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La Princesse de Clèves, Marie-Madeleine de Lafayette, exposé complet

Publié le 07/04/2011

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lafayette

La Princesse de Clèves

 

Marie-Madeleine de Lafayette (1634-1693)

 

Edition Gallimard

Paru en 1678 

 

1a. Présentation de l’auteure et de son oeuvre

 

Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, plus connue sous le nom de Madame de La Fayette, naît en 1634. Elle appartient à la petite noblesse. Son père, écuyer du roi, fait partie de l’entourage de Richelieu. Sa mère, nièce du cardinal Richelieu est au service de Mme Combalet. Elle connaît vite une élévation à la Cour grâce à sa beauté et son intelligence.

A seize ans, elle devient « fille d’honneur » de la reine Anne d’Autriche. En 1655, elle épouse le comte de La Fayette qui est âgé de dix-sept ans de plus qu’elle. Elle vit un mariage sans passion, ni tragédie, et fréquente les salons parisiens. Elle ouvrira également son propre salon.

En 1660, elle se noue d’amitié avec La Rochefoucauld, c’est notamment grâce à lui qu’elle rencontrera des écrivains tels que Racine, Corneille, Boileau et tant d‘autres.  C’est également lui et ses amis qui l’incitent à écrire et collaborent avec elle.

Madame de La Fayette n’a signé aucun de ses ouvrages. Quelques ouvrages cependant ont été publiés à titre posthume.

En 1659, parait Le portrait de « Mme de la Marquise de Sévigné par Mme la Comtesse de la Fayette, sous le nom d’un inconnu ». Portrait de sa chère amie intime Mme de Sévigné.

En 1662, elle publie une brève nouvelle historique : « La princesse de Montpensier ». Elle se déroule peu de temps après le moment historique pour La princesse de Clèves. En 1671, « Zaïde », connait un grand succès. Elle l’a rédigé en collaboration avec ses amis La Rochefoucauld et Segrais. Ce dernier signera cette histoire espagnole.

En 1678, parait « La princesse de Clèves ». Cet ouvrage connait un immense succès, certainement en raison de la scène de l’aveu par Mme de Clèves à son mari de sa passion pour le duc de Nemours.

Deux ans après la publication de « La princesse de Clèves », son ami La Rochefoucauld meurt, ce qui la touchera énormément. Trois ans plus tard, c’est son mari, le comte de La Fayette qui décède. Madame de la Fayette décède en 1693.

 

1b. Autres œuvres

 

« La comtesse de Tende », une très brève nouvelle,  est publiée en 1718 à titre posthume, dans le Mercure Galant.

« Histoire de Madame Henriette d’Angleterre », paru en 1720, à titre posthume également.

 

 

2. Présentation de l’ouvrage et du courant littéraire

 

Dès sa publication le 17 mars 1678 chez l’éditeur Barbin, La princesse de Clèves connait immédiatement un immense succès. Le roman est publié sous anonymat, il est sous la seule responsabilité de l’imprimeur-libraire. À noter qu’à cette époque, une femme n’était pas censée publier. Le roman est sans doute le résultat d’une collaboration.

La collaboration d’auteurs, au XVIIème siècle, est une pratique courante. Il est possible qu’elle se soit fait aider par son ami La Rochefoucauld, Segrais qui avait signé une de ses œuvres, Zaïde, ainsi que Huet. Il est difficile de chercher à identifier la part que chacun aurait pris dans la rédaction de ce roman, mais les historiens ont pratiquement la certitude que celle qui a dirigé le livre est bien Madame de La Fayette, et qu’elle a su y mettre toute son énergie pour assurer la cohérence de ce roman. Ceci est un élément remarquable, car c’est pratique courante, au XVIIè siècle, de dénigrer les femmes et leur talent pour l’écriture.

La publication anonyme est à ce moment-là une stratégie aristocratique, et féminine àgalement. Mme de la Fayette conserve une distance à l’égard de la « profession d’auteur » car une femme se doit d’être modeste. L’attribution de ce roman se révèle alors comme une énigme mondaine mais l’anonymat de Mme de la Fayette ne sera pas conservé bien longtemps, car beaucoup d’indices conduisent à elle. Ce qui indéniablement contribuera à faire connaître cette œuvre dans un cercle très large de personnes, assurant par là même une excellente publicité au roman.

