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la princesse de clèves un roman historique

Publié le 26/04/2014

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Cours d'une heure sur la Princesse de Clèves Déroulement du cours 1. Le cours que je vais donner portera sur La princesse de Clèves (je note « Princesse de Clèves » au tableau). Qui a déjà entendu parler du livre ou qui l'a déjà lu ? Que peut-il en dire ? 2. Distribution du dossier (extraits, images, explications, brève bibliographie). Le dossier contiendra les extraits que je présente (je vais essayer d'en faire quatre feuilles recto-verso), un compte-rendu sous forme de résumé des passages qui ne seront pas lus, des images, les personnages qui interviennent. 3. Mise en exergue du contexte de l'oeuvre. Roman traditionnellement attribué à Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves a été publié en 1678, de manière anonyme. Ce choix de l'anonymat prouve peut-être que malgré son succès, le roman n'était pas considéré comme étant digne d'être revendiqué par son auteur. Il semble être admis aujourd'hui que ce soit Madame de la Fayette qui en est l'auteur, mais, étant très proche de certains hommes de lettres ou de cour tels que La Rochefoucauld, Segrais ou Huet, on sait qu'elle recueillit auprès d'eux des conseils et des avis à propos de l'écriture de son roman. Il s'agit donc malgré tout d'une oeuvre qui est l'émanation d'un groupe. En collaboration avec ses amis, Madame de La Fayette met au point une oeuvre expérimentale. Madame de La Fayette, née en 1634 à Paris dans une famille de petite noblesse enrichie, est décédée en 1693. De son vrai nom Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, elle se marie avec Jean-François Motier, comte de La Fayette, en 1655 (elle avait 21 ans). Mais elle vivra presque séparée de lui : dès 1661, il se retire à la campagne, la laissant seule à Paris. Ce n'est donc pas une vie conjugale exaltante. Fine stratège, elle se lie avec nombre de personnages importants de son époque, tant sur le plan politique que littéraire. Elle fréquente des salons littéraires, ce qui était fort à la mode dans les milieux d'aristocrates. Madame de La Fayette commence à écrire, mais elle le faisait en cachette, de manière anonyme, parce qu'il n'était pas encore de bon ton qu'une femme s'adonne à ce genre d'activité. La question du genre. Bref historique À l'époque d'Henri IV et durant la Régence qui a suivi son règne, le genre du « roman » était fortement déconsidéré. Certains hésitaient même à considérer le roman comme étant un genre. Au XVIè siècle en effet, la mode voulait qu'on fasse sans cesse appel aux modèles de l'Antiquité, ce qui n'était pas le cas du roman. Certains considéraient même que le roman était un ouvrage immoral, qu'il ne fallait pas laisser entre les mains des femmes ou des jeunes filles. Dans les années 1620-1660 pourtant, une période s'ouvre pendant laquelle naissent de nombreux grands romans héroïques (tableau). Ce mouvement tente de retravailler l'image qu'avait le roman en essayant de récupérer la légitimité de l'épopée (par l'unité de temps, de lieu, d'action ; par la mise en scène de personnages de haute condition avec des sentiments nobles et louables,...), tout en s'écartant de ce genre noble par le type de sujets abordés (amour, péripéties plus nombreuses,...). L'on prend garde aussi à ce que le roman ait une dimension morale, édifiante ; et la présentation du climat historique dans lequel baignent les personnages prend également une importance non négligeable : il est très important que la fiction soit vraisemblable. Mais les romans de ce type-là se sont très vite essoufflés, parce qu'ils sont très vite tombés dans le cliché, le stéréotype. La mode est alors passée vers des textes plus