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La Poésie Est-Elle Le Miroir De La Réalité ?

Publié le 22/10/2010

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De nos jours, même si cela nous échappe souvent, la poésie est très présente, que ce soit dans nos chansons qui passent et repassent à la radio, dans les magasines, journaux ou livres que nous lisons. Malgré sa création datant de l'antiquité et le fait qu'elle est beaucoup évoluée, la poésie reste un très bon moyen d'exprimer nos rêves, nos envies, nos opinions, notre amour ... Mais Paul claudel a un avis plus concret de la poésie il atteste que celle-ci a pour unique but de refléter la réalité comme l'exprime sa citation :" L'objet de la poésie, ce n'est (...) pas, comme on le dit souvent, les rêves, les illusions ou les idées. C'est la sainte réalité, donnée une fois pour toute, au ventre de laquelle nous sommes placés. C'est l'univers des choses invisibles. C'est tout cela qui nous regarde et que nous regardons «. Cette citation pose alors le problème de savoir si la poésie est oui ou non le miroir de la réalité. Nous nous

 

demanderons alors si elle reflète les sentiments de l'auteur et ses opinions ou alors le monde tel qu'il est en vérité. Pour cela, nous étudierons les sujets et situations des poètes réels. Puis nous nous tournerons vers tout ce qui touche à l'irréel. Pour enfin étudier les poèmes que l'on ne peut qualifier ni de l'un ni de l'autre. Comme le dit Paul Claudel, la poésie représente la réalité dans laquelle nous sommes placés. Tout d'abord, les poètes s'inspirent de leurs vécu, c'est pour cela que nous retrouvons dans de nombreux poèmes, une quantité importante de lieux réels et connus. Du Bellay dans le sonnet 138 de les regrets fait l'éloge de Paris, tout en citant la ville de Rome. Ces deux grandes villes lui sont très chères, l'une représente pour lui le passé, et l'autre le présent et l'avenir. Mais plus que des lieux, certains événements ont marqués les auteurs de tous siècles. Les guerres, en sont un bon exemple. Au XIXème siècle, Arthur Rimbaud inspiré par la guerre franco-prussienne de 1870, écrit « le dormeur du val « dans poésies. Louis Aragon écrit en 1944 « Paris «, dans la diane française. Il crie la libération de son peuple, de sa ville tant aimé qu'il a trop vu vue souffrir. Ces poètes écrivent en réaction au monde dans lequel ils vivent, soit pour ce souvenir, soit afin d'exprimer leurs peine suite aux horreurs qu'il ont vécues. Lors de ces guerres, certains poètes réagissent et s'engagent politiquement. Antoine de Livron, poète du XVIème siècle dont on ne sais rien, écrit les sonnets impies où il s'en prend sans réserve contre les religions de son temps (catholique et protestante) dont il dénonce sans complaisance les abus de tout genre et surtout les crimes de sang impardonnable. Plus tard, Paul Eluard, comme beaucoup d'autre, choqué par le massacre de Guernica en 1937, il prend position en faveur de l'Espagne républicaine ("la Victoire de Guernica",Cours naturel, 1938), puis s'engage dans la Résistance. Membre d'un réseau clandestin, il fait de la poésie l'instrument d'un combat contre la barbarie en publiant plusieurs ouvrages dans la clandestinité. Tout d'abord Poésie et Vérité (1942), qui comprend le célèbre poème "Liberté", largué par les avions de la RAF en milliers de tracts sur la France occupée. Après la guerre, il poursuit dans la voie de la poésie politique procommuniste avec son recueil intitulé Poèmes politiques en 1948. D'autres auteurs ont le don de nous faire redécouvrir ce qui nous entoure, de nous montrer des objets simples et quotidiens sous un autre jour. Jacques Réda écrit « la bicyclette « dans son recueil retour au calme. Pour nous ce n'est qu'un moyen de locomotion parmis tant d'autre, lui la décrit comme un objet parfait comparable aux astres. On découvre alors la beauté de l'objet et pourquoi celui-ci à fait rêver le poète. C'est auteurs écrivent pour dénoncer, évoquer des souvenirs, nous permettre de ne pas oublier ou encore pour que nous puissions voir certaines choses avec un regard nouveau. Mais d'autres vont décider de complètement sortir de cette réalité. De nombreux poètes puisent leurs imagination dans des sujets irréel, mais ce n'est pour autant que cela plait moins. Pour commencer, ill ne faut pas oublier que la poésie est à la base un très bon moyen d'évasion pour les écrivains de tous siècles. Elle permet d'exprimer ses désirs, ses ambitions, ses rêves... Charles Baudelaire n'ayant pas une vision optimiste de l'amour chante avec « l'invitation au voyage « dans les fleurs du mal son désir d'idéal des sentiments amoureux : l'amante devient une soeur « mon enfant, ma soeur « v1. Dans « Mon rêve familier « (Poèmes saturniens 1866), rêve romantique de la femme idéale, Verlaine substitue une

