L'adversaire
Publié le 04/04/2011
Extrait du document
Analyse des espaces et des lieux Maison des Jean-Claude et Florence Romand (p. 11, 151, 162 – 164, 177, 178) Dans l’introduction du roman (p. 11), ce lieu reflète une ambiance dramatique. En effet, l’incendie et la sortie des corps amènent l’action principale du récit. Cette maison est l’endroit le plus important du livre. Au fil du roman, leur habitation est décrite comme chaleureuse, familiale, avec des balançoires pour les enfants dans le jardin. C’est là que se tient Jean-Claude Romand lorsqu’il se fait passer pour malade pendant que Florence fait la lessive, le ménage et s’occupe des enfants. On peut déduire qu’il y a 2 étages, soit : celui du bas, avec une cuisine et un salon et l’étage supérieur comportant 3 pièces ; la chambre des enfants, leur chambre à coucher et une salle de bain séparant ces deux pièces. Le domicile semble refléter une connotation positive au début du roman avec une ambiance chaleureuse, même heureuse. Cependant, à partir de la page 162, l’ambiance devient nettement plus négative et même terrifiante. C’est à ce moment-là que les meurtres produits à l’intérieur de la maison sont décrits. Après s’être rendu à Paris et chez ses parents afin de les tuer également, il est finalement rentré chez lui où gisent encore les corps de sa femme et de ses enfants. A ce moment-là, on le sent anxieux et perdu. C’est pourquoi, une dizaine d’heures s’écoulent avant qu’il ne décide de commettre les derniers actes de cette tragédie, soit : mettre le feu à sa maison et tenter de se suicider à l’aide d’un flacon de Nembutal acheté il y a 10 ans. Maison des Cottin (p. 12) Endroit où Luc se rend afin de se sécher et de prendre conscience du drame qui vient de se dérouler. L’ambiance est glaciale, personne ne comprend ce qui se passe. Aucun n’ose dire un mot. On imagine ce cauchemar grâce à diverses indications contenues dans le livre telles que « leurs mains tremblaient, « sans oser se regarder ». Maison de Luc et Cécile Ladmiral (p. 12, 18) (p. 12) Lieu où Luc annonce la triste nouvelle du drame à son épouse. On ressent une atmosphère de peur lorsque ces derniers réalisent que leur fille, filleule de J.-C Romand, aurait pu se trouver chez eux au moment de l’incendie. (p. 18) Quelques jours après le drame, l’ambiance est au plus mal. Chaque membre de la famille Ladmiral est apeuré au point qu’ils décident de dormir tous ensemble dans la chambre des parents. L’endroit est petit et chacun essaie d’y trouver du réconfort afin d’affronter la situation. Par la suite, les amis se rendent chez eux afin de parler, de comprendre ce drame sans pour autant arriver à l’expliquer. Une connotation que l’on pourrait décrire comme du « réconfort » apparaît lorsqu’ils se retrouvent tous ensemble. Clairvaux-Les-Lacs (p. 14 et parfois évoqué dans le récit) Lieu d’habitation des parents de J.-C Romand. L’endroit est plutôt calme. Maison des parents de Jean-Claude Romand (p. 14) La maison semble calme. Aucun bruit dans les alentours et le chien n’aboie pas. La porte se trouve être fermée. Une légère inquiétude apparaît dans ce passage. Au moment de forcer la porte, les corps des parents ainsi que du chien sont découverts. A ce moment-là, l’histoire prend une autre tournure et l’ambiance devient froide, angoissante, alarmante. Cet endroit amène plusieurs interrogations pour nous, lecteurs. Dès la page 166, les meurtres commis à l’intérieur de la maison seront expliqués. Organisation mondiale de la Santé à Genève (p. 15, 145) C’est au sein de cette Organisation que Jean-Claude Romand dit travailler depuis plusieurs années. Mais cette information s’avère être totalement fausse. Aucun de ses proches n’avait découvert la vérité auparavant car il était interdit de le déranger à son bureau. On peut se poser des questions telles que « pourquoi personne de son entourage n’a jamais essayé de le contacter durant ses heures de travail ? ». Nous savons « qu’une fois, ses enfants ont souhaité se rendre à son bureau mais il s’était contenté de le leur montrer du doigt depuis sa voiture ». On prend conscience alors de sa capacité à manipuler les autres qui lui faisaient entièrement confiance. Un autre exemple, celui du sapin de Noël décrit en page 145. La voiture de Jean-Claude Romand (p. 16) C’est ici que J.-C avait déposé sa propre accusation pour les crimes et les mensonges racontés durant son existence. Faculté de médecine de Lyon (p. 17 et très souvent évoqués dans le livre) Lieu où il disait avoir fais ses études. On comprend qu’à partir de cette époque, toute la vie de J.-C Romand devient mensonges et trahisons. Au départ, il souhaitait intégrer cette Faculté pour être avec sa future femme, Florence. Au fil des années passées dans cette école, on découvre qu’il n’était en fait qu’une sorte de « fantôme » n’étant jamais présent pour les examens ou les stages importants. Paris (p. 22, 23, et souvent évoqué dans le récit) (p. 22, 23) C’est ici qu’habite Corinne, récemment divorcée, qui se trouve également être la maîtresse cachée de Jean-Claude Romand. On sent une atmosphère tendue lorsqu’elle est évoquée car elle est jugée, même inconsciemment, comme une personne « indigne », une « sorte de maîtresse cachée » dont les médias préfèrent taire le nom. Aire de pique-nique (p, 22, 170, 171) Dans un coin isolé de la forêt, endroit qui semble déjà inquiétant à cause de l’indication « isolé », Corinne a échappé à une tentative de meurtre commise par son amant, J.