courts, du genre de la nouvelle : on remet en cause les héros trop parfaits, au profit d'une recherche plus pointue du vraisemblable. Les personnages deviennent moins stéréotypés, plus complexes et plus nuancés : on n'épargne plus la description de leurs faiblesses, propres à la condition humaine. Les comportements amoureux sont décrits de manière un peu plus pessimiste, en ce sens où ils ne sont plus l'effet de personnalités parfaites et idéalisées. La vie sociale est peinte sans complaisance : l'amour durable est impossible, tout n'est qu'apparence et mensonge. Le cas de La Princesse de Clèves Dans ce contexte, à la parution du livre de Madame de La Fayette, énormément de discussions étaient animées par le genre auquel il fallait considérer que La Princesse de Clèves appartenait. Elle ne ressemblait en rien, en effet, au « grand roman » que l'on avait connu jusque là, ni au genre de la nouvelle. Madame de La Fayette a confié qu'elle-même la voyait plutôt appartenir à ce qu'on appelle les « Mémoires » de la cour, ce qui nous oriente donc plutôt vers un genre historique : elle répugnait à ce qu'on qualifie son oeuvre de « roman », ce qui n'est sans doute qu'une preuve supplémentaire que le genre romanesque n'était pas apprécié à l'époque. Le fait de situer la fiction dans un cadre réel lui donnait de la crédibilité et de la légitimité. De plus, le fait de mettre ainsi en scène le monde politique lui permettait de dénoncer les pratiques de ce milieu, qui étaient fonction des alliances et inclinations personnelles. Aujourd'hui certains qualifient cette oeuvre de roman classique, parce qu'il appartient à la littérature qui a été écrite en réaction aux grands romans héroïques (considérés comme étant baroques), puisqu'il plaide pour plus de simplicité et de clarté. Pourtant, il est vrai que Madame de La Fayette a dû avoir recours à certains éléments baroques ou précieux (comme les digressions que constituent les récits secondaires en marge de l'action, par exemple), pour rendre l'atmosphère mondaine qui est le cadre de l'intrigue. L'aventure de la Princesse de Clèves, qui célèbre l'intégrité de la noblesse, devient un sujet de discussions dans les salons précieux, au sujet de la moralité. Elle écrit pour les initiés, puisqu'elle multiplie les références historiques, dans lesquelles se perdraient les lecteurs non initiés. D'autres considèrent que La Princesse de Clèves pourrait être le premier roman psychologique, ou analytique : il est vrai qu'il semble que le caractère et les sentiments de la Princesse de Clèves font l'objet d'une observation approfondie et d'une analyse rigoureuse autant que nuancée. Madame de Clèves est tourmentée par l'amour qu'elle ressent pour un homme qui n'est pas son mari : si ce type d'intrigue n'est pas neuf, c'est la manière dont le sujet est abordé qui est complètement novateur. Sur fond historique, la fiction met en scène des personnages qui ont chacun leur logique, et c'est d'ailleurs cette logique implacable qui semble traverser le roman tout entier en dictant les sentiments et les comportements des personnages. L'analyse psychologique est serrée, et peut probablement être considérée comme étant la raison d'être de l'oeuvre. Il s'agirait donc aussi d'un roman de cour à propos de la cour, lieu étouffant où l'on scrute les sentiments des autres, où la vie est un entremêlement de passions et de recherche de pouvoir. La cour s'impose alors comme étant la preuve de l'insuffisance humaine. Pour aborder l'histoire du livre en elle-même, je vais essayer de travailler avec les élèves comme cela se passait dans les salons littéraires : selon la psychologie de chaque personnage, ils agissent de façon logique. Leurs actions deviennent donc presque prédictibles : après chaque scène, je leur demanderai de