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Le corporatisme

Publié le 22/02/2012

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Vieille revendication de l'extrême-droite, le corporatisme entend mettre fin à la lutte des classes, en réunissant, au sein d'un même organisme, ouvriers et patronat. Toujours, dans les faits, au bénéfice de ce dernier. Mussolini procède par étape pour imposer le corporatisme à la mode fasciste. Il doit en effet faire face à une puissante organisation syndicale, la Confederazione generale del lavoro (CGL), très bien implantée dans le nord industriel, et qui, en 1920, compte quelques 800 000 adhérents. Dans un premier temps, alors que les dirigeants locaux de la CGL sont soumis aux bastonnades, voir assassinés par les squadri, le régime force la main à des milliers de travailleurs afin qu'ils adhèrent à la Confédération nationale des syndicats fascistes, créée en janvier 1922. Mais celle-ci peine à s'implanter. Mussolini rend donc obligatoire, en 1925, la publication du nom des adhérents des syndicats non fascistes, cependant que les préfets ont désormais le droit de les dissoudre pour trouble à l'ordre public. Nombre de syndicalistes choisissent alors la clandestinité. À partir de 1926, le syndicalisme fasciste devient le seul représentant légal des salariés. Vaincue, la CGL finit par se saborder en janvier 1927. Mussolini peut alors demander au patronat son entière collaboration en échange de cette mise au pas de la classe ouvrière. La grève et le lock-out sont interdits par une Charte du travail, édictée en avril 1926, alors qu'en juillet est créé un ministère des corporations. Cette alliance de fait entre l'État et le patronat dure jusqu'à la crise des années 30, qui contraint le pouvoir à prendre en main une économie sinistrée. Mussolini met définitivement fin au corporatisme lorsque, à la suite de l'invasion de l'Éthiopie, il impose une politique d'autarcie, à l'image de l'Allemagne hitlérienne. Au total, le but visé par Mussolini, briser les organisations ouvrières, qui représentaient des foyers de résistance au régime est pleinement atteint, ce qui concilie au Duce, jusqu'à la guerre, les bonnes grâces -et les subsides- du grand capital italien.

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