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Le pari de Pascal

Publié le 20/02/2011

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pascal
 
Blaise Pascal sous-entend que si Dieu existe, nous aurons droit, à un bonheur infini si l’on croit en lui et si l’on renonce dans notre vie terrestre aux plaisirs et aux satisfactions qui nous attendent au paradis.
En gros ce passage signifie : Si Dieu n’existe pas, le croyant et le non croyant ne perdent rien. Si Dieu existe, le croyant gagne tout, c'est-à-dire le paradis, la béatitude, le non croyant va en enfer, donc perd tout. Il est donc plus avantageux de croire en Dieu.
 
Dieu existe :
Dieu n'existe pas :
Vous pariez sur l'existence de Dieu
l'existence de Dieu  Vous allez au paradis=vous gagnez tou
Vous retournez au néant= vous ne perdez rien (presque rien)
Vous pariez sur l'inexistence de Dieu
Vous allez en enfer ou Vous retournez au néant
Vous retournez au néant
 
 
Il en déduit que, ne pouvant départager l'existence ou non de Dieu, ses deux hypothèses ont la même probabilité. Il en découle que croire en Dieu serait une solution statistiquement plus avantageuse.
 
C'est de la pure logique. Blaise Pascal a appelé cela : le pari sur Dieu. Prenons deux joueur : un athée, et un fervent croyant en Dieu, ou en une quelconque force supérieure. Le croyant va obligatoirement parier sur le fait que Dieu existe, donc : - si Dieu existe, il accèdera au paradis et au bonheur éternel pour l'avoir soutenu. - si Dieu n'existe pas, il ne se passera rien. Aucune réaction ou récompenses, pas de châtiment non plus. Rien. Néant.
Prenons maintenant l'athée qui, lui, va parier sur l'absence de Dieu, donc : - si Dieu existe, il sera châtié, envoyé en enfer, pour avoir renié son créateur. - si Dieu n'existe pas, il ne se passera rien. Aucune réaction ou récompense, pas de châtiment non plus. Rien. Néant.
Préféreriez-vous avoir pris le risque que soit il ne se passe rien, soit vous êtes heureux, ou alors le risque que soit il ne se passe rien, soit vous vous faites châtier ?
Voilà ce qui prouve que si quelqu'un parie pour l'existence de Dieu, il a plus de chance de s'en sortir que quelqu'un qui parie contre. On peut prendre ce pari comme de la croyance. Ce n'est que de la logique. C'est juste que s'il existe, il vaut mieux croire.
 
"Examinons donc ce point, et disons Dieu est, ou il est pas... Que gagerez-vous?... Il faut parier cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué... Pesons le gain et la perte en prenant croix, que Dieu est."
 
Pour comprendre ce passage, il faut, je crois, suppléer deux propositions que Pascal a sous-entendues, 1° Dieu. s'il est, nous fera jouir dans une autre vie, à moins que nous n'y mettions nous-mêmes obstacle, d'un bonheur infini; 2° Ceux-là seuls pourront jouir de ce bonheur, qui auront renoncé en ce monde à l'amour d'eux-mêmes et aux satisfactions dont il est la source. Existence de Dieu, vie éternelle et renonciation à l'amour-propre, ces trois idées sont indissolublement unies dans l'esprit de Pascal. S'il veut que nous affirmions l'existence de Dieu, c'est parce qu'elle nous permet d'espérer après cette vie un bonheur infini; et il veut que nous l'affirmions pratiquement, en vivant de la seule manière qui ne nous rende pas indignes de ce bonheur.
  On comprend alors comment il a pu assimiler cette affirmation à un pari ou, d'une manière générale, à un jeu de hasard. Il y a ici un gain en perspective, c'est la vie éternelle; il y a aussi un enjeu, ce sont les plaisirs terrestres dont nous faisons le sacrifice. Il est vrai que, dans les jeux ordinaires, on ne sacrifie pas définitivement sa mise: on n'y renonce que provisoirement et avec la pensée de la retrouver, entière et accrue, dans son gain. Ici au contraire, le sacrifice est irrévocable ce n'est pas le paradis de Pascal qui nous rendra les plaisirs auxquels nous aurons renoncé ici-bas ; il nous donnera plus et mieux sans doute, mais il nous donnera autre chose. Pour rendre la comparaison tout à fait exacte, représentons- nous une loterie dont le lot unique soit une oeuvre d'art. L'argent que nous coûte notre billet est bien, cette fois, un argent sacrifié: nous ne le reverrons pas, même si nous gagnons, sous forme d'argent: mais il se retrouvera éminemment, pour parler comme Descartes, dans la valeur du lot.
Pascal remarque a plusieurs reprises que nous sommes forcés de parier, soit dans un sens, soit dans l'autre. "Ne point parier que Dieu est", lui fait dire Port-Royal, "c'est parier qu'il n'est pas". Il est facile d'expliquer cette nécessité, sans faire intervenir, comme M. Havet, la crainte de l'enfer. Nous parions que Dieu est quand nous renonçons, en vue du bonheur à venir, aux satisfactions de l'amour-propre. Mais il n'y a pas, à l'égard de l'amour-propre, de neutralité possible: car il nous est naturel, ou plutôt il est notre nature même: ne pas y renoncer par un acte exprès, c'est lui abandonner entièrement la direction de notre vie; c'est donc agir comme si nous n'avions rien à espérer dans une autre; c'est affirmer pratiquement que Dieu n'est pas.
 