Ce roman est sans doute le chef-d’œuvre de Mme de la Fayette. Il passe également pour le chef-d’œuvre du roman classique et pour le modèle du roman d’analyse psychologique. Il doit son exceptionnel succès à l’équilibre entre l’action et l’analyse psychologique, dans un cadre de récit bref, écrit à la troisième personne, ayant pour toile de fond historique la vie à la cour d’Henri II.

Le courant littéraire est le classicisme. C’est un courant qui reprend les chefs-d’œuvre de l’Antiquité gréco-latine et qui recherche le vraisemblable.

Ce courant a comme caractéristiques que tout est ordré, réglé ainsi que l’idéal de la perfection. Ce courant se développe notamment en France mais également en Europe pendant la deuxième moitié du XVIIe siècle. Le roman est un genre imposant pendant ce courant. Au début du siècle, le roman était long et complexe mais par la suite le roman se raccourcit, les intrigues sont plus simples, l’histoire est moins fouillée. Le fond historique est récent (c’est-à-dire le XVIIe siècle) tandis qu’avant on préférait prendre comme fond historique l’Antiquité. La princesse de Clèves est le chef-d’œuvre de ce genre. Il est court, l’histoire est simple, le contexte historique est presque contemporain, les traits qui caractérisent la préciosité sont présents. La préciosité est également un courant littéraire du XVIIe siècle qui désigne la pureté du langage, l’élégance et les mœurs

 

3. Résumé de l’ouvrage

 

La Princesse de Clèves est un ouvrage composé en quatre parties :

 

1ère partie

 

L’histoire commence fin 1558, dans les dernières années de règne d’Henri II. Autour du roi est alors décrite une galerie de princes et de princesses, en commençant par la duchesse de Valentinois, favorite du roi, que la reine Catherine de Médicis tolère tout en la haïssant. Suivent alors les courtisans, parmi lesquels se détachent le prince de Clèves, homme de bravoure et de modération et le duc de Nemours, qu’on qualifie de « chef-d’œuvre de la nature » et aux innombrables succès féminins, jusqu’à la reine Elisabeth d’Angleterre, prête à l’épouser. On vit dans une perpétuelle ambiance de fête avec fiançailles, mariages princiers et bals. Tout ceci n’empêche pas les rivalités et les intrigues qui amènent à de féroces luttes d’ambition et de convoitise. Tout le monde cherche alors à se concilier la maîtresse du roi, qui fait office « d’arbitre » dans ces moments-là. À noter que ces cabales arrivent pour la plupart lors des mariages princiers.

Parait alors à la Cour une jeune demoiselle de seize ans d’une exceptionnelle beauté, Mlle de Chartres. Elle a été élevée par sa mère selon de rigoureuses règles de morale et avertie des dangers de la galanterie. En visite chez un joaillier, la jeune fille éblouit par sa beauté le prince de Clèves, qui tombe amoureux d’elle au premier regard. À cause des intrigues de la Cour, plusieurs projets de mariage concernant Mlle de Chartres échouent. Le père du prince de Clèves, étant le seul opposé à ce mariage, meurt subitement… Le mariage se fait, bien que Mlle de Chartres n’éprouve pour lui qu’ « estime et reconnaissance ».

Apparait soudainement à la Cour le duc de Nemours, de retour d’Angleterre. Il rencontre Mme de Clèves au bal : apparait entre eux un amour immédiat et partagé. Cependant, Mme de Chartres devine aisément cette passion naissante et elle tente d’en détourner sa fille. Pour cela, elle lui raconte l’Histoire de Mme de Valentinois, première digression qu’on appelle aussi histoire enchâssée (on en parlera plus tard). Mais quelques jours plus tard, un bal est donné et, sachant le duc de Nemours absent, Mme de Clèves refusera de s’y rendre. Malheureusement, Mme de Chartres ne voit cette passion illégitime que grandir  et juste avant de mourir, elle conjurera sa fille de ne pas succomber à cet amour.

Mme de Chartres meurt après une courte maladie. Mme de Clèves, qui se trouve dans une affliction extrême décide de se retirer à la campagne, son deuil lui permettant aussi de fuir Nemours.

 

 

 

 

 

2ème partie

 

M. de Clèves la rejoint et lui raconte alors l’Histoire de Mme de Tournon, décédée récemment. Cette femme avait déclaré sa passion et fait une promesse de mariage à deux hommes en même temps, dont l’un est un ami de M. de Clèves. Il s’agit de la deuxième grande digression du roman.

