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La grande vertu de l'argent c'est d'avoir assure la victoire du consentement et du « vendre » sur la violence et le « prendre ». (Charles-Henri FILIPPI)

Publié le 26/09/2010

Extrait du document

 

 Bien que l’argent soit un outil aux multiples vertus, il est aussi une source de violence entre les hommes et au sein d’un même individu. Il est le motif de l’état de crise perpétuelle au cœur de nos sociétés. 

 L’argent est aussi à l’origine de concurrences accrues entre les hommes et dégénère parfois en rivalités raciales et sociales. 

 L’argent suscite donc de multiples types de violence entre les hommes, autant du point de vue des rivalités économiques que des violences morales entre les classes sociales et les religions. Mais les violences qui génèrent des malaises personnels créent donc des violences psychologiques au sein d’un même homme. 

 La folie est le premier symptôme des reflets d’une attitude de violence envers les autres sur le « soi «. Le malaise personnel mène à l’aliénation et la perte de contrôle de la pensée et des actes. 

 Molière avance le thème de la folie au travers de son personnage Harpagon, l’avare, auquel on vole la cassette et qui s’enflamme dans une hystérie violente et incontrôlée. Invoquant le diable, insultant le voleur comme s’il venait de perdre un être cher. On s’aperçoit dans cette scène que l’argent apparait comme un vrai trésors, un tendre amour au yeux de cet homme de la sorte que lorsqu’il lui est ôté, il perd tout repère et sombre dans une folie dégénérescente. 

 Le blasement est également une forme de violence personnelle que les hommes s’infligent alors que l’argent gouverne leur vie, matériellement comblé (alors que d’autre son en quête de bonheur sentimentale, avec l’exemple de Caroline dans l’œuvre de Zola), ils font face à l’absence d’envie et au blasement total. Pour Simmel, le blasé est l’homme « tout à fait incapable de ressentir les différences de valeurs, pour lui toutes choses baignent dans une tonalité uniformément morne et grise «. Le blasement correspond au summum de l’indifférence, plus rien ne vaut la peine d’agir ou de réagir, la volonté est inutile. C’est cette attitude qui fait souffrir le blasé. 

 L’un des derniers symptômes de la violence que s’infligent les hommes sur leur propre personne est le renoncement à la vie, le désir de suicide moral suivant la folie et le blasement. Chez certains personnages, l’argent n’apporte que le bonheur matériel et ils passent leur vie à se consacrer à leur évolution économique en laissant de coté les plaisirs sentimentaux que sont les liens humains et les plaisirs partagés. Gundermann, le banquier juif de l’œuvre de Zola constitue l’exemple parfait du renoncement à la vie. Malade, il se laisse aller en direction de la mort ; Il symbolique, le pouvoir et la richesse chez les personnes qui finissent délaissées et méprisées. Ceux-ci entrent dans les catégories des déçus, des hommes abattus par la cruauté des autres et même de la leur. Ils finissent donc comme le personnage de l’œuvre de Zola, L’Argent, par se laisser mourir. 

 L’argent étant source de violence entre et pour les hommes, il est aussi à l’origine de violence sur la société, facteur de crise perpétuelle qui régit notre mode de vie. Il est évident que l’argent n’est pas la cause directe des crises mais ce sont plutôt les hommes et l’utilisation qu’ils font de l’argent qui engendre ces troubles constants. 

 Par crise, on n’entend pas seulement crise économique, mais plutôt dans un premier temps, crise personnelle et maladive pour l’homme. 

 Simmel fait référence aux maladies chroniques de l’argent, les maladies qui proviennent du statut auquel les hommes ont placés l’argent dans les séries téléologiques : il parle de cupidité et d’avarice caractérisée dans un cas par le fait que « la fin fait oublier le moyen « et dans l’autre cas « le moyen fait oublier la fin «. Perdre trace de la fin ou du moyen engendre des troubles qui laissent des traces tant à l’échelle de l’homme lui-même qu’à l’échelle d’une société entière. Ces crises maladives contaminent les hommes, qui finissent par oublier leur vraie nature. Le malaise des hommes entraine de multiples problèmes sur différents plan : économique, politique, relationnel, etc.

 

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