c'est impossible, puisque précisément nous avons posé qu'il ne sait pas ; mais du fait qu'il imite le savant, il est évident qu'il prendra une désignation patronymique et je suis en train de me rendre compte que c'est cet homme-là qu'il faut vraiment appeler sophiste en sa pleine réalité. Sophiste, 266d-268c

« LA CONCEPTION DU SAVOIR 177 -É.

Je pense donc qu'il faut distinguer deux imita­ teurs : celui qui ignore et celui qui sait.

- T.

Oui.

-É.

Où prendrons-nous le nom qui convient à cha­ cun? C'est évidemment difficile en raison de la paresse et du manque de sens dont nos devanciers ont fait preuve à l'endroit de la division des genres selon les espèces, au point qu'aucun n'a même essayé de diviser, d'où vient, c'est forcé, que nous sommes loin d'être riches en dénominations.

Pourtant, au risque d'être téméraires dans l'expression, pour bien les dis­ tinguer, appelons : l'imitation qui va de pair avec l'opinion, celle qui va de pair avec la science.- T.

Soit.- É.

Pour le moment, c'est de la première qu'il faut nous occuper, car le sophiste n'était pas de ceux qui savent, mais il comptait bien parmi ceux qui imitent.

- T.

Pour sûr.

-É.

Examinons donc le doxomime comme nous ferions un morceau de fer, pour voir s'il est sain ou s'il recèle encore quelque paille.

Eh bien, il en a, et en bien des endroits.

L'un des gens de cette sorte est le naïf, qui pense avoir la science de ce dont il a opi­ nion; l'autre type, à force d'avoir roulé dans les dis­ cussions, se méfie et craint d'ignorer les choses dans lesquelles aux yeux d'autrui il fait figure de savant.

- T.

Assurément, il y en a des deux espèces que tu viens de dire.

-É.

Ainsi nous distinguerons l'imita­ teur et celui qui .

- T.

Avec apparence.

-É.

Et le genre de ce dernier, le dirons­ nous simple ou double?- T.

Vois toi-même.- É.

À l'examen, il m'apparaît double.

L'un je le vois capable de faire mine en public et en de longs discours ; l'autre, en privé, force son interlocuteur à se contre­ dire lui-même en de brefs propos.

- T.

C'est exact.

- É.

Celui dont les discours sont plus longs, com­ ment devons-nous nous le représenter, comme un homme d'État ou comme un orateur populaire?- T.

Comme un orateur populaire.

-É.

Et que dirons­ nous de l'autre? que c'est un savant ou un sophiste? - T.

Savant, c'est impossible, puisque précisément nous avons posé qu'il ne sait pas ; mais du fait qu'il. »

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