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la constitution de De Gaulle

Publié le 05/05/2014

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DÉVELOPPEMENT   Pendant ses années de " traversée du désert " le général de Gaulle a rédigé ses mémoires qui ont révélé, s’il en était besoin, son souci unique et lancinant : celui de la grandeur de la France. Il est donc naturel que, revenu aux affaires en 1958, il se soit très vite attribué comme " domaine réservé " du président de la République, le soin des problèmes internationaux.   Jusqu’en 1962, les problèmes coloniaux, notamment le drame algérien, l’empêchent de mener à bien comme il l’entend une vraie politique de grandeur nationale.   C’est donc, surtout après les accords d’Évian, que le président de Gaulle applique son grand projet qui consiste à faire retrouver à la France une influence perdue.   Dans ce combat, le rival se trouve être la grande puissance du camp occidental, camp auquel appartient la France : les États-Unis, c’est contre leur hégémonie que de Gaulle bâtit sa politique internationale, diversifiant au maximum les alliances du pays ; si, dans ce domaine, il marque une rupture nette avec la quatrième République, dans celui de la construction européenne, au contraire, il poursuit l'œuvre engagée par ses prédécesseurs, tout en lui imprimant son obsession d’indépendance nationale qui va le mener à définir " l’Europe des patrie " par opposition à une Europe supranationale.    I Le règlement des conflits coloniaux   A. Le drame algérien.C’est à la suite d’une émeute à Alger, le 13 mai 1958, alors que les affrontements entre le pouvoir métropolitain et le FLN ont commencé dès novembre 1954, que le général de Gaulle a été rappelé au pouvoir, ce retour consacrant l’impuissance de la quatrième République à régler le problème algérien.   À peine nommé chef du gouvernement, il se rend en Algérie où il reçoit un triomphe.   Aussi bien en métropole qu’en Algérie, de Gaulle semble le mieux placé pour régler au plus vite ce qui est devenu une véritable " guerre sans nom ".   Il est difficile de savoir quelles étaient les intentions de de Gaulle sur l’Algérie, il semble plausible qu’il ait pensé, pendant quelque temps, possible de la garder, puis que, la guerre persistant, il se soit peu à peu résolu à négocier, d’autant que cette guerre, critiquée à l’ONU, valait à la France les remontrances des États-Unis et empêchait le président de laisser libre cours à ses projets de politique internationale.   Plusieurs temps peuvent être distingués dans la politique algérienne du général de Gaulle : en 1958, une période où est tentée l’intégration des Algériens à la France, avec l'application du plan de Constantine qui visait à moderniser l’Algérie et à donner des droits aux Algériens.   Parallèlement l’appel à " la paix des braves " est une main tendue vers les soldats du FLN pour que les négociations s’engagent. Le FLN ayant refusé, la guerre continue et, militairement, semble un succès pour la France. Pourtant de Gaulle comprend que l'intégration est impossible et s’engage lentement à partir de septembre 1959 vers l’idée d'autodétermination de l’Algérie, c’est alors un tournant du conflit, car les Français d’Algérie, qui ne veulent de cette solution à aucun prix, soutenus par une partie de l’état-major de l’armée s’y opposent avec la plus grande violence.   À deux reprises au moins, le pouvoir est directement mis en cause : en janvier 1960, lors de la semaine des barricades, en avril 1961, où le putsch de quatre généraux met la République en péril. Malgré tout, malgré surtout la création de l’OAS, qui multiplie les attentats en France et en Algérie, de Gaulle poursuit sa politique : les négociations avec le FLN commencées en 1961, s’achèvent le 18 mars 1962 avec les accords d’Évian qui reconnaissent l’indépendance de l’Algérie.   B. L’indépendance de l’Afrique noireDe Gaulle continue l'œuvre entreprise sous la Quatrième République avec la loi-cadre Defferre, dès 1958 il propose aux colonies d’Afrique noire un choix entre deux solutions : soit l’indépendance immédiate - c’est le choix que fait la Guinée - soit l’entrée dans la Communauté française.   Celle-ci, choisie par douze États d’Afrique, se révèle en fait comme une étape de transition vers l’indépendance, en 1960 elle a déjà disparu, les États sont tous indépendants mais ils restent solidement alliés à la France par des accords de coopération, il s’agit là, à l’inverse du cas algérien, d’une décolonisation réussie de façon pacifique.   Le refus de la bipolarité : la diversification des alliancesLa rivalité avec les États-UnisPour de Gaulle il est essentiel que la France retrouve le statut de grande puissance, il est alors inévitable qu’il soit amené à remettre en cause le " leadership " américain sur l’Europe occidentale. C’est donc une politique d’indépendance qu’il met en place dès son retour au pouvoir.   Le premier aspect de cette politique consiste à se doter d’une arme nucléaire, la " force de frappe " qui permette à la France d’assurer seule sa défense, c’est chose faite avec l’explosion de la première bombe A française au Sahara, en 1960.   Une fois libéré du problème algérien, de Gaulle continue activement son action qui l’amène à refuser le " grand dessein " du président Kennedy en 1963 et à quitter l’OTAN en 1966. Signalons cependant que cette contestation de la domination américaine n’amène pas de Gaulle à renoncer aux alliances de la France, celle-ci reste membre de l’Alliance Atlantique et, en 1962, lors de la crise de Cuba, de Gaulle, consulté par Kennedy, l’a assuré du soutien français en cas d'affrontement avec l’URSS.   