déduire logiquement quelles seront les réactions des personnages du roman face aux évènements. L'histoire se déroule vers 1558, dans la cour des Valois, durant les dernières années du règne d'Henri I. Mademoiselle de Chartres, une jeune fille de 16 ans qui a été éduquée par sa mère de façon extrêmement vertueuse fait son entrée à la cour. Elle est très belle, et reçoit beaucoup de propositions de mariage. Alors qu'elle se trouve chez un marchand de joyaux, un homme, de grande droiture morale, la remarque et en tombe éperdument amoureux : il s'agit du Prince de Clèves. Mademoiselle de Chartres n'a aucune expérience en amour et épouse Monsieur de Clèves sans en être amoureuse. En ce qui concerne les extraits, je les ai fait passer sous forme d'enregistrement sur CD (parce que je me suis dit que si moi je lisais tout, les élèves allaient se lasser ; et si je faisais lire par un élève, ce n'est pas toujours une bonne solution parce l'élève ne connait pas le texte). 4. Extrait 1 : rencontre entre la Princesse et le Duc de Nemours. CD 1 plage 2 (livre page 37-40) : 6 minutes. Que fera la Princesse ? Commencera-t-elle une liaison avec ce duc ? Madame de Chartres découvre la passion naissante entre sa fille et le duc de Nemours, et tente de la mettre en garde contre les dangers d'une telle passion, sans jamais l'aborder de manière directe pourtant. Elle commence par faire croire à sa fille que Monsieur de Nemours est amoureux de Madame la Dauphine, ce qui peine beaucoup la Princesse de Clèves. Mais bien vite elle s'aperçoit que c'est bien d'elle que le duc est amoureux. Madame de Chartres, la mère de la Princesse de Clèves, est prise d'un mal soudain. Sur son lit de mort, elle tient un discours qui chagrinera beaucoup sa fille : elle lui dit qu'elle sait qu'elle est amoureuse du Duc de Nemours, mais qu'il faut qu'elle réfrène sa passion. La Princesse, effrayée de ses propres sentiments et désespérée de ne plus avoir les conseils de sa mère, décide de se retirer à la campagne, pour éviter de rencontrer encore le duc de Nemours. Son mari lui raconte l'histoire d'un de ses amis qui a été trahi par celle qu'il aimait. Il dit alors que si sa compagne avouait en aimer un autre, il trouverait l'acte si noble qu'il ne saurait en être aigri. Il la convainc de revenir à Paris. Mais elle se rend bien compte que son isolement n'a pas suffi à lui faire oublier le Duc. Elle ne peut pas maîtriser ses sentiments mais est bien résolue à maîtriser ses actes. Elle découvre avec lui des sentiments qu'elle ne connaissait pas : elle est émue quand elle voit qu'il dérobe son portrait et est jalouse lorsqu'elle a trouvé une lettre d'amour qu'elle pense être adressée au Duc. Consciente de sa passion qui lui fait si peur, la Princesse décide de se retirer à nouveau à la campagne. Son mari ne parvient pas à la persuader de revenir à la cour avec lui. Il lui demande des explications sur cet isolement. Quelle sera la réaction de la Princesse ? Va-t-elle se taire ? Avouer ? 5. Extrait 2 : aveu de madame de Clèves à son mari. Page 162 du livre : « Eh bien ! Monsieur,... » ; jusque page 165 : « ... je crois que la prudence ne veut pas que je vous le nomme. » : 3 minutes. Le Prince de Clèves est rappelé à Paris par le roi. Il est tourmenté par la jalousie et les doutes. Le roi meurt lors d'un tournoi. La princesse s'est retirée, encore une fois, à la campagne, alors qu'une partie de la cour se rend à Reims pour le sacre du nouveau roi. M. de Clèves a compris que c'est pour le Duc de Nemours que son épouse éprouve de la passion. Lorsqu'il voit ce duc quitter l'assemblée, il le fait suivre par un de ses valets pour voir s'il ira rejoindre sa femme. En effet, le duc cherche à rencontrer celle qu'il aime, mais elle ne lui laisse pas l'occasion de la rencontrer. Le valet du Prince de Clèves va rapporter à son maître ce qu'il a vu, mais celui-ci ne le laisse pas terminer son récit et est persuadé que son épouse et le duc ont été intimes. Il est détruit et tombe malade. 