 

rêverie souple et ondulante. La femme n'est plus sur un piédestal inaccessible, elle est changeante, aimante et elle rappelle les « voies qui se sont tues «. De plus, il y a de nombreux poèmes autour de la religion, des cultes, des mythes... Ce que nous appelons les premiers poèmes, l'Iliade et l'Odyssée d'Homère, datant environ du IIème siècle avant Jésus Christ, sont d'inspiration divine. Ces ouvrages nous racontent les exploits de demi-dieux et les guerres entre humains avec l'intervention de plusieurs Dieux et Déesses. Certains auteurs cherchent à sortir entièrement de cette réalité devenu trop commune et quotidienne, c'est la naissance du surréalisme. Ce mouvement littéraire et artistique défini et théorisé par le poète français André Breton en 1924, s’oppose aux valeurs morales et esthétiques de la civilisation occidentale, affirma la prééminence du rêve et de l’inconscient dans la création. Cet auteur va décidé de pousser la réalité plus loin que jamais, la faisant ainsi sortir du réel. Selon sa définition donnée en 1924, le surréalisme est un « automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée «. Il s’agit donc d’une véritable « dictée de la pensée «, composée « en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique et morale «. Se réclamant de Sade, de Rimbaud, de Mallarmé, d’Apollinaire, de Roussel et surtout de Lautréamont, l’auteur des « Chants de Maldoror « (1868-1870), les surréalistes cherchèrent à libérer l’Homme du rationalisme de la culture bourgeoise occidentale, jugé étouffant et obsolète. Dans le premier Manifeste du surréalisme, publié en 1924, André Breton, marqué par la lecture de Freud, inaugura ce qui allait être le processus de production de la plupart des œuvres littéraires et plastiques, en proposant de faire de l’inconscient le nouveau matériau du créateur. Ce matériau appelant une méthode de travail, le rêve à l’état de sommeil ou à l’état de veille, la parole sous hypnose, ou encore le fantastique, le bizarre, l’étrange et l’inattendu semblèrent constituer autant de moyens de le mettre au jour. De ce mouvement littéraire naîtra des poèmes célèbres tel que « la terre est bleue comme une orange « de Paul Eluard dans l'amour de la poésie en 1929. La poésie étant pour beaucoup d'auteurs le fruit de leur imagination, de leur croyances et espérance, celle-ci sort forcément de la réalité si bien connue. Malheureusement, la notion de réel et d'irréel est extrêmement complexe, à tel point point que certains poèmes ne peuvent être qualifiés ni de l'un ni de l'autre. La poésie, moyen très connu pour exprimer ses sentiments utilise le registre lyrique. Or, qui peut définir un sentiments qu'il soit de haine ou d'amour. Nous savons qu'il est bien réel car ressenti par le poète mais il est impossible de prouver son existance, de le matérialiser. Il ne peut être que le produit de son imagination, comme la réaction logique à un choc. Celui-ci n'appartient qu'à l'auteur qui décide de nous le faire partager. Le lyrisme est en dehors de cette idée de réalité, il est inqualifiable. Le contenu du poème est souvent très important, mais quelques poèmes exigent au contraire que la mélodie, le rythme et les sonorités priment sur le texte. Le poème « Ma Bohème « de Arthur Rimbaud ne comporte pas de message très important, l'auteur donne plus d'importance aux sonorités qu'au sujet qu'il traite. On voit un vrai travail de recherche sur les rimes riches. D'autres poèmes, cherchent en dehors de la mélodie et du texte, simplement à éveiller l'imagination. De ces poèmes il y a les calligrammes comme « coeur couronne et miroir « de Guillaume Apollinaire (Calligrammes,1918) ou encore des poèmes très imagés comme « prophétie « de Aimé Césaire (Les Armes miraculeuses, 1946). Césaire fait ce poème pour

 

montrer le lieu où l'on conduit sa révolte et sa souffrance et afin de me le représenter, il saute d'image en image : « la fumée de précipite en cheval sauvage(...) la lave de sa fragile queue de paon puis se déchirant la chemise s'ouvre d'un coup la poitrine et je la regarde en îles britanniques en îlots en rochers déchiquetés se fondre peu à peu dans la mer lucide de l'air... «. Certaines caractéristiques des poèmes sont donc en dehors de cette notion de réel ou irréel. Ils sont indéfinissables en tant que tel. La poésie parle donc de sujet très divers nous l'avons compris. Les auteurs l'utilisent pour dénoncer ce qui leur tien à coeur, dire au monde de ne pas oublier ce qui l'a marqué ou encore dénoncer son amour. Mais la poésie est aussi utilisé pour le plaisir de ceux qui l'écoute, avec de belles sonorités ou pour ceux qui la lise à l'aide d'une présentation originale. Lorsque Paul Claudel affirme que la poésie n'est que la juste vérité de notre monde, il fait une généralité car d'autre auteur préfère justement s'évader et laisser libre cours à leur imagination. De plus, nous avons pu démontrer que la frontière entre le réelle et l'irréel est très fine et que certains critères poétiques ne rentrent ni dans l'un ni dans l'autre. Nous serons donc tenté de dire que la poésie ne reflète pas uniquement la réalité ou l'imagination, au contraire, celle-ci représente le poète ce qu'il ressent et a envie de nous faire partager. Comme le dit Charles Baudelaire : « Qu'importe ce que peut-être la réalité placée hors de moi, si elle m'a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis. « (« les fenêtres, Petits poèmes en prose, 1869), tant que cette réalité et notre imagination nous aide à écrire de beaux et célèbres poèmes.

 

 

 

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