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Le "calme" chez DESCARTES

Publié le 14/08/2010

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descartes

LES METEORES, DISCOURS SECOND, DES VAPEURS ET DES EXHALAISONS.

 Et c’est pour cette cause qu’on sent souvent en été une chaleur plus forte et plus étouffante lorsque l’air, étant calme et comme également pressé de tous côtés, couve une pluie que lorsqu’il est plus clair et plus serein.

  LES METEORES, DISCOURS QUATRIEME, Des vents.

 et que le long des grandes rivières on sent en temps calme de petits vents qui suivent leur cours.

  LES METEORES, DISCOURS CINQUIEME, Des nues.

 car il n’y a point de raison qu’aucune des parties de leur circonférence s’éloigne ni s’approche de leurs centres plus que les autres en ce sens là, vu qu’elles n’y sont ne plus ne moins pressées d’un côté que d’autre par l’air qui les environne, au moins s’il est calme et tranquille, comme nous le devons ici supposer.

 Et lorsque l’air qui les contient, est entièrement calme et tranquille, ou bien qu’il est tout également emporté par quelque vent, tant ces gouttes que ces parcelles de glace, y peuvent demeurer éparses assez loin à loin et sans aucun ordre, en sorte que pour lors la forme des nues ne diffère en rien de celle des brouillards.

 et que ces deux vents se sont arrêtés au commencement l’un l’autre, environ l’espace FGP, où ils ont condensé quelques vapeurs, dont ils ont fait une masse confuse, pendant que leurs forces se balançant et se trouvant égales en cet endroit, ils y ont laissé l’air calme et tranquille.

  LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.

 Mais s’il tombe quelquefois de ces étoiles en temps calme, c’est que l’air de dessous en se resserrant attire à soi toute la nue, ou que celui de dessus en se dilatant le pousse en bas, et par même moyen les désarrange ;

 Et de plus j’ai vu quelquefois en été, pendant un temps calme accompagné d’une chaleur pesante et étouffante, qu’il commençait à tomber de telle pluie, avant même qu’il eut paru aucune nue.

 dont la cause était qu’y ayant en l’air beaucoup de vapeurs qui sans doute étaient pressées par les vents des autres lieux, ainsi que le calme et la pesanteur de l’air le témoignaient, les gouttes en quoi ces vapeurs se convertissaient devenaient fort grosses en tombant, et tombaient à mesure qu’elles se formaient.

  LES METEORES, DISCOURS SEPTIEME, DES TEMPETES, DE LA FOUDRE ET DE TOUS LES AUTRES FEUX QUI S’ALLUMENT EN L’AIR.

 Et parce qu’il ne se voit quasi jamais d’autres nues en ces lieux-là, sitôt que les mariniers y en aperçoivent quelqu’une qui commence à se former, bien qu’elle paraisse quelquefois si petite que les Flamands l’ont comparée à l’oeil d’un boeuf, duquel ils lui ont donné le nom, et que le reste de l’air semble fort calme et fort serein, ils se hâtent d’abattre leurs voiles, et se préparent à recevoir une tempête qui ne manque pas de suivre tout aussitôt.

Et parce que j’ai tâché d’expliquer curieusement leur production et leur nature dans un autre traité, et que je ne crois point qu’elles appartiennent aux météores, non plus que les tremblements de terre et les minéraux que plusieurs écrivains y entassent, je ne parlerai plus ici que de certaines lumières qui, paraissant la nuit pendant un temps calme et serein, donnent sujet aux peuples oisifs d’imaginer des escadrons de fantômes qui combattent en l’air, et auxquels ils font présager la perte ou la victoire du parti qu’ils affectionnent, selon que la crainte ou l’espérance prédomine en leur fantaisie.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE IX, De l’origine et du cours des planètes et des comètes en général, et en particulier des comètes.

 En sorte que si vous vous imaginez deux rivières qui se joignent en quelque endroit l’une à l’autre, et qui se séparent derechef un peu après, avant que leurs eaux, qu’il faut supposer fort calmes et d’une force assez égale, mais avec cela fort rapides, aient le loisir de se mêler, les bateaux ou autres corps assez massifs et pesants qui seront emportés par le cours de l’une pourront facilement passer en l’autre, au lieu que les plus légers s’en éloigneront, et seront rejetés par la force de cette eau vers les lieux où elle est le moins rapide.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 26.

 De sorte que nous n’employons pas plus d’action, pour faire aller, par exemple, un bateau qui est en repos dans une eau calme et qui n’a point de cours, que pour l’arrêter tout à coup pendant qu’il se meut.

 Et si l’expérience nous fait voir en ce cas qu’il en faut quelque peu moins pour l’arrêter que pour le faire aller, c’est à cause que la pesanteur de l’eau qu’il soulève lorsqu’il se meut, et sa lenteur (car je la suppose calme et comme dormante) diminuent peu à peu son mouvement.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 15.

Et comme celui qui, étant en mer, pendant un temps calme, regarde quelques autres vaisseaux assez éloignés qui lui semblent changer de situation, ne saurait dire bien souvent si c’est le vaisseau sur lequel il est, ou les autres, qui en se remuant causent un tel changement, ainsi, lorsque nous regardons du lieu où nous sommes le cours des planètes et leurs différentes situations, après les avoir bien considérées, nous n’en saurions tirer aucun éclaircissement qui soit tel que nous puissions déterminer, par ce qui nous paraît, quel est celui de ces corps auquel nous devons proprement attribuer la cause de ces changements.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 89.

 Mais celle qui leur fait composer les lumières en forme d’étoiles, qu’on voit en temps calme et serein courir çà et là par le ciel, n’est pas du tout si manifeste ;

  Correspondance, année 1638, RÉPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORIN, 13 juillet 1638.