Mme de Clèves rentre à Paris. C’est à ce moment qu’elle réalise qu’elle n’est pas guérie de l’amour qu’elle éprouve pour le duc de Nemours. Elle apprend par ailleurs qu’il a renoncé à épouser la reine d’Angleterre, donc à la couronne, et que tous à la Cour  se demandent qui est l’objet de la mystérieuse passion du prince. D’abord sûre que c’est d’elle qu’on parle, elle suspecte ensuite la reine Dauphine. Elle est vite « rassurée » et là commence la troisième grande digression, sans réel rapport avec le sujet : l’Histoire d’Anne de Boulen, mère d’Elisabeth d’Angleterre, racontée par la reine Dauphine…

Puis un jour, Nemours dérobe un portrait de Mme de Clèves, sous ses yeux. Elle se tait, de peur qu’on découvre ses sentiments cachés, mais ne parvient quand même pas à dissimuler ses émotions…

Ce qui nous révèle la réelle passion de Mme de Clèves envers le duc est la jalousie qu’elle laisse apparaître quand une lettre égarée provenant d’une femme et dont elle entre en possession laisse supposer que Nemours a une liaison.

 

3ème partie

 

Nous nous trouvons en plein dans la quatrième digression du roman : l’Histoire du vidame de Chartres, oncle de la princesse de Clèves et ami intime de M. Nemours. Mme de Clèves est au désespoir le plus complet en raison de la lettre. La réalité est que cette lettre appartenait au vidame, qui se retrouve, lui aussi, dans une position délicate, étant le confident de la Reine, dont la colère sera grande si elle venait à apprendre son aventure avec Mme de Thémines. Heureuse d’être à nouveau sûre du duc de Nemours, Mme de Clèves met son mari dans la confidence des ennuis du vidame et elle va s’arranger pour reproduire la lettre de mémoire…en compagnie de Nemours. Ce moment d’intimité est délicieux, mais sa conscience la rattrape et elle prend la décision de partir à Coulommiers, malgré les reproches de son mari, où le couple possède un château. Mais M. de Clèves va insister et demander des explications quant à son goût pour la solitude. Accablée de questions, Mme de Clèves avoue être éprise d’un autre, tout en refusant de le citer. Cette conversation est surprise par le duc de Nemours, qui avait espéré pouvoir voir en secret Mme de Clèves seule. Celui-ci, qui éprouve une joie mêlée de crainte quant à la possibilité de pouvoir construire un jour quelque chose avec sa bien-aimée, ne peut s’empêcher de raconter au vidame, comme s’il la tenait d’un de ses amis, la scène extraordinaire de l’aveu.

De son côté, M. de Clèves ruse pour retrouver l’amant caché… Mais pendant ce temps, le vidame ébruite l’histoire, ce qui revient aux oreilles de Mme de

 

 

Clèves alors qu’elle est en présence de la reine Dauphine et du duc lui-même, qui arrivera plus au moins à détourner les soupçons. Mais M. et Mme de Clèves s’accusent mutuellement d’avoir fait preuve d’indiscrétion et d’avoir trahi le secret. Très affectés et ne sachant plus quoi faire, ils restent silencieux.

Des fêtes grandioses se préparent et accompagnent les mariages dans la famille royale, ce qui donne un minimum de répit à Mme de Clèves.

Malheureusement, à la fin de la troisième partie, un drame se produit : le roi est gravement blessé à l’œil lors d’un tournoi et meurt après quelques jours.

 

4ème partie

 

Alors que toute la Cour se réorganise autour de la reine Catherine, que la duchesse de Valentinois et ses proches sont exclus et que M. de Clèves doit accompagner la Cour à Reims pour le sacre de François II, Mme de Clèves s’apprête à se retirer à nouveau à Coulommiers. Le duc de Nemours la suit, épié par un espion que M. de Clèves a dépêché sur place dès qu’il a su que Nemours comptait partir pour une raison pour le moins douteuse. De nuit et en se cachant, il surprend Mme de Clèves seule alors qu’elle contemple un tableau le représentant. Deux jours plus tard, le duc de Nemours lui rend visite en compagnie de sa sœur, Mme de Mercoeur, mais Mme de Clèves évite le tête-à-tête.

