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LA CRITIQUE IMPRESSIONNISTE : JULES LEMAITRE

Publié le 22/02/2012

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Jules Lemaitre (1853-1914) fut professeur dans l'enseignement secondaire pendant une dizaine d'années. A partir de 1885, il publia, sous le titre Les Contemporains, de nombreux portraits d'écrivains du XIXe siècle; puis, lorsque le Journal des Débats l'eut chargé de sa chronique dramatique, des Impressions de théâtre (1888-1898). Comme Brunetière et Faguet, il s'orienta vers la politique après l'affaire Dreyfus; il participa à l'Action française. Dans les dernières années de sa vie, il publia, sur Rousseau, Racine, Fénelon et Chateaubriand, des cycles de conférences prononcées devant un auditoire mondain. Jules Lemaitre entend juger les oeuvres littéraires d'après le plaisir qu'il goûte à leur lecture. La critique telle qu'il la conçoit est « l'art de jouir des livres et d'enrichir et d'affiner par eux ses impressions ». Il refuse de se référer à des règles ou à un type universel de perfection : il se pique de comprendre et de savourer les formes les plus diverses de la Beauté. En fait, cette souplesse de goût n'est pas aussi grande qu'il l'affirme : Lemaitre apprécie par-dessus tout les qualités d'ordre, de mesure et de clarté qui caractérisent, selon lui, le génie français. Aussi obéit-il à des sympathies et à des antipathies marquées : il nourrit un culte pour Racine, mais condamne les outrances des naturalistes, l'obscurité des symbolistes, l'idéalisme confus des littératures septentrionales. Les ouvrages de Jules Lemaitre demeurent agréables à lire. A ses portraits, à ses esquisses, à ses « billets du matin », il donne le ton d'une causerie indulgente ou malicieuse. Le style est d'une nonchalance étudiée.

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