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justice (philosophie) - philosophie.

Publié le 08/05/2013

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justice
justice (philosophie) - philosophie. 1 PRÉSENTATION justice (philosophie), concept et principe désignant le respect du droit et de l'équité ; en morale, la justice désigne le respect et l'équité à l'égard d'autrui. Le terme « justice « possède trois significations distinctes mais corollaires : il désigne un idéal -- que ce soit pour une personne ou pour un groupe social --, une norme positive pour une société et une institution. La réflexion philosophique sur ce concept, qui tient compte de ces distinctions et articulations, implique trois questions majeures : La justice existe-t-elle réellement ? Pourquoi faut-il la suivre ? Et quelle est sa nature ? 2 RÉALITÉ OU ILLUSION Comme institution ou norme positive, la justice est une réalité : les tribunaux et le droit régissent, plus ou moins bien, un grand nombre de sociétés. En revanche, la philosophie pose la question de savoir s'il existe, par-delà ces institutions et ces actions qui sont proclamées justes, une idée universelle de justice qui transcende les diverses cultures et sociétés. Pour Aristote (la Rhétorique), la justice parfaite et génératrice d'un idéal existe bel et bien et chaque homme la connaît en lui-même, chacun en a « comme une divination «. Ce sens de la justice est « naturel et commun « et il ne reste qu'à le réaliser dans la vie des hommes. Or, la vie sociale ne semble pas habitée par la justice, comme le soulignèrent les penseurs du siècle des Lumières. Au contraire, on n'en trouve nulle trace : on n'en voit que des simulacres, selon Rousseau (Fragments politiques), dont on se sert pour agir au détriment des plus faibles et des plus pauvres. Même si l'on admet qu'elle est universelle et inscrite dans le coeur de chaque homme, la justice reste sans effets dans la réalité : elle est, dans le meilleur des cas, cachée par son simulacre. Pour certains courants de la théorie de la connaissance, en particulier l'idéalisme et le scepticisme, il s'agit d'une idée purement subjective, fondée sur notre intériorité : chaque individu peut la définir à sa manière. En fait, chaque discours qui tente de la cerner manque de validité universelle car il émane du lieu d'opinion et d'illusion que représente la subjectivité. Un autre type d'argument permet également d'affirmer la relativité du concept. Selon ce raisonnement, la très grande variété des prétendues justices sociales, institutionnelles et normatives prouve qu'elles sont toutes déterminées par les diverses sociétés humaines. Dès lors, il est impossible de définir l'idée de justice en partant de ce qui se donne comme étant sa réalisation même imparfaite. « Plaisante justice qu'une rivière borne ! «, écrivait Pascal dans les Pensées pour dénoncer toute prétendue justice qui, en fait, est relative et arbitraire. Pour lui, la justice n'existe qu'en Dieu ; aucun homme ne peut donc y avoir accès, ni même la connaître. Nietzsche poursuivit cette critique radicale : la justice est une illusion que les hommes entretiennent sur leurs propres pouvoirs et savoirs ; ce que la masse en dit est une expression de sa volonté de vivre dans des conditions moins dures (Généalogie de la morale). De même, selon Platon, les esclaves ne font qu'exprimer leur faiblesse en la réclamant (Gorgias). À tous les raisonnements qui cherchent à démontrer le caractère illusoire de la justice, on peut opposer ce que Héraclite affirma au Ve siècle av. J.-C. : « S'il n'y avait pas d'injustice, on ignorerait jusqu'au nom de la justice. « À défaut de pouvoir être définie positivement, la justice peut donc être caractérisée négativement. On peut dire ce qu'elle n'est pas. De même, on peut affirmer qu'elle est, au minimum, la référence obligée d'un discours dirigé contre ce qui est vécu comme une injustice : plus qu'un idéal, elle est, selon Kant, une idée régulatrice. 