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La Structure Des Liasses Des Pensées De Pascal

Publié le 25/09/2010

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pascal

 

Dans les Pensées, œuvre posthume publiée en 1670, Pascal réunit les notes qu’il destinait à l’élaboration d’une apologie (= justification, défense d’une chose, d’une institution d’une personne) de la religion chrétienne. Exercé en tant que scientifique au maniement de la logique, Pascal a pris conscience lors de sa période mondaine (1651-1654) de l’intérêt de la rhétorique, pour persuader un interlocuteur libertin qu’il voudrait tourner vers Dieu. L’évocation des deux infinis est une illustration célèbre de cette alliance de la rigueur logique et du recours aux procédés de style. C’est pourquoi après avoir mis en évidence le schéma argumentatif du passage, nous étudierons l’utilisation que fait Pascal de la rhétorique pour emporter l’adhésion du lecteur.

 

I) Étude du schéma argumentatif du passage=(liasse divertissement)

 

Pascal qui s’est assigné comme objectif de montrer à l’homme les limites de sa raison, construit son explication en trois points :

 

1. En bon pédagogue il s’appuie tout d'abord sur ce que l’homme peut observer par lui-même de plus impressionnant : le spectacle de la voûte céleste dont il est obligé de convenir qu’il le dépasse.

 

2. Puis il envisage les données que pouvait fournir l’imagination au sens scientifique, quand elle dépasse les apparences sensibles pour montrer au libertin confiant dans sa raison, les limites de la pensée conceptuelle. Notre imagination se perd dans cette pensée, c'est-à-dire la pensée de Dieu, auteur de la nature.

 

3. Il conclut avec logique et ironie que l’homme n’est rien ni dans l’espace ni par la pensée.

 

II) Les méthodes de rhétorie

 

Chacune de ces étapes est rendue frappante donc plus convaincante par le recours à la rhétorique.

a)Des données observables

 

Après avoir mis l’homme en situation en l’invitant à se tourner vers le haut et à se détacher des objets bas, Pascal se livre à la description grandiose de la voûte céleste à l’occasion de laquelle il multiplie les procédés stylistiques. C’est d’abord une double évocation du thème de la lumière à l’aide d’une périphrase, où le soleil est désigné par l’expression cette étonnante lumière, puis une comparaison impressionnante : une lampe éternelle. Puis une gradation qui dépeint l’enchaînement sans fin des orbites décrites par les différents astres(trois niveaux de cercles :la Terre et le Soleil sont le premier tour par exemple) associé à la métaphore scientifique du point de la pointe très délicate qui constitue ce vaste ensemble aux regards de l’immensité de l’Univers. Le jeu de sonorités (que les astres qui roulent dans le firmament embrassent : assonance en « r «) évoquent ce développement infini des cercles dont l’homme ne voit pas la fin. L’évidence de cette constatation est soulignée par la présence des phrases injonctives (Que…que…que) prouvant que l’homme peut aisément s’en convaincre par lui-même.

La majesté du spectacle est mise en évidence par un rythme ternaire qui donne une impression de vertige dans la mesure où il épouse les étapes de la gradation qui amène l’homme aux confins de l’inconcevable.

 

b)  l’imagination

Mais Pascal poursuivant sa démonstration nous invite à dépasser cette 1ère étape pour explorer les ressources de l’imagination, de la pensée spéculative pour dépasser les limites de l’observation pure (que l’imagination passe outre). Pascal alors s’appuie essentiellement sur des antithèses qui en démontrent la faiblesse. Alors ce que nous observons n’est qu’un trait imperceptible dans l’ample sein de la nature (l’imagination se lassera de concevoir mais pas la nature de fournir...l’Homme enfle ses conceptions mais n’enfante que des atomes).