Pourtant de Gaulle ne cesse de contester tous les aspects de la politique des États-Unis, soit en critiquant depuis Phnom Penh la guerre du Viêt-nam, soit en encourageant les Québécois à prendre leur indépendance par rapport à un Canada américanisé, soit enfin en exigeant, en 1965, le remboursement en or des dollars de la Banque de France.   B. La recherche de nouveaux partenairesDans le bloc de l’Est L’indépendance par rapport aux Etats-Unis passe, pour le général de Gaulle, par un rapprochement avec les États du bloc communiste.   Celui-ci se concrétise d’une part par la reconnaissance en 1964 de la Chine communiste mais surtout par un rapprochement avec l’URSS marqué par un voyage du président français à Moscou en 1966, voyage qui amorce une politique de coopération économique entre les deux états.   Dans le tiers monde. Pour maintenir le rang mondial de la France, tout en rivalisant avec les États-Unis, de Gaulle juge indispensable de faire de la France une grande puissance amie des peuples du tiers-monde, son rapprochement avec la Chine peut d’ailleurs être lu autant comme un indice de cette politique que comme une ouverture à l’Est. Il maintient sa politique de coopération avec les États d’Afrique noire, il multiplie les voyages : Cambodge, Mexique, lance une politique de rapprochement avec les pays arabes qui l’amène en 1967, lors de la guerre des Six Jours à prendre nettement parti contre Israël dont les habitants n’apprécient guère d’être traités de " peuple sûr de soi et dominateur ". Cette politique, assortie d’une aide financière relativement élevée, rend la France extrêmement populaire dans le tiers-monde.De l’alliance franco-allemande à " l’Europe des patries "Oui, à l’Europe économique.Contrairement à ce qu’auraient pu laisser supposer les critiques des gaullistes à la politique européenne de la Quatrième République, de Gaulle continue celle-ci et la construction d’une Europe économique se poursuit sous ses présidences, ainsi c’est la France qui pousse à la constitution d’une Europe agricole qui se dessine avec la création en 1962 de la PAC : celle-ci qui instaure la libre circulation des produits agricoles dans la CEE, le principe de la préférence communautaire et, surtout, une garantie des prix aux agriculteurs, permet des progrès décisifs de la CEE dans le domaine agricole, progrès qui profiteront essentiellement à la France et qui aideront grandement à sa modernisation agricole.Non, à l’Europe supranationale.Tout en refusant absolument une Europe supranationale (en 1965 la France refuse de siéger pendant quelques mois dans les instances communautaires pour marquer son opposition à un projet de fédération européenne) et en soutenant vigoureusement une politique dite de " l’Europe des patries " où chaque État garde jalousement son indépendance, de Gaulle n’est pas hostile à une politique européenne commune ; il l’envisage volontiers comme dominée par un axe franco-allemand.   Il l’organise par des rapprochements avec la RFA, concrétisés en 1963 par un traité de coopération ainsi que par des liens privilégiés avec le chancelier Adenauer, liens qui se distendent avec les successeurs de celui-ci.   Surtout, de Gaulle veille, en s’opposant par deux fois - 1963 et 1967 - à l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun, à mettre la CEE à l’abri de l’influence des États-Unis, ce qui permet à la France d’avoir une place prédominante en Europe.   Cette influence de la France au sein de la CEE se révèle bien en 1965 quand, par le compromis de Luxembourg, il obtient que toutes les décisions importantes de la CEE continuent d’être prises à l’unanimité de tous les États participants.   Conclusion.   Obsédé par la grandeur de la France, le général de Gaulle mène une politique qui, dans le domaine des relations avec l’allié privilégié que sont les États-Unis, est sensiblement différente de celle de ses prédécesseurs. Cette ambition de traiter d’égal à égal avec la première puissance du monde l’amène à renouer des liens avec les pays du bloc communiste, à chercher à constituer à la France une zone d’influence dans le tiers monde après avoir réglé les problèmes de décolonisation qui avaient provoqué l’agonie de la quatrième République. Cette politique de grandeur de la France, si elle permet effectivement à la France de jouir d’une grande popularité dans les pays en voie de développement, - ce qui n’a pas été sans retombées politiques et économiques qui persistent encore - n’aboutit cependant pas au rêve gaullien d’une France égale en puissance aux États-Unis, ceux-ci restent les leaders du bloc occidental.   De même, en ce qui concerne la poursuite de la construction européenne, il faut bien constater que, si les rapports privilégiés avec l’Allemagne se poursuivent encore actuellement, dès sa démission en 1969, le successeur du général de Gaulle, Georges Pompidou, acceptait l’entrée de la Grande-Bretagne dans la CEE. Pourtant tous ses successeurs, quels qu’ils soient, se sont toujours réclamés de lui et de son ambition pour la France, et il faut bien constater que nul après lui (même en période de cohabitation) n’a modifié une tradition non écrite, imposée par le général de Gaulle : celle qui consiste à faire des Affaires étrangères le " domaine réservé " du président de la République
gaulle

