La formation du bloc soviétique

L'année 1947 consomme la rupture du monde en deux blocs. Au leadership que les États-Unis viennent de prendre en Europe de l'ouest, l'URSS répond en imposant aux démocraties populaires son système politique et économique. La période des gouvernements de coalition est terminée. Les partis communistes appliquent les consignes du Kremlin et confisquent le pouvoir -à Prague il faut en février 1948 un coup de force des communistes pour mettre fin à la démocratie tchécoslovaque. La police politique travaille à renforcer les PC, mais en les détachant de leur spécificité nationale. La construction à marche forcée d'un camp socialiste s'impose contre la volonté des populations. Désormais, les élites dirigeantes ne doivent plus leur maintien au pouvoir qu'à leur inféodation à l'URSS. Au printemps 1948, la rupture soviéto-yougoslave ébranle la cohésion du bloc soviétique. En réaction, l'URSS impose une dramatique mise au pas idéologique dans les démocraties populaires. L'épuration et les procès deviennent l'instrument privilégié pour se débarrasser des oppositions ou pour justifier une politique. Une première vague de purges s'attaque aux « déviations nationalistes ». Le secrétaire du parti communiste polonais Gomulka est ainsi démis de ses fonctions pour s'être opposé à la collectivisation. En mai 1949, le procès du ministre des affaires étrangères hongrois Rajk sert de point de fixation à la surenchère anti-yougoslave. Puis en décembre 1949, c'est le secrétaire général du PC bulgare Kostov qui est jugé. En 1951, le choix soviétique d'un rapprochement avec les pays arabes, motive, sous accusation d'un complot sioniste international, la seconde phase des purges et le procès du secrétaire général du parti communiste tchèque Slansky. L'épuration touche 25% des effectifs des PC.