3 OBLIGATION OU LIBERTÉ Pour pouvoir vivre ensemble malgré leurs intérêts opposés ou du moins pour entretenir des rapports les uns avec les autres, les hommes ont dû mettre en oeuvre des règles, déclara Thomas Hobbes (Léviathan). Ainsi élaborèrent-ils le droit et des institutions assurant son bon fonctionnement (police, appareil judiciaire). Être juste semble donc correspondre à une nécessité sociale, sinon ce serait la barbarie. Or, dans la République, Platon montre que personne n'est juste volontairement, mais seulement par contrainte. L'Homme est juste uniquement parce qu'il a peur d'être surpris et puni par le père, le chef, le juge, le dieu : l'homme juste n'est qu'un enfant peureux. En fait, cet homme ne fait que respecter une justice qui lui est extérieure, qu'elle soit sociale ou divine ; cette justice n'a rien d'un idéal pour lequel il voudrait se battre, elle n'est qu'une contrainte imposée. Or, selon Kant, pour être juste, il faut être ni contraint, ni intéressé ; et au-delà de cette condition nécessaire mais pas suffisante, il faut être libre, désintéressé et moral (Critique de la raison pratique). La justice comme régulateur de la société doit être distinguée de la justice comme aspiration et idéal d'un homme juste ou qui désire l'être : cette dernière est une vertu qui rétablit l'harmonie dans l'homme qui alors « se commande lui-même «, donc devient libre, car maître de lui-même (Platon, la République). C'est elle qui animait Socrate dans sa vie et face à ses juges et c'est pour elle qu'il mourut. Ainsi, en étant juste, non seulement on peut faire régner un peu plus de justice dans la société et le monde, mais surtout on incarne l'humanité dans ce qu'elle a de supérieure : Kant allait jusqu'à affirmer que « si la justice disparaît, c'est chose sans valeur que le fait que des hommes vivent sur terre « (Métaphysique des moeurs). Le concept de justice est donc capital : il est corrélat de celui d'humanité. 4 INSTITUTION OU IDÉAL La justice comme vertu, si elle ne veut pas rester un voeu pieux, doit avoir des effets et permettre une véritable justice sociale, c'est-à-dire une justice plus humaine. Cette dernière est donc une contrainte nécessaire : un droit juste est une condition d'une justice sociale effective. Des conventions et des contrats doivent alors être passés entre les membres de la société qui ne peuvent pas jouir de l'immédiateté de l'état de nature, ni de la spontanéité des rapports interpersonnels. Cette justice sociale peut avoir pour conséquence et pour fondement une justice politique qui s'énonce alors dans un « contrat social « (Rousseau). Aristote distingua deux types de justice déterminant la structure de la société : la justice commutative, qui règle les rapports entre les personnes privées, notamment dans les contrats, selon l'égalité arithmétique ; et la justice distributive, directive ou corrective, qui préside aux rapports de la société avec ses membres pour la répartition des biens, des récompenses et des châtiments. La justice-institution doit chercher à appliquer au mieux la loi ; mais étant donné que la loi est générale et que les cas à juger sont toujours particuliers, elle ne peut pas tout prévoir. Il faut donc un « correctif à la loi «, à savoir l'équité (Aristote, Éthique à Nicomaque) ; alors, la justice privilégie l'esprit sur la lettre de la loi. Jules Lagneau (1851-1894) allait plus loin encore quand il soutenait dans ses Célèbres Leçons qu'il fallait « substituer la charité à la justice ou plutôt faire de la justice l'occasion de la charité «. Pour se réaliser, l'idéal de justice vers lequel doivent tendre les institutions et les hommes en appelle au droit, à l'économie, à la politique et à la morale : elle est un horizon qui donne du sens à nos actions. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« La justice-institution doit chercher à appliquer au mieux la loi ; mais étant donné que la loi est générale et que les cas à juger sont toujours particuliers, elle ne peut pas tout prévoir.

Il faut donc un « correctif à la loi », à savoir l'équité (Aristote, Éthique à Nicomaque ) ; alors, la justice privilégie l'esprit sur la lettre de la loi.

Jules Lagneau (1851-1894) allait plus loin encore quand il soutenait dans ses Célèbres Leçons qu'il fallait « substituer la charité à la justice ou plutôt faire de la justice l'occasion de la charité ». Pour se réaliser, l'idéal de justice vers lequel doivent tendre les institutions et les hommes en appelle au droit, à l'économie, à la politique et à la morale : elle est un horizon qui donne du sens à nos actions. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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