le roi se meurt monologue de marguerite

Lecture analytique Le Roi se meurt, monologue de Marguerite

 

Introduction

 

Eugène Ionesco est un dramaturge majeur du 20ème siècle. Il est considéré comme étant le précurseur du théâtre de l'absurde, un théâtre qui renouvelle le genre classique. Il a écrit un grand nombre d'œuvres dont les plus connues sont Rhinocéros, La Cantatrice Chauve, Les Chaises ou encore La Leçon. Dans le Roi se meurt, Le thème central de la pièce est annoncé dès le titre: Le Roi se meurt, et le roi c’est chacun d’entre nous. Ionesco nous donne donc à voir le comportement et les manières de l’individu confronté à sa propre fin. Dans cette pièce, le découpage classique est inexistant, il n'y a pas d'actes ni de scènes ce qui permet de donner l'illusion d'un temps inexorable. Durant toute la pièce on assiste à la mort du roi qui est mise en scène comme sous forme d'une longue cérémonie. La pièce débute par l'annonce au roi de sa fin prochaine et se termine par sa mort, une mort libératrice. Il n'y a donc pas vraiment d'intrigue, en réalité celle-ci réside dans le cheminement du Roi pour y arriver. Les personnages qui entourent et accompagnent le roi sont ses deux épouses ainsi qu'un garde et que Juliette, la femme de ménage.

L'extrait que nous allons étudier correspond en quelque sorte au dénouement de la pièce, la mort du roi est annoncée et le roi va mourir. C'est sa première épouse, la reine Marguerite qui l'accompagne dans cette épreuve. Nous nous demanderons comment la mort libère le personnage du roi. Nous verrons tout d'abord, que celle-ci met fin aux interactions du Roi avec le réel, elle écarte ses peurs. Puis nous verrons que ce sont finalement toutes les angoisses du roi qui disparaissent et que tout ses rapports avec le réel s'estompent. Enfin, nous étudierons le passage à l'action.

 

I/La fin des angoisses du Roi → détachement progressif

 

1)Marguerite écarte les peurs du Roi

 

Elles écarte les éléments maléfiques, malfaisants (ce sont des éléments symboliques) : «vipère, loup, rats» pour les remplacer par des éléments positifs : «pâquerettes, eau...»

+vieille femme

 

1. Ses peurs disparaissent

 

Parce qu'il arrive à se détacher du monde

Nous allons donc voir comment il met fin à ses interactions avec le réel :

 

II/ Fin des interaction du roi avec le réel

 

1. Les sens du roi disparaissent tous les uns après les autres

    

1/La voix → «tu n'as plus la parole»

2/La vue → «loup n'existe plus»/ «c'est un mirage»

3/Le goût → «l'eau»

4/L'odorat → «sens une dernière fois»

5/L'ouïe → «mais non les pâquerettes ne chantent pas»

6/Le toucher → «prends ce verre d'eau»

Le OUI crée une rupture → désormais le roi n'est plus présent ( il est comme absent) la séparation s'est produite → détachement

 

1. Le rôle de Marguerite

    

Comme un guide accompagnateur qui dirige le roi.

Mais qui ne peut pas intervenir sur la fatalité de sa mort. Elle est juste la pour l'assister → les impératifs qu'elle donne sont positifs. C'est à ce moment de la pièce qu'on découvre sa véritable nature, on s'aperçoit qu'elle est la seul à avoir traiter le problème en face (elle seule a le front éclairé) → elle devient positive, elle est lucide et elle veille au bon déroulement de la cérémonie.

 

II/Le passage à l'action

 

1)Une action inversée

 

Le roi se laisse littéralement partir, il s'abandonne à la mort. Sa mort n'est en rien une mort héroïque. L'action de mourir devient une action rétrograde, qui va à l'envers.

 

 

2) Restauration de l'image royale

 

Le roi ne redevient un véritable roi que dans sa propre mort.

Cette scène est en quelque sorte comme une scène miroir dans laquelle on retrouve des éléments des scènes précédentes → «le sceptre» est devenu un «gourdin» comme s'il était plus fort que jamais + il revient sur son trône.

 

DONC, c'est la mort qui libère le roi : une fois délivré il peut à nouveau ÊTRE → ROI

 

3) Étude de la didascalie finale

 

Visiblement, aux yeux de Ionesco, il s'agit d'une scène «très importante».

On a une disparition progressive des personnages(comme dans le reste de la pièce)dans la brume : 1/Marguerite → elle n'a plus d'utilité

2/Roi → «sur son trône»

 

Conclusion

 

Ainsi, dans cet extrait au long duquel se déroule la mort du roi, on assiste à la fin définitive des peurs du Roi qui sont comme écartées par Marguerite puis on voit que le Roi se détache de tous ce qui appartient au réel pour finalement s'abandonner à la mort.

Cet excipit nous semble assez ambigu, car la mort ici n'a pas d'utilité, de sens, de raisons. Elle est très soudaine et nous apparaît donc comme quelque chose d'absurde. En faire voir deux interprétations de la mort dans ce passage : l'une est plutôt négative car la mort est perçue comme un achévement inutile, comme un renoncement qui n'a rien offrir. L'autre est que la mort libère les hommes de leurs peurs et de leurs destin.