Devoir de Philosophie

Le devoir selon Kant

Publié le 10/04/2012

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Quelques définitions du devoir

Le devoir: Au sens large, le devoir est ce à quoi on est obligé (par la morale, la loi, la coutume...). C'est une obligation morale, ce qui doit être. « Je dois dire la vérité »; « tu ne tueras point »: l'exigence morale se présente à la conscience sous la forme impérative du devoir. Le verbe « devoir » n'exprime ici ni une nécessité psychologique ni une contrainte extérieure. L'obligation morale est la soumission à une loi que je m'impose à moi-même dans ce dédoublement qui caractérise la conscience morale, ce « tribunal intérieur » que décrit Kant où l'être de désir que je suis est tenus en respect par cette autre partie, raisonnable, de moi-même.

Le droit: au sens large, le devoir est ce qui est légitime, ce qui devrait être. Il y a une réciprocité entre droit et devoir. Mon droit correspond à un devoir pour autrui.

Droit positif: C'est l'ensemble des règles (lois, usages, coutumes...) qui régissent les rapports entre les hommes dans une société.

Droit naturel: C'est l'ensemble des privilèges, avantages, que tout homme est en droit de revendiquer, en raison même de son appartenance à la nature ou à l'espèce humaine.

Légal: Est légal tout acte conforme aux lois établies. Légitime: Ce qui est conforme à l'équité

Equité: forme de justice qui consiste à adapter la loi (générale) aux cas particuliers qui peuvent se rencontrer et que la loi n'a pas prévue.

Bien: Norme de l'action humaine sur laquelle repose la morale. Idée, fin, loi, opposée au mal.

Souverain Bien: Fin de la vie humaine considérée comme parfaite.

Déontologie: ensemble des lois basées sur la morale, l'obéissance au devoir, au bien.

Ethique: partie de la philosophie qui recherche les principes et les fins de l'action bonne.

Maxime: règle très importante, principe subjectif de la volonté qui prend la forme d'un impératif que l'on se donne.

Morale: Ensemble des règles en vigueur dans une société. La morale signe également la réflexion sur les normes et les fins de la vie et de l'action humaine.

Responsabilité: état de celui qui est susceptible de répondre pénalement, juridiquement ou moralement de ses actes. Elle suppose comme condition la liberté et peut-être conçue comme responsabilité de soi-même, de l'autre ou de l'humanité entière.

Utilitarisme: école philosophique anglaise (XVIIIème-XIXème siècles) qui fait du bonheur de l'individu et du plus grand nombre, de l'intérêt bien compris, le but et la règle de la morale, à l'opposé de la morale Kantienne du devoir. Pour Bentham et Mill, le calcul de la quantité et de la qualité des plaisirs et l'harmonie entre les intérêts individuels et le bonheur commun constituent les seuls critères d'évaluation.

Vertu: disposition naturelle à faire le bien d'autrui, considérée comme la perfection morale. I- La morale, un apprentissageComment devient-on conscient de ses devoirs ? D'où vient la morale ?

A) Apprendre à obéir

D'où viennent ces obligation auxquelles nous devons nous soumettre ?

Cette notion de devoir apparaît dès l'enfance avec l'obéissance aux parents; qui sont plus expérimentés, et donc disposent d'une raison leur permettant de juger du bien et du mal pour leurs enfants. La morale vise à rapporcher l'homme d'un idéal, en le débarrassant de ses vices et et améliorant sa vertu. B) La soumission à une autorité extérieure

Les enfants ne sont pas encore aptes à s'autodiscipliner, à juger si leurs actes sont moraux ou non.

C'est la sanction qui permet dans un premier temps de montrer ce qui est bien ou mal. Petit à petit, l'éducation doit conduire l'enfant à son autonomie: il deviendra un homme libre capable de reconnaître les valeurs et règles auxquelles se soumettre.

Cette éducation doit avoir pour but de conduire à n'obéir qu'à soi-même, pas à une soumission aveugle.

II- devoir et volonté

A) apprendre à vouloir

Le vrai devoir suppose que ce que je fais soit l'effet de mes volontés et que celles-ci soient justifiables, donc raisonnables. Ce qui a de la valeur en moi, ce ne sont pas mes qualités naturelles ou héritées, acquises sans mérite, mais cette culture de ma volonté qui me rend responsable de ce que je fais.

