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Le parcours dans la sculpture

Publié le 11/04/2011

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La position que le spectateur, réel ou virtuel, occupe dans l'art présente plusieurs dimensions, entre l'incitation de l'artiste, l'appropriation de l'œuvre et le développement d'une culture soit individuelle soit collective. L’art est en effet, conçu par l’artiste mais aussi par le spectateur grâce à sa perception unique qui donne à l’œuvre un caractère qui est toujours à redécouvrir. Le public justifie en partie l'art, le fait exister et lui confère son sens ; l’œuvre d’art est produite pour être contemplée. On découvre ainsi à travers ces trois artistes, Soto, Agam et Nauman, l’art cinétique qui apporte une nouvelle sorte de parcours de l’œuvre… On peut ainsi décomposer le sujet du parcours en trois parties : premièrement nous verrons Agam et son parcours visuel de l’œuvre, ensuite nous pourrons voir Soto, avec son parcours pénétrant et visuel, et enfin, nous verrons Nauman et son parcours visuel, auditif et physique.

 

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L'art cinétique d'Agam précipite la peinture dans le mouvement. Agam nomme « la quatrième dimension » la nouvelle notion qui introduit le temps et le mouvement dans l’art, dimension que l'artiste veut spirituelle et conceptuelle. Il va s’imposer  comme l’une des grandes figures de l’art cinétique, qui se fonde sur une esthétique du mouvement et de l’illusion d’optique. A la différence des œuvres des artistes cinétiques dont le mouvement est généré par le biais d’éléments motorisés ou par le vent, ses œuvres obtiennent leur effet uniquement par le déplacement du spectateur par rapport à l'œuvre. Par des perforations et des ouvertures, la couleur et la forme varient constamment, selon la position du spectateur. Dans ses sculptures, il s’appuie sur des motifs géométriques pour produire des effets qui varient selon l’angle de vue. L'artiste entend ainsi donner au public une place cruciale et introduit dans son travail la notion d'imprévisibilité qui caractérise, selon Agam, la quatrième dimension.

Voici l’exemple d’une de ses œuvres; L’antichambre des appartements privés de Georges Pompidou au Palais de l’Élysée, qu’il a réalisé en 1970. Il conçoit sa décoration comme un ensemble qui évoque les différents instants de la journée. Aperçu de loin, les murs semblent ornés de bandes de couleurs disposées aléatoirement, sur des surfaces en reliefs. De près, selon le positionnement que l’on adopte dans la pièce, on peut découvrir un dégradé de couleurs retraçant le parcours du soleil, de l’aube au coucher. Le tout se reflète dans la sculpture sphérique placée au centre de la pièce qui fait en quelque sorte une synthèse du décor. Le visiteur se déplace ici non seulement dans l’espace mais aussi dans le temps.

 

Soto a notamment exploré la question de l'implication du spectateur dans l'œuvre avec ses « Pénétrables ». Ses objets sont des volumes virtuels installés dans l'espace qui semblent agir l'un sur l'autre avec leurs environnements (nature, espace urbain, etc.). Vers la fin des années 1960, il crée ses « Pénétrables », qui se composent de fils construits à partir de matériaux flexibles ou métalliques suspendus qui se mettent en marche quand les spectateurs agissent l'un sur l'autre et passent parmi eux. Ici on ne parle donc plus d’un parcours visuel de l’œuvre mais bel et bien d’un parcours s’échangeant directement avec l’œuvre auditivement, tactilement et physiquement. Le spectateur fait ainsi parti de l’œuvre en passant en elle.

On peut voir cet effet de pénétration à travers son œuvre «  Pénétrable BBI Bleu » composé d’une armature en métal blanc et de fils construits à partir de matériaux flexibles de couleurs bleus. On peut ainsi passer à travers de l’œuvre et interagir directement avec elle, on peut d’ailleurs le remarquer à travers cette citation de Soto « Pour moi, l'œuvre n'existe pas indépendamment du spectateur et de son mouvement. Avec les Pénétrables [...], cette participation devient tactile, voire même souvent auditive. L'homme joue avec son monde environnant. La matière, le temps, l'espace constituent une trinité indissociable et le mouvement est la force qui démontre cette trinité. »

 

Bruce Nauman, né en 1941 à est un artiste vidéaste et artiste-peintre américain. Il travaille avec une grande variété de matériaux pour ses  installations et sculptures, il travaille également la photographie et des séquences vidéo au néon. Ses œuvres traitent principalement des questions de la perception sensorielle de l'homme. Il se déclare également pratiquer \"un art qui agresse le spectateur\". Dès la fin des années soixante, il travaille sur le thème de son corps et de ses déplacements à travers des films, des sculptures et des enregistrements vidéos.

On peut analyser l’une de ces œuvres, la «  Truncated Pyramid Room ». En forme de pyramide à laquelle on aurait coupé la pointe, elle constitue l’une des œuvres agissant physiquement, visuellement et également auditivement  avec le spectateur. Une lumière rouge s’en dégage de jour comme de nuit et elle est entièrement recouverte de pigments noirs. Le spectateur peut observer la sculpture extérieurement mais il peut également interagir avec elle et passer à l’intérieur et ainsi sa sensation va être différente car l’intérieur de l’œuvre parait marquer une autre dimension avec l’extérieur.

 

 

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 On a donc  put voir que courant artistique était fondé sur l'esthétique du mouvement. Cette nouvelle forme d’art a mis en jeu le spectateur beaucoup plus qu’auparavant. Ainsi on peut distinguer une diversité de parcours et d’approche de l’œuvre,  mais elles mettent toujours en rapport le spectateur et l’œuvre que ce soit d’un point de vue physique ou optique, on parle donc ici, d’une quatrième dimension sur laquelle le temps agirait également.

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