Pendant ce temps, l’espion de M. de Clèves, qui a vu sortir deux fois le duc aux alentours du château, rapporte les faits à son maître, qui en déduit qu’il a été trahi et qui, subitement, tombe gravement malade. Quand le couple se retrouve, une dernière explication a lieu entre eux, mais le prince meurt, en ayant accablé sa femme de reproches et en étant presque convaincu de la trahison qu’il a subie.

La douleur prive Mme de Clèves de toute raison et celle-ci se retire de la Cour et refuse toute vie sociale. Le duc de Nemours, lui, ne peut se résoudre à ne plus voir cette femme dont il est tant amoureux et il continuera à l’épier depuis la chambre d’une autre demeure. Le vidame de Chartres se débrouille alors pour que Nemours obtienne une entrevue, durant laquelle ils pourront se parler en tête-à-tête, aussi librement qu’ils le souhaitent. Mme de Clèves se contentera de lui avouer ses sentiments pour lui, de le regarder avec douceur et de lui certifier que elle ne se mariera jamais et en aucun cas avec lui. Nemours est désespéré. La princesse décidera alors d’apaiser leur douleur commune en s’exilant dans les Pyrénées, loin de la Cour, où elle mourra quelques années plus tard, d’une maladie qui la touchait depuis longtemps déjà.

 

 

 

 

 

4. Présentation des personnages principaux

 

Mme de Clèves : jeune fille accomplie et d’une grande beauté, appelée d’abord Mlle de Chartres, elle entre à la Cour à l’âge de 16 ans. C’est l’héroïne de La Princesse de Clèves, bien que ce soit un personnage purement inventé par Madame de Lafayette. Elle épouse M. de Clèves, mais tombe amoureuse du duc de Nemours, ce qui va l’obliger à passer le reste de sa vie à lutter contre cette passion interdite.

 

M. de Clèves : ce personnage n’a pas entièrement été inventé par Madame de Lafayette, contrairement à Mme de Clèves. Il y a bien eu dans l’histoire un Prince de Clèves, né en 1544, époux d’une des petites-filles de Diane de Poitiers et mort en 1564, alors que celui de l’œuvre meurt en 1560 ; et donc, rien à voir avec le Clèves du roman. Gentilhomme de la Maison du roi, il épouse Mlle de Chartres dont il est amoureux à un tel point qu’il en mourra d’une façon pathétique.

 

M. de Nemours : lui aussi a réellement existé, sous le nom de Jacques de Savoie et en tant qu’époux d’Anne d’Este, veuve du duc de Guise. Dans le livre, c’est un vrai « Don Juan », mais à la rencontre de Mme de Clèves, il en tombe follement amoureux et change, par amour, de comportement vis-à-vis des autres partis. Son seul obstacle est M. de Clèves.

 

Mme de Chartres : personnage inventé et mère de Mlle de Chartres. Elle mourra dès la première partie du roman, mais sa vertu et son éducation est influente et déterminante dans le reste du roman, en ce qui concerne les relations amoureuses de sa fille.

 

Le Roi, Henri II : c’est le fils de François Ier. Il est l’époux de Catherine de Médicis mais a pour maîtresse Diane de Poitiers, la duchesse de Valentinois. Ce personnage et ses différentes relations n’ont été nullement inventés par Marie-Madeleine de Lafayette. Il mourra d’une blessure à l’œil, reçue lors d’un tournoi, comme dans le roman en lui-même.

 

Marie Stuart, la reine Dauphine : épouse de François de Valois, fils d’Henri II. Dite jeune, belle et coquette, elle est toujours au centre des histoires amoureuses relatives à la Cour. Dans ce roman, elle s’adonne tout le long à révéler ses sentiments véritables à Mme de Clèves.

 

Le chevalier de Guise : il est un des oncles de la reine Dauphine. Amoureux de la princesse de Clèves, il a toutes les caractéristiques du parfait chevalier.

 

Le Vidame de Chartres : il est l’oncle de la princesse de Clèves. C’est lui qui causera indirectement la chute de Mme de Clèves en raison d’une lettre de la part de Mme de Thémines qu’il a égarée et qui est tombée dans de mauvaises mains.

