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Le Barbier de Séville vu par Sainte-Beuve

Publié le 22/02/2012

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beuve
« [Beaumarchais] était naturellement et abondamment gai ; il osa l'être dans le Barbier: c'était une originalité au dix-huitième siècle. "Faites-nous donc des pièces dans ce genre, puisqu'il n'y a plus que vous qui osiez rire en face", lui disait-on. E...]; et en même temps, il avait le genre de plaisanterie moderne, ce tour et ce trait aiguisé qu'on aimait à la pensée depuis Voltaire ; il avait la saillie, le pétillement continuel. Il combina ces qualités diverses et les réalisa dans des personnages vivants, dans un seul surtout qu'il anima et doua d'une vie puissante et d'une fertilité de ressources inépuisable. On peut dire de lui qu'il donna une nouvelle forme à l'esprit. Tout l'ensemble du Barbier est gai de situation, de contraste, de pose, de motif et de jeu de scène, de ces choses que la musique traduira aussi bien que la parole. La parole de Beaumarchais qui court là-dessus est vive, légère, brillante, capricieuse et rieuse. Attendez ! Bientôt sur ce canevas si follement tracé viendra une musique tout assortie, rapide, brillante aussi, légère, tendre, fine et moqueuse, s'insinuant dans l'âme par tous les sens, et elle aura nom Rossini ». Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 14, 21, 28 juin 1852, Paris, Garnier, s.d., t.6, p. 223.

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