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LE DROIT ET LA JUSTICE (cours de philosophie)

Publié le 10/07/2016

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droit

LE DROIT ET LA JUSTICE

I Autour de la justice :

 

Justice : du latin justicia : caract�re de ce qui est “justum” , c’est-à-dire selon le droit (jus).

 

Consid�re absolument : la justice est la norme idéale ou positive du droit. Ou encore la puissance humaine ou surhumaine qui détermine le droit et le fait appliquer.

 

Comme catégorie sociale et principalement économique : vertu consistant à respecter les droits d’autrui, ou suivant la définition usuelle : “rendre à chacun ce qui est du”.

 

C’est la principale des quatre vertus cardinales. Couramment opposée à la charité qui va au-delà de ce qui est du.

 

On distingue : justice commutative et justice distributive. La premi�re préside aux échanges et consiste dans l’égalité des valeurs des choses échangées. La seconde, distributive, préside à la distinction ou répartition des biens (produits du travail, etc.) et des charges (impôts, etc.) d’apr�s la qualité des personnes (grades ou places dans la hiérarchie).

 

On peut nuancer l’idée de justice et considérer :

 

- une justice selon la loi : comme exécution d’une r�gle,

 

- une justice selon l’intérêt : comme distribution des biens,

 

- une justice selon la passion : comme répression du mal ressenti,

 

- une justice selon la grâce : comme dévouement absolu de l’homme à son semblable.

 

a- Vision politique de la justice :

 

Callicl�s (in Gorgias, Platon) : Pour lui, la justice ou vérité politique veut que le plus puissant commande aux plus faibles et exerce sa supériorité sur eux. “On apprend à l’enfant à aimer le vrai, le bien et le beau et à détester le faux, le mal et la laideur. Parvenu à l’âge adulte, l’être humain constate que la réalité est tr�s différente de celle de la pédagogie. Il n’est pas vrai qu’il suffit d’avoir raison, il n’est pas vrai que la vertu est toujours récompensée, que le bien triomphe du mal, que l’égalité est loi de la société, que commettre l’injustice entraîne un châtiment, que l’intelligent réussi mieux que le cancre, que le génie est reconnu par ses contemporains, etc. On voit au contraire que le plus puissant triomphe et qu’il y a partout lutte, rivalité et combat, que chacun déclarant qu’il veut faire triompher une juste cause”.

 

(Freud, l’essence du politique).

droit

« Le juste est ce qui a été coutumier de tenir pour juste, et l'injuste, ce qui a été "coutumier de punir".

C'est que d'un point de vue politique, la justice est une vertu intenable.

Elle est à distance infini des véritables enjeux politiques et des intérêts économiques.

La justice en soi est une chimère ou une vue de l'esprit incapable de rendre compte de l'antagonisme des passions et de la réalité socio-historique.

L'argument de Thrasymaque (La République, livre 1, Platon) est très instructif sur la question.

Il révèle sans détour la vision politique de l'essence de la justice, l'essence politique de toute vision de la justice "celui qui commande est le maî­ tre ...

si l'on veut bien raisonner, il faut conclure que ce qui est avantageux pour le plus fort est toujours juste".

b- Vision juridique de la justice : Pour Cicéron: jus et justicia sont inséparables.

Il n'y a pas de justice sans loi, ni de loi sans justice.

Les lois injustes ne sont pas des lois.

En ce sens que toute loi est juste et décrite comme "la droite raison, conforme à la nature, universel­ lement répandue, immuable et éternelle".

La vision juridique est en même temps une vision éthique.

La condition légale présuppose une évaluation morale.

c- La justice selon Hobbes : 1.

Justice naturelle : "il n'y a pas de juste ou d'injuste en soi; il n'y a pas de réalité objectivement juste ou injuste".

"Nothing can be injust" : "Where no law, no injustice".

Dans l'état de nature qui est un état de guerre de tous contre tous, rien ne peut être juste ou injuste en soi.

Le juste est ce qui conforme à la loi de nature, c'est à dire conforme à la raison.

L'injuste est ce qui est rebelle à la raison.

La loi de nature émane de la raison et impose à l'homme d'exercer le droit.

Elle con­ duit l'homme vers son bien le plus précieux, c'est à dire la conservation de sa vie, et lui permet d'être libre pour la justice et juste pour la liberté.

2.

Justice civile : la justice ne se réduit pas à cette conformité.

Elle ne vise pas ewxclusivement la conservation de soi.

Sous sa forme positive elle vise et atteint l'ordre et le maintien de l'ordre ; la justice civile n'est rien d'autre que l'accom­ plisssement du contrat.

Ce n'est pas la loi qui fait le juste ou l'injuste mais le devoir et le droit du législateur.

La justice civile est une justice naturelle appli­ quée à la vie politique et sociale.

3.

Justice politique : la volonté du souverain dispose du juste et de l'injuste.

Ce n'est pas la loi qui fait le juste ou l'injuste mais le pouvoir et le devoir du souve­ rain.

Le souverain est celui qui dispose d'un pouvoir absolu.

Sa toute puissance se convertit en sagesse et son ordre en justice.

La loi, c'est la loi ; le droit, c'est le droit.

Et nul n'est censé ignorer la loi.

"Cette banalité vaut d'être rapportée".

Ce lieu commun a une histoire.

Cette tautologie a une nature.

Elle est inscrite dans la nature des choses.

Elle est pres­ crite par le cœur même de l'homme.

La loi, c'est la loi.

C'est normal et c'est moral.

Ecrite ou non écrite, il y a en l'homme le sens, don de la nature, des jus-. »

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