Le 30 janvier 1933 (Histoire)

Après l'échec du putsch de la Brasserie, en novembre 1923, Hitler change de tactique, et décide, pour accéder au pouvoir, de rester dans la légalité. Il transforme le parti nazi en machine électorale, et attend son heure. La crise économique des années 30 lui permet, dans un premier temps, d'enregistrer des gains de voix considérables. En septembre 1930, le parti national socialiste (NSDAP) recueille déjà 18% des suffrages. Hitler peut désormais marchander son soutien à une droite, qui, de son côté, pense l'utiliser pour instaurer un pouvoir fort. C'est le début de l'engrenage. Dès janvier 1932, Bruning, chef du gouvernement, propose à Hitler de cohabiter. Mais grisé par le succès, ce dernier refuse, et se présente, sans succès, à la présidence de la République. Pensant qu'il n'est pas trop tard, le pouvoir interdit alors les SA et SS, et organise de nouvelles élections. Or, en juillet, les nazis obtiennent 37,2% des voix. Von Papen forme alors un nouveau cabinet, très favorable aux nazis, levant notamment toutes les interdictions. Peine perdue : Hitler réclame de nouveau le pouvoir pour lui seul. Le gouvernement tombe, de nouvelles élections sont organisées. Cette fois, le NSDAP recule de 4,2%. Schleicher, nommé chancelier, projette de l'interdire, et d'instaurer un régime corporatiste. Hitler, appuyé par von Papen et le maréchal Hindenburg, doit faire mine d'accepter une alliance, et le 30 janvier 1930, il est chargé de former un nouveau gouvernement. Personne alors, ne se doute qu'en quelques mois, la république sera balayée pour faire place à l'État nazi.