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la poésie

Publié le 28/09/2014

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  Les poèmes portent généralement sur un thème. Un jeu de correspondances peut ainsi s’établir, une sorte de dialogue entre les écrivains sur un même thème. Dans ce cas chacun laisse paraître ses choix d’écriture mis en valeur par la communauté du motif. Ce sont les thèmes du désir, mais aussi de la femme, qui relient les textes de Baudelaire, « Le Fou et la Vénus «, de Marie Krysinska, « Ève « et d’Apollinaire, « 1909 «. On peut se demander quels sont les choix opérés par ces auteurs ayant publié dans la seconde moitié du XIXe siècle, ou aux débuts du XXe.               La présence de la femme est nette dans les trois textes. Tout d’abord dans les titres : « Vénus «, qui est la déesse de l’amour et « Ève «, la première femme, selon la Genèse, ou encore dans l’incipit chez Apollinaire : « la dame «. Dans chaque texte, la présence féminine est liée au désir. Ce thème s’exprime de différentes manières. Alors que Baudelaire décide d’être explicite : « les fleurs excitées brûlent du désir (...) «, marie Krysinska opte pour le symbole du « merveilleux serpent «, figure biblique de la tentation. Apollinaire quant à lui ne réussit pas à nommer ce qui semble l’inquiéter : « (...) elle me faisait peur «, mais il insiste au moyen de la répétition de l’intensif « si « sur le transport éprouvé : « Elle était si belle «.             Chez les trois poètes, le désir est associé aux couleurs du printemps et à la chaleur. À « l’œil brûlant du soleil « et aux « fleurs « de Baudelaire répond la « tunique brodée d’or « chez Apollinaire. Chez Krysinska, « le jeune soleil « et les « Lys «, « Roses «, « Iris « et « Lotus « déploient la même association d’idée. Le désir est un bouquet de printemps.               Cependant bien des choix distinguent ces poètes. Krysinska opte pour des vers d’une grande sensualité : « Autour d’elle le silence de midi Exalte la pâmoison odorante des calices Et le jeune soleil baise les feuillées neuves « Le jeu des sons semble très sensuel (on remarque ici des assonances en [a] et [eu] alliées aux allitérations en [z]). La poétesse inscrit en écho les consonnes liquides de « soleil « et « feuillées « et les sons en [eu]. Le choix est donc celui d’une écriture lyrique. La musique des mots chante le désir éprouvé par l’Ève. Très librement, la poétesse associe alexandrins et vers de mètres très variés. Krysinska situe le désir dans la nature et la palpitation de la chair : « la douceur magnétique de ces beaux flancs nus « dont elle nous donne un aperçu dans une écriture qu’il faut bien appeler érotique. Apollinaire situe pour sa part le thème dans la ville. Cette fois le décor est fait de « quartiers énormes « et de « machines «. Lui, est-ce parce qu’il est un homme ? est beaucoup plus visuel que Krysinska. Alors qu’elle sentait et ressentait, lui voit, il est ébloui par les yeux. Il décide de reprendre la tradition du poème blason qui depuis la Renaissance est une description érotique du corps féminin. Le champ lexical de la couleur est donc assez foisonnant : « d’or ; violine ; couleurs de France ; bleus ; blanches ; rouges «. Mais le poète propose en vers libres, lui aussi un lyrisme qui se fait personnel par l’anaphore du pronom de première personne dans « J’aimais « et nous amène au plus intime de sa confusion devant le désir. Baudelaire écrit en prose. Est-ce un refus de la poésie du désir ? L’éveil printanier de la nature correspond ici à une situation de départ dans un récit qui bascule avec le mot « cependant «. Alors le lyrisme est amené par la situation de ce personnage étrange, anachronique, inexplicable. Le poème ressemble en somme à une vaste antithèse entre le printemps joyeux et le fou souffrant : l’« admirable journée « contre « ma tristesse et (...) mon délire «. Le poète choisit le discours direct, le discours intérieur du personnage qui correspond à une voix discordante dans le beau concert du printemps. C’est une autre antithèse : à « l’orgie silencieuse « répond le cri solitaire : « Ah ! Déesse ! « au vocatif exclamatif.   On a pu voir que le thème du désir, associé au printemps et à la femme, peut être actualisé selon des choix très variés. Pourquoi ne pas dire l'ardente préférence pour la sensualité de Marie Krysinska ?

« Exalte la pâmoison odorante des calices Et le jeune soleil baise les feuillées neuves » Le jeu des sons semble très sensuel (on remarque ici des assonances en [a] et [eu] alliées aux allitérations en [z]).

La poétesse inscrit en écho les consonnes liquides de « soleil » et « feuillées » et les sons en [eu].

Le choix est donc celui d'une écriture lyrique.

La musique des mots chante le désir éprouvé par l'Ève.

Très librement, la poétesse associe alexandrins et vers de mètres très variés.

Krysinska situe le désir dans la nature et la palpitation de la chair : « la douceur magnétique de ces beaux flancs nus » dont elle nous donne un aperçu dans une écriture qu'il faut bien appeler érotique. Apollinaire situe pour sa part le thème dans la ville.

Cette fois le décor est fait de « quartiers énormes » et de « machines ».

Lui, est-ce parce qu'il est un homme ? est beaucoup plus visuel que Krysinska.

Alors qu'elle sentait et ressentait, lui voit, il est ébloui par les yeux.

Il décide de reprendre la tradition du poème blason qui depuis la Renaissance est une description érotique du corps féminin.

Le champ lexical de la couleur est donc assez foisonnant : « d'or ; violine ; couleurs de France ; bleus ; blanches ; rouges ».

Mais le poète propose en vers libres, lui aussi un lyrisme qui se fait personnel par l'anaphore du pronom de première personne dans « J'aimais » et nous amène au plus intime de sa confusion devant le désir. Baudelaire écrit en prose.

Est-ce un refus de la poésie du désir ? L'éveil printanier de la nature correspond ici à une situation de départ dans un récit qui bascule avec le mot « cependant ».

Alors le lyrisme est amené par la situation de ce personnage étrange, anachronique, inexplicable.

Le poème ressemble en somme à une vaste antithèse entre le printemps joyeux et le fou souffrant : l'« admirable journée » contre « ma tristesse et (...) mon délire ».

Le poète choisit le discours direct, le discours intérieur du personnage qui correspond à une voix discordante dans le beau concert du printemps.

C'est une autre antithèse : à « l'orgie silencieuse » répond le cri solitaire : « Ah ! Déesse ! » au vocatif exclamatif.   On a pu voir que le thème du désir, associé au printemps et à la femme, peut être actualisé selon des choix très variés.

Pourquoi ne pas dire l'ardente préférence pour la sensualité de Marie Krysinska ?. »

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