« A.

Le drame algérien.C'est à la suite d'une émeute à Alger, le 13 mai 1958, alors que les affrontements entre le pouvoir métropolitain et le FLN ont commencé dès novembre 1954, que le général de Gaulle a été rappelé au pouvoir, ce retour consacrant l'impuissance de la quatrième République à régler le problème algérien.   À peine nommé chef du gouvernement, il se rend en Algérie où il reçoit un triomphe.   Aussi bien en métropole qu'en Algérie, de Gaulle semble le mieux placé pour régler au plus vite ce qui est devenu une véritable " guerre sans nom ".   Il est difficile de savoir quelles étaient les intentions de de Gaulle sur l'Algérie, il semble plausible qu'il ait pensé, pendant quelque temps, possible de la garder, puis que, la guerre persistant, il se soit peu à peu résolu à négocier, d'autant que cette guerre, critiquée à l'ONU, valait à la France les remontrances des États-Unis et empêchait le président de laisser libre cours à ses projets de politique internationale.   Plusieurs temps peuvent être distingués dans la politique algérienne du général de Gaulle : en 1958, une période où est tentée l'intégration des Algériens à la France, avec l'application du plan de Constantine qui visait à moderniser l'Algérie et à donner des droits aux Algériens.   Parallèlement l'appel à " la paix des braves " est une main tendue vers les soldats du FLN pour que les négociations s'engagent.

Le FLN ayant refusé, la guerre continue et, militairement, semble un succès pour la France.

Pourtant de Gaulle comprend que l'intégration est impossible et s'engage lentement à partir de septembre 1959 vers l'idée d'autodétermination de l'Algérie, c'est alors un tournant du conflit, car les Français d'Algérie, qui ne veulent de cette solution à aucun prix, soutenus par une partie de l'état-major de l'armée s'y opposent avec la plus grande violence.   À deux reprises au moins, le pouvoir est directement mis en cause : en janvier 1960, lors de la semaine des. »

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