6. Extrait 3 : mort de Monsieur de Clèves. CD 2 plage 3 (livre page 231- 235 (« que j'aie la faiblesse d'y jeter les yeux. »)) : 4 minutes 30. Page 238 du livre : « Il voulut continuer ; mais... » ; jusque page 238 : « et mourut enfin avec une constance admirable » : 15 secondes. Que fera la Princesse ? Se jettera-t-elle dans les bras du duc, puisqu'elle est « enfin libre » ? Effondrée, la Princesse de Clèves se retire une nouvelle fois. Le Vidame de Chartres, son oncle et ami intime du duc de Nemours, parvient à arranger une entrevue secrète entre la princesse et le duc. 7. Extrait 4 : aveu au Duc de Nemours. CD 2 plage 5 (livre page 252-254) : 2 minutes 40. Page 259 du livre : « Je sais bien qu'il n'y a rien de plus difficile que ce que j'entreprends... » ; jusque page 259 : « ... la seule bienséance interdit tout commerce entre nous. » : 1 minute. 8. Suspense : Comment pensez-vous que le livre prend fin ? Quelle sera la réaction du Duc de Nemours aux paroles très dures de la Princesse ? Que se passera-t-il à votre avis ? Dossier distribué aux élèves La Princesse de Clèves (1678), de Madame de La Fayette (1634-1693). Présentation du contexte historique de l'oeuvre Comme je l'ai mentionné, Madame de La Fayette fait de nombreuses références historiques dans son ouvrage. Il faut, pour bien comprendre l'oeuvre, avoir des repères des personnages qui ont fait l'Histoire au temps d'Henri II. L'histoire se passe en 1559. La famille royale Le feu roi, François I (1494-1547), roi de la France 1515-1547 Marguerite, duchesse d'Alençon, sa soeur François (?-1536), fils aîné de François I Le Roi, Henri II (1519-1559), deuxième fils de François I, roi de la France 1547-1559 Le duc d'Orléans (?-1545), troisième fils de François I Madame [Marguerite] (1523-1574), fille de François I La Reine, Catherine de Médicis (1519-1589), épouse d'Henri II Le Dauphin, François (1544-1560), fils aîné d'Henri II Madame Elisabeth (1545-1568), fille d'Henri II Madame de Valentinois, Diane de Poitiers (1499-1566), maîtresse en titre d'Henri II La famille de Bourbon Le Roi de Navarre Le prince de Condé, son frère La famille de Guise D'abord, quatre frères et une soeur: Le duc de Guise (1519-1563) Le cardinal de Lorraine (1524-1574) Le duc d'Aumale (1526-1573) Le chevalier de Guise (1534-1563) Marie de Lorraine, épouse de James V d'Ecosse Marie Stuart (1542-1587), fille de Marie de Lorraine, épouse du Dauphin (cf. supra), donc la Reine Dauphine La famille de Clèves Le duc de Nevers (1516-1561) Le comte d'Eu (1539-1562), fils aîné du duc de Nevers Le prince de Clèves (1544-1564), autre fils du duc de Nevers La famille de Chartres Le vidame de Chartres (1522-1560/2) Madame de Chartres, soeur du vidame Mlle de Chartres (1543- ), fille de Madame de Chartres La famille Montmorency Le connétable de Montmorency (1492-1567) Monsieur de Montmorency (?-1579), le fils aîné du connétable Monsieur d'Anville (1534-1614), deuxième fils du connétable Le duc de Nemours (1531-1585) Le maréchal de Saint-André (?-1562) Cf. http://www.personal.kent.edu/~rberrong/fr3 Sur la page suivante, découvrez les visages de quelques personnages historiques importants dont parle Madame de La Fayette. Henri II, roi de France de 1547 à 1559. Catherine de Médicis, épouse d'Henri II, la reine. Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, maîtresse d'Henri II. Marie Stuart, reine d'Ecosse, femme du Dauphin, reine Dauphine. Amie de la Princesse de Clèves. Le duc de Nemours, dont la Princesse de Clèves est éperdument amoureuse.

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