 

5. Les thèmes principaux

 

L’être et le paraître

 

La Cour est un lieu où chacun se guette, se regarde et se suspecte. Les fêtes et les cérémonies, les bals et les tournois obligent tout le monde à rentrer dans « société du paraître » où vanité et frivolité sont de mise. L’obligation de briller aux yeux de tout le monde amène à des actions héroïques et à une magnificence vestimentaire. L’être et le paraître relancent aussi l’intrigue dès qu’il y a lieu de suspecter un secret caché. Il n’y a donc pas de vie privée à la Cour, ce qui amène à une ambiance étouffante. A la Cour, ce qui paraît n’est presque jamais la vérité ainsi la dissimulation de l’intime peut amener à des mensonges, à de l’hypocrisie et à des manipulations.

A la Cour, se voir amène souvent à des affinités. Ainsi on passe souvent de la perception au jugement, erroné ou non.

 

La passion, l’amour et la galanterie

 

Ces trois termes, tous présents dans le roman n’ont cependant pas la même définition. Ainsi leur différence n’est pas toujours facile à définir peut-être parce que l’amour n’a pas une définition propre à lui-même.

 

Dans La princesse de Clèves, la passion peut être qualifiée de dangereuse, destructrice, obscure, incertaine et pénible à vivre. La passion est plus subie qu’éprouvée, amenant à la souffrance et au tourment. Dans le roman, la passion amène les personnages (Mme de Clèves, M. de Clèves, duc de Nemours) à identifier leurs réels désirs, et non pas à obéir à une passion obligée. Mme de Chartres souffre elle aussi mais pour sa fille. Elle s’obstinera donc à amener sa fille à une passion  qui ne soit pas interdite. À noter que dans ce roman, la passion progresse toujours peu à peu pour finalement atteindre son apogée.

 

L’amour est évidemment lié à la passion cependant on ne le décrit plus comme un chemin vers le bonheur, il ne semble plus faire partie des habitudes de la noblesse. Dans le roman, un idéal d’amour parfait et euphorique semble impossible. La dégradation des événements hante le texte. La princesse rêve d’un amour passionné plein d’estime, de confiance et de tendresse mais elle doute pourtant que ceci a été impossible à cause d’un amour sans réciprocité.

 

La galanterie se distingue de l’amour car cela n’a rien d’un engagement amoureux. Elle a toujours été présente à la Cour et a toujours été vue comme le fait que les hommes se devaient d’être polis et respectueux par rapport aux femmes. Cependant la galanterie peut être perçue de deux différentes façons. La première est synonyme de joie, agrément et de respect. C’est une galanterie subtile. La deuxième par contre est synonyme d’audace, de secret et de confidence. Elle s’associe dangereusement à d’autres passions source de mensonge, d’hypocrisie d’égoïsme et de vanité. A noter que le terme « avoir des galanteries » signifie avoir des intrigues amoureuses ainsi que le terme de « femme galante » la rend suspecte de batifolage.

 

6. Les quatre digressions

 

On trouve dans La Princesse de Clèves quatre digressions qui ont une fonction décisive. Aucune de ces digressions n’est racontée par la princesse elle-même, car elles lui sont destinées. En effet, ces histoires galantes provenant de la Cour, dans lesquelles des femmes ambitieuses et hypocrites n’ont pas la même éduction, donc pas la même vertu que celle de Mme de Clèves, lui profitent.

 

1ère digression : l’histoire de Diane de Poitiers.

 

C’est Mme de Chartres qui raconte cette histoire à sa fille.  C’est l’histoire de Diane de Poitiers, qui a été la maîtresse de François Ier, qui n’était autre que le meurtrier de son propre père. Mme de Chartres sous-entend que celle-ci n’a pas eu assez de vertu pour se refuser à une liaison amoureuse interdite. En réalité, il s’agit ici d’annoncer le drame que subira la princesse de Clèves, qui nous pourra ni ne voudra épouser le meurtrier indirect de son mari.

 

2ème digression : l’histoire de Mme de Tournon.

 

Cette histoire-ci est racontée par le prince de Clèves à sa femme un peu après le décès de Mme de Chartres. Mme de Tournon était censée être la future femme de Sancerre, proche ami de M. de Clèves. Celle-ci était veuve, inconsolable, avait une vertu exemplaire et avait aussi déclaré sa passion à deux hommes en même temps. C’est ici un réel contraste avec Mme de Clèves qui elle, reste irréprochable tout le long du roman.

 

3ème digression : l’histoire d’Anne de Boulen.

 

C’est la reine dauphine qui raconte cette histoire à Mme de Clèves. Anne de Boulen était en fait la femme de Henri VIII et la mère de la reine Elisabeth d’Angleterre, qui n’épousera plus le duc de Nemours, ce qui amène à une grande jalousie de la part de celle-ci. On peut dire que Mme de Clèves en est la raison.