B) Impératifs hypothétiques, impératif catégorique (Kant)

L'impératif est un devoir porteur de profits utiles: « si tu veux du pain, va au moulin » (Kant). L'impératif catégorique est inconditionné, absolu: la valeur des actions réside en elle-même sans tenir compte des circonstances. C'est une loi rationnelle.

C) La morale : un idéal

Il devient parfois légitime et même obligatoire, de désobéir à un ordre illégitime.. Le système de pouvoir, d'oppression... Qui s'exerce de fait sur moi ne fonde a priori aucun devoir et peut même parfois entraîner un devoir de désobéir.

III- La morale à l'oeuvre

A) le risque de choisir le mal

Le hommes choisissent souvent le mal, mais rarement volontairement. Il s'agit souvent d'une erreur de jugement. Socrate: « nul n'est méchant volontairement ». Si l'on savait avec certitude ce qu'il fallait faire, nous le ferions à moins d'être insensé. Mais dans la réalité, nombreux sont les coupables qui ont délibérément choisi de commettre leur méfait. Il y a souvent confusion entre transgression de la loi (se libérer des impératifs imposés par la loi) et liberté. La liberté est l'usage que nous sommes capables de faire de notre volonté, qui exige de nous un bon usage.

B) Le ressentiment

Selon Nietzsche, la morale est contraire au ressentiment ou à la jalousie. Il ne suffit pas de renoncer à mettre en oeuvre son talent et ses forces, ni d'empêcher autrui de profiter des siens, pour fonder une morale. Elle ne vise pas non plus à écraser autrui, puisque c'est contraire à la vertu.

C) Le fanatisme

La volonté elle-même n'est pas une garantie de moralité: le fanatique par exemple est parfaitement déterminé. Convaincu de défendre la cause de la morale, quitte à l'imposer par la violence. Mais il lui manque le recours authentique à la raison, seule autorité interne susceptible de fonder de vrais devoirs. « L'enfer est pavé de bonnes intentions »

D) la nécessité des pouvoirs de contrainte

La moralité est vaine s'il n'y a pas de contraintes. On joue sur la crainte ou l'espérance des hommes pour respecter des devoirs fondés. Le religion a longtemps servi de législateur suprême,avec le jugement dernier, la punition des fautes dans l'au-delà, etc...: les hommes n'agissent pas par devoir, mais d'une manière conforme au devoir.

Le droit pénal, politique, les pouvoirs de police... peuvent également être jugés nécessaires pour les mêmes raisons.

E) La vision Kantienne

Je dois faire mon devoir par pur devoir. Le formalisme et le rigorisme Kantien admettent que le valeur d'un acte ne dépend pas du contenu mais de la forme de cet acte, du respect de la loi morale universelle. D'un point de vue kantien, le sujet autonome (libre) doit se comporter d'une manière absolument désintéressée, faisant son devoir par devoir. Il agit d'après ce qui est juste en soi, c'est à dire ce qui est juste pour une communauté d'êtres rationnels. Kant lie les notions de rationnalité, d'autonomie, et de moralité. Contester l'un de ces trois éléments entraîne la disparition des autres. Mais l'homme n'est pas un pur esprit.

Il est finalement difficile d'exécuter ses devoirs: Comprendre quelles règles sont bonnes; et pourquoi.

Resister aux faux devoirs qui s'imposent à nous par contrainte ou par séduction lutter contre nos penchants intimes qui nous éloignent de notre devoir en pratique. La difficulté de penser le devoir vient de ce qu'il se présente comme une obligation qui s'impose à nous sous la forme de règles générales qui doivent valoir pour tous les hommes et qui doit à la fois être librement choisie par chacun de nous. On ne peut se contenter de réduire cette exigence à la pression que la société exerce sur nous. Mais la tentative philosophiquepour trouver en l'homme un fondement universel de la moralité soulève aussi bien des difficultés. Il reste que le devoir, quels que soient sa forme et son contenu, exprime la nature de l'homme comme un être qui ne se contente pas d'accepter en lui le donné naturel ou social, et s'efforce de construire librement son humanité.

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