La République de Salò

Le 12 septembre 1943, les SS enlèvent Mussolini, et l'installe à Salò, près du lac de Garde. Le Duce, malade, vieilli, y instaure un régime d'opérette, la République sociale italienne. Afin de se venger de la grande bourgeoisie qui l'a trahi, Mussolini revient aux idées socialisantes du premier fascisme, et imagine pouvoir, en se ralliant la classe ouvrière, se maintenir au pouvoir. En réalité, cet ultime baroud d'honneur fasciste n'est possible que parce que l'armée allemande occupe les deux tiers du pays. Les Alliés, qui ont débarqué le 3 septembre sur le continent, ont en effet totalement sous-estimé le fait que, pour Hitler, la chute de l'Italie est impossible. Le Führer y envoie donc ses troupes, qui sont rapidement maîtresses de la majeure partie du pays. Les batailles meurtrières que se livrent Alliés et Allemands durent près de deux ans, la Wehrmachtt se battant d'arrache-pied. Les hommes de la République de Salò en profitent pour régler leurs comptes avec les opposants, résistants communistes ou « traîtres » de la dernière heure. La Milice est reconstituée et sème une véritable terreur, secondée par les SS. Un tribunal spécial chargé de condamner ceux qui ont renversé Mussolini est créé à Vérone. Le propre gendre du Duce, le comte Ciano, y est condamné et sera fusillé. Mais les repubblichini doivent surtout faire face aux foyers de partisans qui se forment un peu partout en Italie, ce qui déclenche une effroyable guerre civile. La Résistance, dominée par les communistes, organise des grèves dans les grandes villes industrielles, multiplie les sabotages et se lance dans une véritable guérilla contre les troupes allemandes et les soldats fascistes. Les nazis et leurs supplétifs italiens répliquent par des massacres collectifs, enrôlent les hommes de force, continuent à en envoyer d'autres travailler en Allemagne, ce qui ne fait que grossirent les rangs de la Résistance. Cette dernière facilite grandement la victoire des Alliés, qui finissent par libérer définitivement l'Italie le 25 avril 1945. Le 28, Mussolini et sa maîtresse Clara Petacci sont exécutés par des partisans. Leurs cadavres, ainsi que celui de plusieurs dignitaires fascistes, sont apportés à Milan et pendus par les pieds Piazza Loreto, à l'endroit où des nazis avaient fusillé une quinzaine d'otages, en août 1944. Une foule immense se presse pour venir cracher sur les cadavres.