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Le phénomène, essence donnée de la chose perçue (Huserl)

Publié le 22/02/2012

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La notion de phénomène (du grec phainomenon, ce qui se montre) – qui donne son nom au courant philosophique – a plusieurs sens. Pour bien le comprendre ici, il faut évacuer les significations habituelles (fait naturel que l'on observe, créature impressionnante, etc.). On ne retiendra pas non plus le sens philosophique classique car le phénomène, au sens husserlien, n'est pas l'apparence trompeuse d'une réalité dont l'être caché serait la vérité. Ce dualisme métaphysique — hérité de l'Antiquité grecque, déjà attaqué par Nietzsche au XIXe siècle – est abandonné par la phénoménologie. Il n'y a pas l'apparence et "derrière" elle l'être véritable. Il n'y a qu'une seule réalité et elle est phénoménale. Il n'y a que les phénomènes tels qu'ils se donnent à nous et rien "derrière". Le phénomène désigne la chose en tant qu'elle apparaît à la conscience. Husserl soutient que l'essence des choses apparaît à la conscience dans une intuition. Le phénomène n'est pas la chose extérieure que je perçois, mais l'essence de la chose en tant qu'elle est donnée à ma conscience qui la vise intentionnellement. Ainsi, un carré possède une essence, qui est composée des propriétés qui constituent l'être géométrique qu'est le carré. Il en va de même pour toutes les réalités, pour tous les domaines d'expérience dont chacun ouvre un champ d'étude spécifique. La phénoménologie – c'est-à-dire l'authentique philosophie – élucide ces essences et ces domaines d'expérience. Elle se fonde sur la réflexion et l'intuition de l'essence des choses, c'est-à-dire les choses mêmes – c'est pourquoi le mot d'ordre de Husserl est « le retour aux choses elles-mêmes » (auf die "Sachen selbst" zurückgehen).

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