 Et, afin que vous ne disiez pas qu’il est plus aisé d’augmenter le mouvement d’un corps qui se meut que d’en remuer un qui se repose, imaginez un tuyau replié, comme ABC, qui s’étende, si vous voulez, depuis ici jusqu’au centre de la terre, et de là remonte jusques ici, et qui soit presque plein d’eau des deux côtés, et que pendant que cette eau est aussi calme et aussi peu agitée qu’elle peut être, on verse une goutte d’autre eau dans celui d ses côtés qui est marqué A, car je ne crois pas que vous fassiez difficulté d’accorder que la pesanteur de cette goutte sera suffisante pour faire hausser toute l’eau qui est vers C, et par conséquent aussi pour mouvoir toute celle qui est dans le tuyau ABC, et ensuite vous ne pourrez nier qu’une étincelle de feu ne soit capable de mouvoir la matière subtile qui est contenue en un très grand espace, pourvu que vous remarquiez que l’action du feu est incomparablement plus forte que celle de la pesanteur, et que la matière subtile étant contenue dans les pores de l’eau, et même aussi en ceux de l’air, doit être incomparablement plus fluide que lui ni elle.

 Et qu’ainsi ne soit, il y a des lacs et des endroits de la mer où l’eau est si claire étant calme, qu’on peut voir distinctement ce qui est au fond, encore qu’elle ait deux ou trois piques de profondeur, et en cette eau toutefois, si on l’examine, on trouvera toujours quelque chose d’impur.

  Correspondance, année 1649, A Monsieur CHANUT, 25 mai 1649. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 31 mars 1649 et la considèrent comme étant adressée à Brasset.).

La philosophie que j’étudie ne m’enseigne point à rejeter l’usage des passions, et j’en ai d’aussi violentes pour souhaiter le calme et la dissipation des orages de France, qu’en saurait avoir aucun de ceux qui y sont le plus engagés ;

descartes

« peu après, avant que leurs eaux, qu'il faut supposer fort calmes et d'une force assez égale, mais avec cela fort rapides, aient leloisir de se mêler, les bateaux ou autres corps assez massifs et pesants qui seront emportés par le cours de l'une pourrontfacilement passer en l'autre, au lieu que les plus légers s'en éloigneront, et seront rejetés par la force de cette eau vers les lieux oùelle est le moins rapide. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art.

26. De sorte que nous n'employons pas plus d'action, pour faire aller, par exemple, un bateau qui est en repos dans une eau calme etqui n'a point de cours, que pour l'arrêter tout à coup pendant qu'il se meut. Et si l'expérience nous fait voir en ce cas qu'il en faut quelque peu moins pour l'arrêter que pour le faire aller, c'est à cause que lapesanteur de l'eau qu'il soulève lorsqu'il se meut, et sa lenteur (car je la suppose calme et comme dormante) diminuent peu à peuson mouvement. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art.

15. Et comme celui qui, étant en mer, pendant un temps calme, regarde quelques autres vaisseaux assez éloignés qui lui semblentchanger de situation, ne saurait dire bien souvent si c'est le vaisseau sur lequel il est, ou les autres, qui en se remuant causent un telchangement, ainsi, lorsque nous regardons du lieu où nous sommes le cours des planètes et leurs différentes situations, après lesavoir bien considérées, nous n'en saurions tirer aucun éclaircissement qui soit tel que nous puissions déterminer, par ce qui nousparaît, quel est celui de ces corps auquel nous devons proprement attribuer la cause de ces changements. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

89. Mais celle qui leur fait composer les lumières en forme d'étoiles, qu'on voit en temps calme et serein courir çà et là par le ciel,n'est pas du tout si manifeste ; Correspondance, année 1638, RÉPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORIN, 13 juillet 1638. Et, afin que vous ne disiez pas qu'il est plus aisé d'augmenter le mouvement d'un corps qui se meut que d'en remuer un qui serepose, imaginez un tuyau replié, comme ABC, qui s'étende, si vous voulez, depuis ici jusqu'au centre de la terre, et de làremonte jusques ici, et qui soit presque plein d'eau des deux côtés, et que pendant que cette eau est aussi calme et aussi peuagitée qu'elle peut être, on verse une goutte d'autre eau dans celui d ses côtés qui est marqué A, car je ne crois pas que vousfassiez difficulté d'accorder que la pesanteur de cette goutte sera suffisante pour faire hausser toute l'eau qui est vers C, et parconséquent aussi pour mouvoir toute celle qui est dans le tuyau ABC, et ensuite vous ne pourrez nier qu'une étincelle de feu nesoit capable de mouvoir la matière subtile qui est contenue en un très grand espace, pourvu que vous remarquiez que l'action dufeu est incomparablement plus forte que celle de la pesanteur, et que la matière subtile étant contenue dans les pores de l'eau, etmême aussi en ceux de l'air, doit être incomparablement plus fluide que lui ni elle. Et qu'ainsi ne soit, il y a des lacs et des endroits de la mer où l'eau est si claire étant calme, qu'on peut voir distinctement ce quiest au fond, encore qu'elle ait deux ou trois piques de profondeur, et en cette eau toutefois, si on l'examine, on trouvera toujoursquelque chose d'impur. Correspondance, année 1649, A Monsieur CHANUT, 25 mai 1649.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre du 31 mars 1649 et la considèrent comme étant adressée à Brasset.). La philosophie que j'étudie ne m'enseigne point à rejeter l'usage des passions, et j'en ai d'aussi violentes pour souhaiter le calme etla dissipation des orages de France, qu'en saurait avoir aucun de ceux qui y sont le plus engagés ;. »

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