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La folie dans Nadja

Publié le 13/04/2011

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folie

FOLIE NADJA

 

En premier lieu, nous allons montrer comment peut on considérer que Nadja n’a pas une attitude démente.

Tout d’abord, André Breton observe chez cette dernière un comportement, certes non commun à la société, mais qui ne dérange pas pour autant le monde qui l’entoure. Cette dernière possède un don surnaturel. Elle libère « les non-dits de l’inconscient ». Par exemple en devinant certaines choses que Breton ne lui dit pas, lorsqu’elle voit chez l’auteur: « une femme. Brune, naturellement . Petite. Jolie. (…) (exact) » (p.85). qui s’avère être la femme de Breton. 

Elle possède également le don de lire l’avenir. Par exemple, elle affirme qu’il écrira un livre la concernant. « De nous, il faut que quelque chose reste… » (p.117). Ainsi, ce qu’on pourrait voir comme de la folie se transforme en une sorte de « don mystique ».

Ensuite, cette dernière adopte une certaine liberté sociale, intellectuelle, et aussi morale dans son comportement. Le 5 octobre, elle fait part de son jeu à Breton. Elle laisse jaillir le flux de sa pensée. Elle se parle à elle même. « C’est ainsi que je me parle quand je suis seule, (…) c’est même entièrement de cette façon que je vis. » (p.87).

De plus, elle se fiche du regard des autres. Un jour son accoutrement ressemble à celui d’une souillon. Le lendemain, elle est toute élégante (p. 72 et 83).

Pour finir, la jeune femme représente, de façon extrême, l’attitude d ‘un surréaliste. Elle est une sorte de « génie libre » (p. 130). Le surréalisme est un mouvement artistique cherchant à exprimer « le fonctionnement réel de la pensée.(…) , en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale [...]» (http://fr.wikipedia.org/wiki/Surréalisme). Par exemple la liberté de penser sans limites permet parfaitement à Nadja de faire de « l’écriture automatique »

 

Deuxièmement, nous allons montrer, grâce à divers exemples, pourquoi Nadja peut être considéré comme quelqu’un de fou.

Pour commencer, la jeune femme raconte, sereinement, à l’auteur qu’elle a été embarquée dans un trafic de drogue. C’est pour elle un moyen facile de gagner de l’argent. A travers son récit, nous voyons qu’elle ne respecte pas certaines règles sociales essentielles pour le bon fonctionnement de la société et même pour la sécurité d’autrui. De ce fait, pour breton, elle dépasse déjà les limites. Ensuite, elle est dangereuse pour elle et pour les autres. Par exemple, elle risque la vie d’André Breton. Ce dernier nous raconte en note de bas de page « un soir que je conduisais une automobile (…), une femme à mon coté qui était Nadja, (…), son pied maintenant le mien sur l’accélérateur, voulait que nous n’existassions plus, sans doute à tout jamais, (…) » (p.179). La demoiselle est inconsciente. Cet épisode aurait pu être tragique. Tout cela à cause de l’instabilité de la jeune femme. André Breton en a même peur. C’est une des raisons pour laquelle il va peu à peu s’éloigner d’elle. 

Finalement, Nadja a une tendance autodestructrice. Elle ne réfléchie pas aux conséquences de ses actes. « Une histoire de coup de poing en plein visage qui avait fait jaillir le sang, (…), un coup de poing reçu d’un homme à qui elle se faisait le malin plaisir de se refuser (…). » (p. 134). L’instinct de conservation, elle ne le connaît pas. D’ailleurs, c’est pour cette raison qu’elle est différente de la société qui l’entoure.

 

 

Troisièmement, nous allons vous expliquer le point de vue d’André Breton face à la folie ou non folie de Nadja, ainsi que son point de vue sur les asiles psychiatriques. 

Bien qu’il se soit attaché à cette jeune femme rencontrée par hasard, il a su, le 13 octobre qu’il devait se séparer d’elle à jamais. « Je pleurais à l’idée que je ne devais plus voir Nadja, non je ne le pourrais plus. »(p.135). La demoiselle est devenue ingérable. Elle se perd entre la raison et la déraison, entre le réel et l’irréel. Ce qui a sauvé l’auteur, le fait qu’il ne ‘ait pas été aspiré dans le tourbillon de la folie, est son instinct de conservation. Il a choisit de se préserver au lieu de suivre son « génie libre » (p.130).

De plus, grâce à Nadja, Breton se permet de critiquer les asiles. D’après lui, « il ne faut jamais avoir pénétré dans un asile pour ne pas savoir qu’on y fait les fous (…). Est-il rien de plus odieux que ces appareils dits de conservation sociale, ( …) précipitent un sujet (…) et surtout le privent systématiquement de relations avec tous ceux dont le sens moral ou pratique est mieux assis que le sien ? » (p.161-162).

D’après lui, un centre pour patients déraisonnés est le dernier endroit où ils peuvent guérir. L’ambiance de ces lieux « est de nature, non seulement à empêcher votre guérison si ailleurs elle devait survenir, mais encore à ne pas permettre que votre état demeure stationnaire et ne s’aggrave avec rapidité. » (p.165).

Pour conclure, ce n’est pas parce que l’auteur a décidé de ne plus fréquenter Nadja qu’il est d’accord avec les idéaux de la société. A travers son livre, il ose dire tout haut ce que certaines personnes pensent tout bas. Breton est révolté par ce qu’il a appris par la presse lors du « dernier congrès international de psychiatrie. (…) tous les délégués présents se sont mis d’accord pour (…) qu’aujourd’hui encore on ne sorte guère plus aisément des asiles qu’autrefois des couvents ; qu’y soient retenus à vie des gens qui n’ont jamais eu à y faire , ou qui n’ont plus rien à y faire (…) » (p.164).

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