La future Reine.

La future Reine. On avait envoyé le chevalier de Méré à Wissembourg. Il était chargé d'étudier le caractère de la princesse sur laquelle, au milieu des cent princesses qui étaient alors à marier, le choix du duc de Bourbon et du conseil du jeune roi - il avait alors quinze ans s'était porté. Il s'agissait de Marie Leczinska, la fille du roi détrôné de Pologne, réfugié à Wissembourg, où il vivait des dons de la France. « Ces moeurs naïves et pures, ce mélange d'études graves et de gaieté innocente, ces devoirs pieux et domestiques , cette princesse, qui, aussi simple que la fille d'Alcinoüs, ne connaît de fard que l'eau et la neige, et qui, entre sa mère et son aïeule, brode des ornements pour les autels, tout retraçait dans la commanderie de Wissembourg l'ingénuité des temps héroïques. « Le témoignage du comte d'Argenson confirmait le poétique enthousiasme du chevalier de Méré. En revenant d'Allemagne, le comte avait eu occasion de visiter cette petite cour polonaise, et personne ne rendait plus que lui justice aux modestes vertus de Marie Leczinska et à la modération de son père. On n'hésita plus à Versailles. Le mariage du roi fut publiquement déclaré vers la fin de mai 1725. (Chevalier de Méré. Lett.) Cette bonté parfaite, qui était la principale de ses nombreuses qualités, lui avait été léguée par son père.