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Le Petit Prince, Les Relations Adultes/Enfants

Publié le 29/09/2010

Extrait du document

 

LE PETIT PRINCE, D’A. DE ST-EXUPERY

Sujet : Les rapports enfants/adultes

 

Antoine de Saint-Exupéry (1900/1944) était avant tout un aviateur de l’armée française avant d’apparaître comme un écrivain grâce à de nombreuses œuvres au travers desquelles il raconte son expérience de pilote. Ses deux plus grandes œuvres sont certainement Vol de Nuit (1931) et Le Petit Prince (1943). Le Petit Prince est un conte philosophique qui s’adresse à la fois aux adultes et aux enfants. C’est la rencontre du narrateur et d’un petit prince provenant d’une autre planète. Le petit prince  raconte ses diverses mésaventures et rencontres après son départ de sa planète sur laquelle il regrette d’y avoir abandonné sa fleur. Le petit prince nous livre sa vision des « grandes personnes « à travers son esprit simpliste et innocent d’enfant. Comment les « grandes personnes sont elles vues par ce petit prince ainsi que par l’esprit d’enfant du narrateur ? C’est  à quoi je vais tenter de répondre en m’intéressant d’abord aux différences entre enfants et  « grandes personnes « puis à leur relation avec les enfants.

 

L’œuvre de Saint-Exupéry met en évidence les différences psychologiques entre enfants et adultes nommés ici « grandes personnes «. En effet tout au long du récit on peut lire des reproches de l’auteur et du petit prince, qui ont des esprits d’enfants, contre les attitudes des grandes personnes (« les grandes personnes sont bien étranges « ; « les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules «…) Le narrateur et le petit prince les voient comme des personnes très limitées d’esprit, qui ne savent pas reconnaitre ce qui est important. Par exemple quand le narrateur enfant montre au début son dessin d’un serpent boa qui digère un éléphant, ceux-ci n’y voient qu’un chapeau : ils manquent ou ont perdu leur imagination. Alors que quand il montre ce même dessin au petit prince, celui-ci comprend tout de suite.  « Les grandes personnes ont toujours besoin d’explications «. De même, le narrateur explique que si l’on raconte aux grandes personnes que l’on a rencontré un petit prince ravissant qui riait et qui voulait un mouton, ils n’en croiront rien alors que si l’on dit que celui-ci venait de l’astéroïde B612 ils vous écouteront et penserons que cette personne existe. Car les  « grandes personnes « aiment les chiffres et ne savent croire que par eux, ils pensent connaître une personne en son âge, sa taille son poids son nombre de frères et sœurs… seulement avec ses chiffres. Elles pensent connaitre les choses sérieuses, importantes comme les calculs (monsieur cramoisi qui ne faisait rien d’autre que des additions et se disait être un homme sérieux), le travail (businessman qui se dit sérieux et qui comptent ses étoiles), alors qu’elles ne jugent que par l’apparence un astronome turque ! Et tous ces personnages caricaturaux décrit par le petit prince (vaniteux, roi, buveur, illuminés sur Terre qui prennent le train…) tous ne savent pas ce qu’ils cherchent, n’ont pas de véritable sens à leur vie. (« Les hommes, dit le petit prince, ils s’enfournent dans les rapides, mais ils ne savent pas ce qu’ils cherchent. Alors ils s’agitent et tournent en rond… «) Alors que les enfants savent ce qu’ils cherchent : « ils perdent du temps pour une poupée de chiffons et elle devient très importante «, ils disent connaitre une personne au son de sa voie, a ses jeux préférées, à sa personne intérieure (contrairement aux « grandes personnes « qui ne voient que l’aspect extérieur). Les enfants ont donc dans ce livre un esprit beaucoup plus « ouvert « que les « grandes personnes «. Les « grandes personnes « apparaissent dans ce récit comme des personnes trop sérieuses, inquiète de leur apparence et de leurs richesses, préoccupés par des chiffres, jamais contentes de l’endroit où ils se trouvent. En résumé, les « grandes personnes « semblent tristes, ne connaissant pas le bonheur et surtout des gens seuls.

A cause de ces différences de vision de la vie entre le petit prince, le narrateur enfant et les « grandes personnes «, leur relations deviennent alors distantes car leur différence d’opinion est telle que cela créé comme un gouffre entre deux mondes différents. Les enfants ne peuvent pas leur parler de leur imagination car les adultes ne l’écouteraient pas et les « grandes personnes « ne peuvent parler de chiffres inintéressants aux enfants. Les enfants tentent alors de leur parler en leur expliquant tout mais cela est difficile et fastidieux: « elles ont toujours besoin d’explications « « c’est fatiguant pour les enfants de toujours donner des explications «. De plus, il semblerait que le petit prince et l’esprit d’enfant du narrateur voient les « grandes personnes « comme des personnes inférieures : « je me mettais à sa portée, je lui parlais de bridge, de golf, de politiques et de cravates… « ; « Les enfants doivent être indulgents envers les  grandes personnes «. Du côté des adultes, les  « grandes personnes « voient les enfants comme des êtres encore naïfs, et qui ne comprennent pas les choses sérieuses et importantes, ils veulent qu’ils étudient la géographie, les calculs, l’histoire, la grammaire .Il y a donc une véritable incompréhension entre « grandes personnes « et enfants.(« les grandes personnes sont bien étranges « ; « les grandes personnes sont décidemment très bizarres «)

 

En conclusion, on peut dire que le narrateur et le petit prince ne comprennent pas les intérêts, les tâches et les pensées des « grandes personnes « ce qui crée des rapports distants entre eux ; d’autant plus que celles-ci non plus ne comprennent pas et ne prêtent pas attention aux enfants. Les grandes personnes ont par rapport aux enfants perdus leur imagination, leur rêve d’enfant. C’est ce que l’auteur nous rappelle dans la dernière phrase de son œuvre : « et qu’aucune grande personne ne comprendra jamais que ça a tellement d’importance «.  Mais ce livre de Saint-Exupéry n’a-t-il pas pour but, en montrant cette vision caricaturale des « grandes personnes «, d’affecter les adultes,  de ressouder leurs rapports avec les enfants en faisant ressortir leurs esprits d’enfant et de laisser courir leur imagination ?

 

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