L’analyse s’achève par l’énoncé d’un paradoxe(a definir sur le polycop) déroutant pour un esprit scientifique (sphère infinie dont le centre est partout et le circonférence nulle part)

Comment l’argument des merveilles de la création comme preuve de l’existence de Dieu serait-il réfutable pour un homme incapable de comprendre par la pensée l’organisation de l’Univers (puisqu’il s’y perd...).

 

c) Le retour à l’homme et les conclusions de la démonstration

Après cette évocation brillante de la toute puissance divine, Pascal revient à l’Homme pour lui faire ressentir sa vanité et son néant. Il commence par une antithèse associée à un jeu de mots que l’homme considère ce qu’il est au prix de ce qui est c’est-à-dire qu’il prenne conscience de son néant où peu s’en faut par rapport à l’étendu et à la puissance de la nature crée par Dieu. Il poursuit en commentant cette constatation par des métaphores ironiques (égaré dans un canton...logé dans un petit cachot), expressions qui insistent sur les limites de l’homme dans l’espace et dans les capacités de raisonner : activité humaine égarée dans l’espace, raison qui ne va pas très loin. Il a sorti les deux images d’une remarque piquante et paradoxale (j’entends l’Univers :l’homme se croit au centre de l’Univers) propre à désespérer un libertin, persuadé de pouvoir dominer la nature par la raison.

 

d)Shéma de cours

suite de la liasse imagination nous sommes constamment soumis à la vanité,à la prétention et au vide de nos actes.

imagination témeraire qui montre chez les hommes une ironie de l'art d'agreer.(la montre: le fait de paraître)

Tous les textes classiques se construisent sur la règle des trois: "docere placere movere"

Pascal sait mettre en scene.

 

Les parties de la philosophie

 

La philosophie est née en Grèce. A l’origine elle comprenait 3 parties : la rationalité ou la logique, la cosmologie ou la vision du monde et la métaphysique (l’éthique, la politique). Une 4e partie s’ajouta avec l’époque Moderne et Descartes, l’anthropologie philosophique. 

 

La 1e partie traitait des conditions nécessaires de la pensée rationnelle. 

Platon avait fait écrire à l’entrée de son école l’Académie (la 1e de l’histoire), la phrase suivante :

 « Que nul n’entre ici, s’il n’est géomètre «. Ces cours préparaient aux deux autres.

 Ils nous apprenaient l’importance du raisonnement logique et de la preuve cohérente.

 Qu’est ce que la vérité ? Réfléchir sur les types de raisonnement : l’induction aristotélicienne et la déduction platonicienne. 

 Comment raisonner en oubliant ses émotions ? Comment réfléchir sans tenir compte de ses désirs, de sa voix intérieure (Rousseau) ? 

Tout le contraire du discours actuel sur « l’intelligence émotive et sexuelle«.

 Comment reconnaître la doxa ou le discours d’opinion, qui veut persuader, en argumentation et le distinguer du discours philosophique, qui veut démontrer, et qui ne recherche que la vérité. 

Ici, se sont les mathématiques qui représentent l’idéal de toute science. 

C’est le conflit entre le diplomate et le guerrier. 

 

La 2e partie traitait de cosmologie ou vision du monde, du problème de l’existence de l’univers :

 a-t-il été créé par Dieu, comme nous l’expliquent les différentes religions ou la matière et le mouvement sont-ils éternels, 

comme Aristote et la science nous l’expliquent. Nous sommes invités à réfléchir sur l’opposition entre la nature et la culture : 

l’homosexualité est-elle naturelle ou culturelle, innée et acquise.

 Les tests de QI, qu’est ce qui est génétique ou causé par l’environnement, etc. La question du langage, du temps, la réflexion sur la technologie et la science, etc.

