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La crise économique

Publié le 22/02/2012

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L'économie italienne, à l'issue de la guerre, est en état de quasi asphyxie, alors qu'elle n'était déjà pas très solide avant le conflit. Le pays souffre d'une trop grande concentration industrielle au nord du pays, tandis que le Sud, agricole et extrêmement pauvre, est aux mains des grands propriétaires terriens. Or l'État, pour soutenir l'effort de guerre, a largement encouragé la concentration des entreprises et du système bancaire, favorisant l'émergence de grands groupes industriels et financiers qui produisent des biens vendus à des prix largement supérieurs à ceux du marché mondial. Quant aux terres, que le gouvernement, pendant le conflit, a vaguement promis de redistribuer aux ouvriers agricoles, elles restent en fait la propriété des latifondiaires, qui refusent d'y investir suffisamment pour moderniser leur exploitation. Là encore, les produits agricoles ne sont pas rentables, et encore moins compétitifs. Enfin, l'État s'est fortement endetté, et l'inflation menace la lire d'effondrement. Et lorsque, la guerre finie, le gouvernement doit cesser ses commandes à l'industrie, le marché intérieur est incapable d'absorber les produits italiens, du fait du faible niveau de vie de la grande majorité de la population. C'est dans ce contexte économique malsain que l'Italie doit affronter une grave crise économique et financière, qui touche l'Europe à partir de 1920. Malgré quelques tentatives -sauvetage de certaines banques, réforme fiscale...- le gouvernement est incapable d'enrayer les faillites qui se multiplient à partir de l'été 1920, provoquant une hausse considérable du chômage. Le déficit budgétaire ne cesse de se creuser, obligeant l'État à recourir à la planche à billets, ce qui aboutit à une dépréciation de la lire, sans pour autant relancer le commerce extérieur, du fait de la crise mondiale. Cette crise économique aggrave terriblement un malaise social latent depuis 1918, et débouche sur un mouvement révolutionnaire qui touche les usines et les campagnes. Affolés, n'ayant aucune confiance dans le gouvernement, les grands industriels et les latifondiaires se tournent alors vers Mussolini pour résoudre la crise, qui est devenue politique.

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