-C Romand. Une atmosphère de peur apparaît et on la sent terrorisée. Elle se débat et finit par calmer son agresseur. Lit d’hôpital de Jean-Claude Romand (p. 28, 33) Endroit où il reprend connaissance quelques jours après le drame. On sent son entourage dépité par la nouvelle de son réveil. Ces derniers auraient préféré qu’il ne survive pas par respect pour ceux qui vivent encore. On peut relever que la chambre est d’une blancheur totale. En effet, il y a une insistance sur la couleur blanche des bandages de J.-C Romand et des murs de la pièce. Cette couleur fait penser à la pureté qui est loin d’être en accord avec les actes commis. La prison (p. 44, 182-219) A la page 44, on apprend qu’elle se situe à Bourg-en-Bresse. Elle est principalement décrite à la fin du roman. Il y rencontre des psychologues ainsi que des aumôniers qui l’ont beaucoup aidé à faire face à la réalité. Par la suite, c’est également ici qu’il tente encore une fois de mettre fin à ses jours mais y renonce et décide d’affronter la vérité pour les siens. Il ne s’est jamais senti aussi libre car il n’a plus le poids de ses mensonges à supporter. Sa place dans la société est au plus bas. Il n’y a pas une grande description de la prison en elle-même mais plutôt de la vie quotidienne de J.-C Romand à l’intérieur, de son moral et de ses états d’esprit. Pour chacun de nous, l’image de la prison est négative même très noire. Toutefois, en lisant cette histoire, on s’aperçoit que pour Jean-Claude c’est une énorme délivrance car comme indiqué plus haut, il est libéré de ses mensonges. On découvre également sa participation à diverses activités, connotation très positive pour lui. On parle aussi d’embrassades au parloir avec Mme Milo, ancienne enseignante. Ce qui nous fait penser que pour lui, l’image de la prison est synonyme de sécurité. Il s’y sent mieux que dans son ancienne vie. Par contre, pour nous, lecteurs, l’image de la prison reste négative, un endroit où les moments heureux sont rares. A la page 206, l’auteur explique que J.-C Romand craignait les violences qu’il pouvait subir dans cet endroit étant qualifié « d’assassin d’enfants ». Finalement et suite à une rencontre en prison, on le sent rassuré et il finit par influencer indirectement les autres détenus. Les Assises de l’Ain (p. 46, …) C’est ici que se déroule le procès de J.-C Romand. On y ressent une atmosphère tendue, où se bousculent journalistes, photographes, policiers, avocats, etc… J.-C semble apeuré par les regards qu’il doit affronter. Son malaise est perceptible. L’Hôtel Royal Monceau (p. 115, 119) C’est un hôtel 4 étoiles qui se situe à Paris, lieu principal de rencontre de Jean-Claude et Corinne, les 2 amants. Leurs habitudes : manger quelque chose dans le restaurant puis monter dans la chambre. Ce lieu de rencontre a vraisemblablement une connotation positive. En effet, on doute réellement qu’il soit heureux avec son épouse. C’est pourquoi, lorsque J.-C Romand se rend à Paris, c’est une sorte d’échappatoire pour lui, il oublie ses mensonges ou en tout cas, y pense moins. Ces rencontres donnent un sens à sa vie mais finiront par être un des éléments déclencheurs du drame. Autant pour Jean-Claude que Corinne, ce lieu est considéré comme un endroit de délivrance, de liberté. Il s’y sent bien et envisage même d’y emménager pour des raisons professionnelles. Cet endroit a une grande place dans le roman. Il y a 2 grandes oppositions, soit : - Celle de sa maison à Prévessin, de sa femme, ses enfants, ses amis et ses mensonges - L’autre : de l’hôtel Royal Monceau avec Corinne où il se sent être un autre homme. Grand Tétras (p. 153) C’est à cet endroit que J.-C Romand se trouvait le dimanche avant le drame. Ce chalet se situe au col de la Faucille où ils avaient leurs habitudes : Florence skiait avec les enfants et Jean-Claude lisait dans la salle du restaurant. Puis tous se réunissaient pour le déjeuner où les enfants, pour une fois, avaient la permission de manger des frites. Dans le roman, on y trouve seulement une petite description d’environ une page. Normal, car ce lieu sert uniquement à décrire aux lecteurs les habitudes de la famille. On peut voir cet endroit de deux manières différentes, soit : - La première comme positive ; une famille qui semble être heureuse et soudée en apparence. - La deuxième étant négative ; J.-C Romand restait à lire seul dans la salle à manger pendant que sa femme se trouvait à l’extérieur avec les enfants. Armurerie (p. 156) Elle se trouve à la place Bellecour à Lyon, c’est à cet endroit qu’il se procure un boîtier électrique servant à neutraliser un agresseur, deux bombes lacrymogènes, une boîte de cartouches et un silencieux pour la carabine de son père. En lisant ces lignes, on sent que le drame était prémédité et qu’il n’avait pas uniquement l’intention de se suicider.
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