Le monopole du pouvoir

En 1918, devant les exigences de l'état de guerre civile le gouvernement bolchevique établit une dictature appelée « communisme de guerre ». En réponse à la terreur blanche, le pouvoir soviétique décrète la terreur rouge. La Tchéka -commission extraordinaire de lutte contre la contre révolution- reçoit des pouvoirs illimités. Le 17 juillet 1918, la famille impériale est exécutée. La priorité est à l'armement et au ravitaillement de l'Armée rouge. Tout en étant hostile aux armées blanches qui représentent un retour à l'ancien régime et donc la perte des terres acquises, la paysannerie résiste à la réquisition forcée des vivres menée par le pouvoir soviétique. Pour écraser la Jacquerie de Tambov, la répression se fait impitoyable. Les contre-révolutionnaires comme les simples suspects sont exécutés sans jugements. La violence des méthodes employées par le pouvoir soviétique marque le régime d'un caractère répressif. Aussi, malgré son issue victorieuse, la guerre civile signifie un recul pour l'idéal socialiste. Dans un pays au corps social décomposé, le régime, « dévoré par les impératifs de l'action » s'appuie pour survivre sur les instruments les plus coercitifs du système. L'appareil central se développe alors que le pouvoir des soviets locaux se disloque. Le parti menchevik est interdit et ses dirigeants contraints à l'exil. Dès 1921, après avoir écrasé la révolte des marins et ouvriers de Cronstadt, le parti communiste contrôle totalement l'État et ses corps constitués. Bientôt, l'interdiction de l'expression des tendances en son sein renforce son courant administratif et disciplinaire accentuant encore son monopole et la concentration du pouvoir.