 

4ème digression : l’histoire du vidame de Chartres.

 

L’histoire du vidame de Chartres est d’abord racontée par le vidame lui-même au duc de Nemours puis par le duc à Mme de Clèves. Le fait est que le vidame se trouve dans une position délicate car il est le confident attitré de la Reine elle-même, qu’il ne devait rien lui cacher en retour, mais qu’il a une liaison amoureuse avec Mme de Thémines. Mme de Clèves se retrouve au désespoir le plus complet en raison de la lettre qu’elle pensait adressée au duc de Nemours. Celui-ci la rassurera vite en lui racontant l’histoire du vidame une autre fois. On obtient en tout et pour tout un double échec de la galanterie et de l’ambition ; ce qui nous ramène une autre fois à ce que Mme de Clèves va vivre par la suite.

 

7. L’aveu

 

Ce passage a suscité un grand nombre de discussions dès sa parution. On pourrait même dire que cette scène est le cœur du roman. C’est le moment où Mme de Clèves fait l’aveu de sa passion pour le duc de Nemours. C’est une séquence clé du roman, en prenant compte du fait que l’intimité désirée du couple durant cette scène est bouleversée par la présence du duc de Nemours mais aussi car il a des conséquences irréversibles sur la suite du roman et sur la façon d’agir des personnages. Ce passage montre à nouveau que la façon d’agir de Mme de Clèves est irréprochable par rapport à son mari : en effet, cet aveu va désillusionner son mari sur sa conduite et lui dévoiler la vérité sur ses sentiments. Le dialogue entre les deux époux encourage le pathétique et le sublime, ce que nous avons vu dans les thèmes précédemment. À cet instant, toujours au cœur du roman, le lecteur ressent pour Mme de Clèves deux sentiments lié au tragique : la pitié et l’admiration. Les conséquences de l’aveu sont la jalousie, l’accusation et le soupçon de M. de Clèves, tandis que Mme de Clèves, encore sous le choc de sa propre action, garde en tête qu’elle aura été sûrement la seule femme capable d’un tel aveu.

 

9. Bibliographie commentée

 

 

-    Œuvres de lauteure 

 

1659:  Le portrait de Mme de la Marquise de Sévigné par Mme la comtesse de la Fayette, sous le nom d’un inconnu

 

1662: La princesse de Montpensier

 

1671: Zaïde

 

1678: La princesse de Clèves

 

-   Œuvres de lauteure publiées à titre posthume

 

1718: La comtesse de Tende

 

1720: Histoire de Madame Henriette d’Angleterre

 

 

-    Bibliographie critique

 

DUFOUR-MAÎTRE Myriam et MILHIT JACQUELINE 2004: Profil d’une œuvre, La princesse de Clèves Madame de La Fayette, Paris, Hatier.

 

Ce livre nous a soutenues pratiquement pour l’ensemble de notre exposé. Toutes les étapes importantes du livre y sont bien expliquées ainsi que la vie de Mme de La Fayette et sa bibliographie.

 

DARCOS Xavier 1992 : Histoire de la littérature française, Paris, Hachette Education.

 

Ce livre nous a permis d’approfondir nos connaissances sur le XVIIe siècle, sur les caractéristiques du roman à cette époque ainsi que de comprendre le tragique.

 

-    Sites internet

 

« http://www.alalettre.com/la-fayette-bio.php  »

Ce site nous a permis d’en savoir plus sur la vie de Mme de La Fayette. Il a été utilisé pour rédiger sa bibliographie.

 

« http://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_de_La_Fayette  »

Cette page de wikipedia à propos de Mme de La Fayette est complète en ce qui concerne sa bibliographie, sa vie et ses œuvres. Nous sommes cependant restées très méfiantes par rapport à ce site, car les auteurs ne sont pas connus.

 

« http://www.espacefrancais.com/fayette.html »

Nous a permis de comparer les informations sur la bibliographie ainsi que la biographie de Mme de La Fayette.

 

« http://www.espacefrancais.com/classicisme.html »

Ce sites nous a aidées pour la présentation du courant littéraire.

 

-    Outils

 

« http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ »

Ce dictionnaire en ligne nous a aidées pour quelques définitions lorsque nous travaillions sur internet.

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