Celui qui parie que Dieu est, n'a à craindre, s'il se trompe, que le néant. Celui qui parie que Dieu n'est pas compte, au contraire, sur ce néant: mais que lui arrivera-t-il s'il se trompe et si son âme subsiste après sa mort? Il aura perdu, par sa faute, un bonheur infini, et cette perte sera déjà pour lui un immense malheur. Est-il voué, en outre, à des souffrances positives et, pour parler la langue de la théologie chrétienne, aux peines de l'enfer? On ne peut pas dire que Pascal n'ait pas envisagé cette éventualité: il en parle dans quelques passages qui ne sont pas sans rapport avec notre texte; il n'en parle pas dans ce texte même et ne la fait pas entrer dans les calculs sur lesquels il fonde son pari. Nous n'avons ici devant nous qu'une alternative, celle de la vie éternelle et du néant.
"Si vous gagnez, vous gagnez tout; si vous perdez, vous ne perdez rien."
 
  Pascal compte cependant les plaisirs de cette vie pour quelque chose, puisqu'il en fait l'enjeu du pari. Dans les calculs qui vont suivre, il les représente par l'unité. Mais ce n'est que pour se conformer à l'opinion commune: car il se réserve de montrer qu'ils sont faux et de nulle valeur. Il anticipe ici sur ce qu'il dira plus tard.
 

pascal

« On comprend alors comment il a pu assimiler cette affirmation à un pari ou, d'une manière générale, à un jeu de hasard.

Il y a iciun gain en perspective, c'est la vie éternelle; il y a aussi un enjeu, ce sont les plaisirs terrestres dont nous faisons le sacrifice.

Il estvrai que, dans les jeux ordinaires, on ne sacrifie pas définitivement sa mise: on n'y renonce que provisoirement et avec la penséede la retrouver, entière et accrue, dans son gain.

Ici au contraire, le sacrifice est irrévocable ce n'est pas le paradis de Pascal quinous rendra les plaisirs auxquels nous aurons renoncé ici-bas ; il nous donnera plus et mieux sans doute, mais il nous donneraautre chose.

Pour rendre la comparaison tout à fait exacte, représentons- nous une loterie dont le lot unique soit une oeuvre d'art.L'argent que nous coûte notre billet est bien, cette fois, un argent sacrifié: nous ne le reverrons pas, même si nous gagnons, sousforme d'argent: mais il se retrouvera éminemment, pour parler comme Descartes, dans la valeur du lot. Pascal remarque a plusieurs reprises que nous sommes forcés de parier, soit dans un sens, soit dans l'autre.

"Ne point parier queDieu est", lui fait dire Port-Royal, "c'est parier qu'il n'est pas".

Il est facile d'expliquer cette nécessité, sans faire intervenir, commeM.

Havet, la crainte de l'enfer.

Nous parions que Dieu est quand nous renonçons, en vue du bonheur à venir, aux satisfactions del'amour-propre.

Mais il n'y a pas, à l'égard de l'amour-propre, de neutralité possible: car il nous est naturel, ou plutôt il est notrenature même: ne pas y renoncer par un acte exprès, c'est lui abandonner entièrement la direction de notre vie; c'est donc agircomme si nous n'avions rien à espérer dans une autre; c'est affirmer pratiquement que Dieu n'est pas. Celui qui parie que Dieu est, n'a à craindre, s'il se trompe, que le néant.

Celui qui parie que Dieu n'est pas compte, au contraire,sur ce néant: mais que lui arrivera-t-il s'il se trompe et si son âme subsiste après sa mort? Il aura perdu, par sa faute, un bonheurinfini, et cette perte sera déjà pour lui un immense malheur.

Est-il voué, en outre, à des souffrances positives et, pour parler lalangue de la théologie chrétienne, aux peines de l'enfer? On ne peut pas dire que Pascal n'ait pas envisagé cette éventualité: il enparle dans quelques passages qui ne sont pas sans rapport avec notre texte; il n'en parle pas dans ce texte même et ne la fait pasentrer dans les calculs sur lesquels il fonde son pari.

Nous n'avons ici devant nous qu'une alternative, celle de la vie éternelle et dunéant. "Si vous gagnez, vous gagnez tout; si vous perdez, vous ne perdez rien." Pascal compte cependant les plaisirs de cette vie pour quelque chose, puisqu'il en fait l'enjeu du pari.

Dans les calculs qui vontsuivre, il les représente par l'unité.

Mais ce n'est que pour se conformer à l'opinion commune: car il se réserve de montrer qu'ilssont faux et de nulle valeur.

Il anticipe ici sur ce qu'il dira plus tard.. »

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