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La triche à l’école, tout le monde y gagne.

Publié le 17/06/2011

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Avez-vous déjà triché en tant qu’étudiant ? Si vous votre réaction est : « qui n’a jamais louché sur la feuille de son voisin « avec un sourire sur les lèvres, c’est que vous êtes tout à fait normal. C’est ce qu’a essayé de prouver un enseignant, André Dumarque, en menant une enquête auprès de ses élèves de cinquième secondaire. D’après laquelle, près de 85% des élèves tricheraient de manière occasionnelle dans le cadre scolaire. Les 15% restant sont considérés comme des exceptions. L’être humain semble être donc de nature très tricheur, ce qui va à l’encontre des conventions et des valeurs enseignées depuis notre entrée à l’école. Comment expliquer un tel résultat ?

 

La tricherie consiste en l’utilisation de techniques frauduleuses dans le but d’obtenir, de manière illégale, des résultats supérieurs aux capacités de la personne en question. C’est devenu une véritable maladie qui s’est propagée dans toutes les écoles. Ce qui pose évidemment problème étant donné que la tricherie fausse totalement les notes attribuées aux élèves, qui sont la base de notre système d’évaluation scolaire. Le principe d’une interrogation ou d’un travail est d’évaluer les compétences l’élève. Comment peut-on juger valablement ses capacités à partir du moment où les cotes ne sont pas représentatives des connaissances de l’élève ? M. A. Dumarque affirme que la fraude aurait des répercussions positives, que finalement cela arrange tout le monde car il y a moins d’échecs, moins de redoublements, et que les élèves sont satisfaits. Suivre une telle philosophie reviendrait donc à abandonner l’idée d’évaluer les connaissances de l’étudiant. Il est fort possible que comme M. Dumarque le prédit ; sans fraude, un grand nombre d’élèves seraient en échec. Mais l’école serait alors considérée comme difficile, élitiste, et pourrait donc avoir du succès, et donc pas voir son nombre d’inscription diminuer comme l’annonce M. Dumarque.

Quelles sont les causes de cette mauvaise habitude ? Plusieurs raisons peuvent pousser un élève à tricher : Tout d’abord, le stress, les conséquences familiales (le sermon des parents lorsqu’on ramène une mauvaise note). Ensuite, le système scolaire, qui est basé sur un système de cotation, ce qui, cumulé au critère précédent, peut pousser l’élève à faire prévaloir les bonnes notes sur l’acquisition des connaissances. Une quantité trop importante de travail et une surveillance très limitée peu également susciter un recours à des moyens frauduleux. Et enfin, la jalousie des élèves studieux qui voient les tricheurs récompensés par des notes satisfaisantes, parfois supérieures aux leurs. L’effet de mode peut aussi facilité la diffusion de l’idée parmis les élèves.

Quels sont les risques encourus si le phénomène venait à s’amplifier ? Etant donné le nombre d’élève qui ont déjà recours à la tricherie, cela signifierait que presque la totalité des élèves seraient devenus des tricheurs potentiels. Ce qui conduirait tous les cours à n’évaluer plus qu’une seule et même compétence : celle de la capacité à tricher de manière plus ou moins discrète. Les évaluations pourraient se transformer en une sorte de compétition, où les meilleurs tricheurs décrochent les meilleurs points. Tout le système scolaire s’effondrerait.

Que mettre en œuvre pour éviter un tel résultat ? Il est impératif de réduire l’importance accordée aux résultats (à faire comprendre aussi bien aux élèves qu’aux parents). Peut-être des réformes seront-elles nécessaires. Une transformation supprimant le risque de redoublement, par exemple (comme en France). Mais en gardant le principe des examens et des travaux de vacances pour éviter une trop faible implication de l’élève dans son travail.

Cette solution résoudrait les problèmes évoqués par M. Dumarque en ce qui concerne l’échec scolaire et les possibles problèmes d’inscription qui y sont liés. Surtout ne pas s’arrêter de sanctionner sévèrement les tricheurs. Et pour finir, faire comprendre aux élèves que s’ils écoutaient aux cours, ils verraient déjà leur temps d’étude réduit de moitié. Et que la préparation d’anti-sèches de vaut vraiment pas la peine vu qu’il y aura toujours des risques d’écoper d’un « 0 «, qu’elles peuvent prendre plus de temps à la préparation qu’à l’étude, et que souvent, elles ne sont même pas utilisées, car l’élève, sans le vouloir, les a mémorisé en les écrivant.

 

Fermer les yeux sur la tricherie n’est donc pas la solution. Les enseignants ne doivent pas ignorer les fraudes, et ne doivent pas cesser de sanctionner les élèves qui ont recours à des moyens douteux. La tricherie ne fait en aucun cas avancer l’élève, sauf peut-être dans le domaine du mensonge et de la tromperie. Une fois dans le monde du travail, on ne peut pas compter sur ses talents de tricheurs à petite échelle pour s’en sortir. Il faut mettre en avant l’apprentissage de la matière et détourner les yeux des points.

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