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Le Royaume-Uni est-il une puissance en déclin en 1914 ?

Publié le 24/03/2011

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Le Royaume-uni est-il une puissance en déclin en 1914?

 

 

 

 

 

 

 

Dès les débuts de la I ère révolution industrielle , le Royaume-uni possède une place de choix dans la hiérarchie mondiale. En effet, son statut de précurseur dans le processus de modernisation avant la fin du XVIIIe siècle lui donnera un rôle prépondérant dans l'organisation du monde avant 1914. Elle se distinguera par exemple par la mise en place entre 1816 et 1835 des instruments financiers et du commerce international avec l'organisation d'un système d'échanges avec l'empire entre autre. De plus, par sa politique coloniale, le Royaume-uni va s'assurer une mise sous contrôle de nombreux points stratégiques à travers le monde tels le canal de suez. Ceci étant, elle pourra dès lors exercer un contrôle des échanges plus important notamment par le biais de sa flotte maritime, la Royal Navy. Cependant, des faiblesses vont naître dès la II ème révolution industrielle avec l'émergence de pays comme l'Allemagne ou les Etats-unis. On se demandera alors en quoi le Royaume-uni,puissance de l'avant-guerre, connaîtra un déclin dès 1914?

 

Dans ce contexte historique, une puissance se définira par plusieurs critères précis: son développement industriel fera part de sa faculté à innover et à participer à la synergie cumulative du monde industrialisé; son inscription dans la conjecture économique mondiale démontrera l'efficacité de son système financier et marchand tant sur un plan national que mondial. Enfin, sa place dans la course aux colonies témoignera de sa capacité d'assimilation ainsi que d'une certaine supériorité face aux autres puissances coloniales.

 

 

En 1880, le Royaume-uni demeure la première puissance mondial sur tout les plans et en particulier sur le plan industriel. Cependant dès le début du XX ème siècle, le monde connaîtra une seconde révolution industrielle qui va alors renverser la hiérarchie des puissances mondiales en reléguant le Royaume-uni à la troisième place mondial, devancé par les Etats-unis et l'Allemagne. Le seul bataillon britannique qui résistera avec brio est le domaine maritime matérialisé dans le domaine industriel par la construction navale. Seconde révolution industrielle rime alors avec nouvelles énergies et donc avec de nouvelles innovations technologiques. L'électricité, le pétrole, la chimie; autant de nouveaux secteurs à conquérir et à mettre à profit pour asseoir son hégémonie sur le monde. Cependant, c'est à ce moment crucial que va se ressentir un ralentissement de la créativité innovatrice britannique. En effet, des signes tels que le besoin d'une aide étrangère pour électrification du métro londonien montre l'essoufflement de l'engouement britannique pour la recherche poussées dans les nouvelles technologies. De plus, malgré le maintien de sa domination dans le secteur charbonnier avec plus de 300 millions de tonnes produits, c'est la logique même de l'organisation de ses secteurs qui ne sera plus en cohésion avec le contexte économique de l'époque. Le poids de la tradition individualiste empiète largement sur l'évolution nécessaire dans de multiples domaines comme en témoignent les 3000 entreprises spécialisés en extraction charbonnière.

 

Malgré la fatigue ressenti au niveau industriel, le Royaume-uni demeure une puissance importante importante dans le domaine financier grâce aux profits de la Royal Navy maintenant le « two power standard ». Chamberlain la qualifiera de « titan fatigué » malgré son rayonnement remarquable. Elle maintiendra sa force par ses avoirs à l'échelle internationale. Faisant de la finance son domaine de prédilection, sa part dans les stock de capitaux étrangers représentera la moitié des capitaux investis à l'étranger dans le monde. De plus, le Royaume-uni jouit d'une monnaie forte qui est la seule à avoir un stock or qui la couvre totalement. Ainsi, elle joue le rôle de monnaie étalon pour les autres monnaie et aussi pour les produits de bases échangés à travers le monde. De plus, le Royaume-uni investie ses capitaux dans des pays émergents tels le brésil ou l'argentine, ce qui fait d'elle un pays à part tant son hégémonie financière est importante avant la guerre. Cependant la loi du libre échange va petit à petit entraîner le Royaume-uni dans un combat direct avec l'Allemagne et ses célèbres commerciaux dans leur économie nationale également.

 

« L'empire où le soleil ne se couche jamais » s'étant sur plus de 30 millions de km carrés.

Il a une main-mise sur de nombreux points stratégiques dans le monde grâce à des comptoirs commerciaux et plusieurs axes maritimes importants comme le Canal de Suez. De plus, il possède

de nombreuses colonies dispersées sur tout les continents du monde. En Afrique, le Royaume-uni est le principal acteur du « scramble for Africa » avec la main mise sur l'égypte en 1882, la somalie en 1884, le kenya, l'ouganda et le soudan etc.

En effet, ce facteur primordial dans l'affirmation d'une nation comme étant une puissance à part entière avant 1914 est parfaitement rempli par l'empire britannique. Cependant des limites à cette domination vont surgir dans la mesure où les moyens mis en oeuvre pour prendre le dessus sur ces nations dites « sous-développées » vont avec le temps éveillés en une élite locale l'envie de se révolter. Certes, les mouvements de protestations n'en sont qu'a leur prémices, mais cela prouve tout de même que le Royaume-uni ne maintiendra pas ses colonies d'une main de maître agissant souvent en faveur d'une colonie en particulier, ce qui crée des inégalités grandissantes comme en témoigne la comparaison entre le sort indien et le sort canadien par exemple; les pays africains étant utilisés comme des colonies d'exploitations principalement.

 

Ainsi, après une analyse des différentes caractéristiques qui font d'un pays une puissance dans ce contexte historique sur l'exemple britannique. Nous pouvons en déduire que le Royaume-uni est bien une puissance mais qui connait tout de même beaucoup de défaillances nouvelles qu'il n'avait pas à affronter dans le siècle passé. Ainsi, le déclin de l'empire britannique est évident, mais son importance à l'échelle internationale reste tout de même non negligeable tant sur le plan financier que sur le plan politique puisqu'elle reste présente dans un nombre important de territoires. Ainsi, sa voix demeure importante dans les conflits ou les discussions internationales. La différence qu'il faut remarquer est qu'elle doit alors maintenant faire avec la présence de plusieurs nouvelles puissances qui crée une pluralité des voix à l'échelle international et qui induisent à une augmentation de la concurrence dans tout les domaines. Enfin, on ne peut donc plus réellement parler d'hégémonie britannique en 1914.  

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