 

La 3e partie chez les Grecs concernait les questions métaphysiques, les questions d’éthique, de morale, de politique, etc. Les anciens philosophes, platoniciens, aristotéliciens, stoiciens, épicuriens, etc. recherchaient les règles de la « bonne vie «. Les créateurs de la philosophie recherchaient ce qui était permanent dans le changement pour arriver au bonheur.  La philosophie était une thérapie de l’âme. Elle réfléchissait sur le Beau, le Bien et le Vrai. Pourquoi sommes-nous moraux ? Elle s’interroge sur les différentes idéologies comme celle des Droits de l’Homme. Comment reconnaître les valeurs transcendantes dans notre société pour éviter les pièges du relativisme ? 

 

Une nouvelle partie s’est ajoutée au 17e siècle avec la Modernité, il s’agit de l’anthropologie philosophique ou conception de l’être humain. Le développement de l’idée d’individualisme a été occasionné par les découvertes de la 1e science à sortir du Moyen Age, l’astronomie qui était une branche de la physique. Le 1e homme de science fut le polonais Copernic (vers 1470) qui reprit les calculs du dernier homme de science de l’Antiquité européenne, Ptolémée (vers + 130). Par la suite suivirent Képler en Allemagne, Brahé au Dannemark, Galilée et Giordano Bruno en Italie, Descartes en France et Newton en Angleterre. Les questions philosophiques posées concernaient la liberté : Descartes, Rousseau, Nietzsche, Sartre, etc. et le déterminisme : Spinoza, Marx, Freud, Laborit, etc.  Les  sujets abordent la pauvreté, la délinquance et l’origine familiale, l’existence de la nature humaine, « L’Homme nouveau « des communistes «, etc. L’homme est-il responsable de ce qui lui arrive comme le pensent les tenants de la droite. Ou est-ce la société, l’état qui doit assurer le bonheur de l’humain. 

 

 

Il est très important de comprendre la séquence des contenus des cours de philosophie car elle correspond à la manière de raisonner des Occidentaux qui ont inventé la philosophie. C’est en ce sens que les sinologues parlent de « Pensée chinoise « et non de « Philosophie chinoise «. C’est en démocratisant, i.e. en nivelant par le bas l’enseignement de la philosophie que l’on a fait tomber l’exigence du raisonnement mathématique et logique comme condition préalable aux discussions sur Dieu, la liberté et les problèmes moraux comme l’avortement, etc. Si on appliquait les exigences de Platon de nos jours, on obligeait nos politiciens, qui désirent se prononcer sur un problème de morale, d’avoir réussi le 1e cours de math du Cégep sur le Calcul différentiel et intégral. Au lieu d’aller en ce sens, notre Charte des Droits donne le droit de vote aux handicapés mentaux et aux criminels.

 

Conclusion

Ce texte célèbre le plus caractéristique de la stratégie pascalienne qui allie le comportement de l’homme de lettres à la rigueur de l’homme de sciences et de sa pensée toujours en mouvement qui n’hésite pas devant le paradoxe pour atteindre un plus haut degré de vérité.(raison/opinion/jugement) Conscient des limites de la pensée humaine il la juge incapable de rendre compte de la complexité du monde et il considère le recours à Dieu dans l’ordre de la charité comme le seul moyen d’échapper à l’illusion et au désespoir.Pascal s'efforce de convaincre son interlocuteur par la rigueur d'une analyse qui envisage méthodiquement les différents cas de figure en s'appuyant sur une observation compléte. Mais emporté par sa conviction il ne se fait pas scrupules de la séduire en proposant comme évident et en l'attirant dans ses vues par un discours ficitf . les destinataires se font alors complices de l'ironie dévellopé par l'auteur a l'égard des hommes esclaves du divertissement ce qui devrait logiquement l'amener a y renoncer.

L'hypocrisie de Pascal se vérifie pleinement grâce à un changement du contexte.au sein de l'abondance de l"ecriture de l'auteur et de la sérénité,notions sur lesquelles Pascal insiste essentiellement .les grands éprouvent un maheur intense car ils sont livrés à eux-mêmes et au sentiment de leur néant(vide) car ils sont privés de divertissement.

« Et je ne sais plus tant je t'aime

Lequel de nous deux est absent «

Eluard

 

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