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L'autre à travers la littérature

Publié le 26/09/2010

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La littérature est l'ensemble des œuvres écrites qui visent à une valeur esthétique. Depuis l'invention de l'imprimerie, elle est devenue accessible au plus grand nombre. Elle a construit par apports successifs une réflexion sur le monde. Nous étudierons sa réflexion sur la relation à l'Autre.  S'engager est le fait de prendre parti et d'intervenir publiquement sur les problèmes politiques ou sociaux de son temps.  Quel est le rôle de la littérature dans la réflexion sur l'autre telle qu'elle a été menée à différentes époques ?  Il s'agira tout d'abord de définir les différentes visions de l'Autre ; Puis de constater le rôle de la littérature.    L'Autre est celui face auquel on ne peut s'identifier car il est différent.  Mon semblable est au contraire celui face auquel je peux m'identifier car, comme son nom l'indique, il me ressemble. Il fait partie de mon groupe. Cette ressemblance nécessaire qui fait de quelqu'un mon semblable ne s'arrête pas forcément au physique, mais peut aussi concerner la religion, les coutumes ou tout simplement le pays d'origine.  Depuis que la littérature existe, deux types de rapports à l'autre se sont confrontés. Le premier est une vision négative, c'est celle de l'autre, étranger, indésirable. Le second est une vision positive, c'est celle de l'autre différent.  L'un des visages que l'on a donné à l'autre est celui d'inférieur. De l'altérité les hommes font naître des injustices. Le groupe majoritaire considérant que celui qu'ils appellent Autre est par sa différence inférieur à lui.  Cette vision se base sur le fait que l'Autre qui a la faveur du rapport de force considère lui-même cela comme une preuve de supériorité, rejetant les caractéristiques de l'autre Autre. C'est ainsi qu'ont été instaurées des pratiques aussi atroces que l'esclavage, où pour la couleur de leur peau, leur anatomie et leur culture incompréhensible pour les blancs, le peuple noir a été asservi par le peuple blanc. On peut prendre pour autre exemple les juifs qui ont été martyrisés pendant des siècles pour leur religion et en particulier durant la seconde guerre mondiale où a eu lieu un génocide par les Hitlériens qui les considéraient inférieurs à leur race et donc pas dignes de vivre. La cause du rejet de l'Autre est sûrement la peur qu'on a de l'inconnu, car il remet justement en cause ce qu'on connaissait. S'ouvrir à l'autre correspond à changer ses habitudes et sa vision du monde, car c'est lui reconnaître des qualités à prendre en compte. Cela bouleverse aussi ses idéaux. Il est beaucoup plus facile de le rejeter et de le dénigrer. Naît alors le sentiment de supériorité et d'hostilité envers l'autre qu'est le racisme. L'Autre est en quelque sorte vu comme une menace.  Pourtant l'Autre peut aussi être une richesse. Ce n'est pas parce qu'il est ou agit différemment qu'il est inférieur. La diversité au contraire est enrichissante. Car c'est en découvrant de nouvelles choses qu'on évolue. D'après la thèse que défend Albert Jacquard dans l'éloge de la différence, la disparition de la diversité culturelle est même un danger qu'il faut à tout pris éviter car cela reviendrait à perdre notre identité, ce qui nous constitue, qui nous différencie et fait notre fierté. La civilisation européenne ne se rend pas compte que la différence apporte beaucoup à l'être humain. D'autant plus que dans les sociétés dite « primitives « les conflits et tous les problèmes tel que l'alcool, la drogue, l'argent sont inexistant. Chacun peut apprendre de l'autre, notre réflexion est précieuse, et la considérer comme néfaste et néfaste en lui-même car pour évoluer une société a besoin de bouleversement et de remise en question.    On s'engage lorsqu'on n'est pas d'accord avec un avis donné publiquement. Si tout le monde était semblable on n'aurait pas de raison de s'engager puisque l'on penserait tous de la même façon. Il n'y pas de débat contradictoire. C'est pour cette raison que parler de son rapport à l'autre est un engagement. On ne peut se comparer soi-même qu'au travers de l'altérité et les questions qu'elle pose.  Beaucoup d'écrivains se sont servis de la littérature pour faire partager leur vision de l'Autre. Parler de son rapport à l'Autre, quand l'Autre est régi par la loi est un engagement.  En 1853, Arthur Gobineau a écrit un essai où il affirmait l'inégalité des races, et situait les noirs au bas de l'échelle, attribuant une «animalité « à leur physiologie pour défendre ses propos.  Montesquieu et Voltaire, philosophes des lumières ont dénoncé l'esclavage. Montesquieu a choisi de le faire avec ironie, par un procédé catharsisme. Il veut nous amener à nous révolter contre cette pratique. Voltaire oppose les conditions de vie inhumaines des esclaves à la futilité de la nécessité d'un prix du sucre au plus bas.  Michel Tournier a écrit en 1967 un récit d'aventure dont il se sert pour faire une critique de l'esclavage mais aussi d'autres comportements humains. Il utilise le procédé de distanciation pour mener sa critique à bien.  Montaigne écrit en 1588 un essai où il critique l'ethnocentrisme des Européens. Il se demande alors qui sont les sauvages c'est à dire ceux qui se conduisent comme tel ou bien ceux qu'on appelle comme ça.  Tahar Ben Jelloun présente en 1988 et en1998 deux textes concernant la xénophobie. Il y explique que la haine contre les étrangers vient de la peur de l'inconnu et est donc injustifiée.  La littérature engagée permet de faire connaître ses idées à un grand nombre de gens. Chacun apporte sa thèse, énonce des arguments plus ou moins valables, qui nous permettent à nous lecteurs de nous forger notre propre opinion. Elle peut faire évoluer les mentalités ou enrichir ses idées. Elle veut susciter une réaction critique. C'est une arme précieuse dans le changement car les débats qu'elle soulève apportent un approfondissement de la réflexion de chacun.    L'Autre peut être mal perçu. Il est pourtant une richesse qu'il faut conserver. La littérature nous fait réfléchir car elle nous amène à confronter nos idées. On peut penser que c'est grâce à la littérature qui à été étudiée à l'école, qui a été débattue dans les média, que l'ensemble des démocraties rejette l'esclavage, le colonialisme ou encore le racisme.  La littérature nous ouvre des passerelles vers d'autres cultures.  La diffusion d'œuvres venant de cultures qui nous sont totalement étrangères parce que notre vie ne nous a pas permis de les rencontrer transforme dans notre représentation ces Autres en nous les rendant familiers et plus proches. Ils en deviennent nos semblables au service d'un concept, l'Humanité.

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