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Le roman est-il le reflet du monde ou celui de son auteur ?

Publié le 18/09/2010

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Le roman devient le genre littéraire dominant du XIX siècle. Flaubert a écrit à propos de son roman « Madame Bovary, c’est moi «. Le roman est-il seulement le reflet du monde ? Nous allons voir que le roman est le miroir du monde mais aussi celui de son auteur.  

 

Il est vrai que le roman est le miroir du monde.  

 

Tout d’abord on y trouve des personnages ordinaires. Madame Bovary est une femme ordinaire. Elle est niaise car elle croit que la vieest comme dans les livres romantiques et toute sa vie elle attendra qu’un héros de roman vienne la chercher, mais ça n’arrivera pas. Ce n’est pas un personnage héroïque comme dans les épopées. De même les personnages dans les œuvres de Zola sont des gens ordinaires, qui rencontrent des problèmes ordinaires, en particulier dans Germinal ou L’Assommoir. Zola a choisi des personnages de classes sociales basses ou défavorisées. Dans Bel-Ami Duroy est un anti-héros, c’est un personnage extrêmement négatif, il se sert de son charme pour séduire des femmes qui vont le conduire dans un métier auquel il n’y connaît rien. Le lecteur peut donc s’identifier à ces personnages ordinaires.  

 

De plus ces personnages subissent des aventures banales. Madame Bovary va avoir des amants qui vont la quitter, un mari qui ne s’occupe plus d’elle et elle finit par se suicider. On voit aussi beaucoup de romans d’apprentissage comme le Père Goriot de Balzac, Bel-ami de Maupassant ou L’éducation Sentimentale de Flaubert. Au début les personnages sont naïfs et crédules puis découvrent la société et les obstacles qu’elle comporte, ils mûrissent et en tirent une leçon, c’est le récit de leur ascension sociale.  

 

Enfin le roman est le reflet de la société. Stendhal a dit qu’ « un roman est un miroir que l’on promène, le long d’un chemin « et en effet le roman permet de visualiser la société de chaque époque. Dans le Père Goriot de Balzac, l’auteur utilise des noms de rues réelles « Neuve Ste Geneviève «, Flaubert aussi « la Ville-de-Montereau «. La description du décor est tellement réaliste que l’on peut croire que la pension Vaquer existe mais ce n’est pas le cas. Zola dans Germinal explore un milieu social, la vie dans les corons, et un milieu de travail, les mines. On sait qu’il faisait des carnets d’enquêtes dans lesquels il notait ces observations faites sur le terrain. C’est le mouvement naturaliste. Zola dépeint une certaine classe sociale de cette époque et tout comme les autres auteurs, ils reflètent la société dans leurs œuvres.      

 

Cependant le roman n’est pas seulement le miroir du monde, c’est aussi le miroir de son auteur. 

 

En effet on perçoit une vision du monde vu par l’auteur. Ainsi dans Bel-Ami, Maupassant a une vision très pessimiste de la vie. Contrairement à Balzac, Maupassant montre dans son roman des personnages négatifs, corrompus par l’argent. Duroy se sert de son charme auprès des femmes, il réussit dans un milieu auquel il ne connaît rien et réussit son ascension sociale en épousant une « marionnette de chair «, la fille de son patron. D’après Maupassant dans la haute société on ne trouve rien, comme le montre la scène où Duroy va chez Walter, derrière un magnifique et très grand hôtel particulier il n’y a absolument rien, c’est vide. Il y a quatre femmes qui discutent de rien, qui ont l’esprit aussi vide que cet appartement. Tandis que dans le Père Goriot il y a des personnages très négatifs comme Vautrin et les filles du Père Goriot mais il y a quand même des personnages positifs, de plus Rastignac réussit par ses talents, pas par ses vices. Et lors de la visite chez Madame de Bauséant (semblable à celle que fait Duroy chez Walter) Rastignac trouve des obstacles dans la montée mais il trouve une personne extraordinaire, qui a des valeurs, Balzac croit malgré tout qu’il y a des personnes positives. On peut dire aussi que Zola, dans certains passages de Germinal, déforme la réalité pour faire passer son message. C’est-à-dire qu’il ne montre pas la réalité telle qu’il devrait le faire en tant que naturaliste, il montre la réalité telle qu’il veut la faire voir au lecteur.  

 

Ainsi dans beaucoup d’œuvres les auteurs mettent une partie d’eux-mêmes. Maupassant met dans Bel-Ami sa vision très négative de la vie, tous les personnages sont mauvais et le personnage principal l’est encore plus. De plus Duroy travaille dans le journalisme comme Maupassant, il a été en Algérie, comme Maupassant, il a une moustache et c’est un séducteur tout comme Maupassant, une fois de plus. En outre Maupassant utilise à plusieurs reprises double énonciation pour s’adresser à son lecteur, notamment lorsque Norbert de Varennes parle de la vie qui mène à la mort, c’est en fait Maupassant qui parle de son angoisse de la mort. Ainsi Flaubert dans Madame Bovary s’identifie à son personnage, ce roman raconte la vie ennuyeuse d’une femme où il ne se passe rien, il le dit lui-même ce livre est un livre sur rien, sur le néant de la vie qui aboutit à la mort, dans le livre Madame Bovary se suicide. Flaubert décrit son propre mal de vivre autour d’une fiction, donc ce livre qui est, en apparence, un livre réaliste qui décrit la vie de l’époque, dans le texte A on voit bien que Flaubert décrit très précisément une salle de classe et dans le texte B Flaubert décrit parfaitement le lieu où se retrouve Frédéric Moreau, est en fait un roman où Flaubert met toute sa douleur et de ce fait ce roman réaliste devient subjectif. A travers les œuvres des artistes on peut voir leur tempérament : Flaubert s’ennuyait profondément dans sa vie, sa seule distraction est l’art. Il a la capacité de nous faire ressentir l’ennui de ses personnages.    

 

En conséquence, le roman est le reflet du monde car il se sert de personnages et de situations ordinaires et il reflète la société de son époque mais le roman est aussi le miroir de l’auteur, celui-ci montre sa vision du monde et certaines auteurs expriment leur mal être. On peut donc affirmer qu’ « une œuvre d’art est un coin de la création vu au travers d’un tempérament « de Zola.

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