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Le lion, le loup et le renard. Commentaire.

Publié le 22/01/2012

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Le lion, le loup et le renard.    Un récit plaisant. A/ Un récit structuré et vivant.  -Le schéma narratif est suivi: -situation initiale V.1 → V.7 ( portrait peu avantageux du lion : «  un lion, décrépit, goutteux, n'en pouvant plus ». → faiblesse et maladie du roi qui est établi par le jeu de gradation.  Jeu des temps « voulait » est un imparfait d’arrière plan, « manda des médecins » irruption du passé simple inaugurant alors le début de l'action. V.6 – V.7 : present de narration qui permet au fabuliste de rendre la scène plus présente, comme si elle se deroulait sous les yeux du lecteur.   -élément perturbateur V.7 → V.13 ( absence du renard au prés du roi, et les critiques du loup.  Nombreux enjambements comme ceux des vers 10/11 et 11/12 matérialisent dans la fable, le déséquilibre ainsi crée ). -péripéties ( arrivée du renard. Il tient un discours qui peut être considéré comme la résolution de l'histoire. ) -situation finale V.31 → V.34 ( présent de narration souligne la rapidité avec laquelle le lion se laisse convaincre par renard ) -moralité V.35 → V.40 ( elle s'adresse directement aux courtisans : « messieurs les courtisans » B/ Le registre comique -renard humanisé mais vit dans une tanière : «  qu'on aille l'enfumé » V. 11 - « messire loup » finit tel un gibier écorché, taillé et démembré dans l’assiette du roi : « le monarque en soupa ». -comique de situation entre le monde animal et le monde humain. -comique de situation également dans le retournement de situation que propose la fable. -le lecteur est partagé entre le rire et l'horreur. -cette fable use de l'humour noir, elle nous fait rire par un effet de surenchère dans l'horreur. -satire des rapports humains et satire de la cour du roi.     II) Les principales satires. A/ Une satire du roi -roi = lion, « le monarque », « l e prince » → allégorie    -lion = Louis XIV car monarque absolu dont le pouvoir est incontestable.    -V .6-7 : chiasme présente le roi comme le centre du monde. -V.11-12-13 : le roi donne des ordres, juxtaposition asyndétique des phrases qui montre la rapidité avec laquelle les ordres sont exécutés. -V.10 « coucher du roi » qui fait référence a Louis XIV. -roi = être capricieux et déraisonnable, il est dupe des médecins et de ses courtisans → il est facilement influençable. -V.2 « trouver remède a la vieillesse » → le roi demande l'impossible -Le roi ne prend pas le temps de la réflexion, a peine il écoute l'avis de renard qu'il démembre loup. -Le lion est un personnage glouton qui fait passer avant tout son intérêt personnel. → satire féroce du pouvoir royal dressée par Jean de La Fontaine. B/ Les courtisans sont visés par cette fable. -morale adressée a « messieurs les courtisants » -courtisans représentent le loup et le renard → vision négative des courtisans. -loup représente le courtisan servile et lâche prêt a s'humilier et a dénoncer son camarade pour bénéficier des bonnes grâces du roi. -V.10 : pronom adverbial « en » indique que le loup instrumentalise l'absence du renard. -renard n'apparait guère plus aimable que le loup, V.18-19 → le lecteur ne peut s’empêcher de sourire . -loup représente la cruauté du monde de la cour et renard représente la ruse et l’hypocrisie nécessaires pour y survivre. -cour = monde dangereux et impitoyable. -V.12 « enfumer renard en sa demeure » → cour univers hostile ou l'on risque sa peau. -champ lexical du mal présent dans la morale → « détruire », » « nuire », « mal »  → image négative de Versailles -La Fontaine dénonce la crédulité du lion, la lâcheté et la méchanceté du loup et la cruauté du renard. Ces personnages sont égoïstes et se caractérisent par leur individualisme. -renard est le personnage le plus complexe de cette fable car il est a la fois cruel, et a la fois rusé et habile, ce qui rend perplexe l’interprétation de la morale.    L’interprétation de la morale complexe. A/ Un éloge de l'art stratégique. -renard personnage très intelligent, sage, il refuse de participer au mensonge collectif. -V.9 : cadence mineure → installation progressive du silence dans lequel renard choisi de se tenir. -le renard remet en cause la parole du lourd avec grande prudence : « je crains », « un rapport peu sincère ». -renard emploie des euphémismes pour parler de la vieillesse du roi :  « le long age », sa maladie : « la langueur » , « la nature défaillante », ou sa mort prochaine : « la suite ». renard développe alors un discours argumentatif. -Le lecteur, tout en condamnant l'horreur du châtiment qu'endure le loup, éprouve une certaine admiration pour le renard. De ce fait renard est en position de force et fait rire le lecteur. -le respect du renard envers le loup et le lion est ironique, « messire loup », « s'il vous plait ». -la fable suggère que pour survivre a la cour le pouvoir du langage est une nécessité. B/ Interprétation de la moralité est alors problématique. -moralité qui s’énonce sous forme de conseil commme en temoignent les imperatifs « cessez » V.35 et « faites » V.36 mais aussi sous forme de constat au vers 39-40. -les deux premiers vers de cette moralité renvoient a la premiere partie de l'histoire ( critique du loup ) -les deux vers suivants = riposte du renard. -renard assimilé aux « daubeurs » - « carrière » employé a la fin de la morale suggère que le rôle des courtisans est un véritable métier, qui nécessite un art. - la morale relativise a la fin de la fable la victoire du renard pour formuler un constat pessimiste sur la nature humaine.

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