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Le sport de 1900 à 1909 : Histoire

Publié le 30/12/2018

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FOUS VOLANTS SUR DRÔLES DE MACHINES. Au début du siècle, l'aérostation a déjà fait ses preuves et tout le monde se souvient du rôle qu elle a joué lors du siège de Paris. Les premiers dirigeables font leur apparition. Les bonds que Clément Ader réalise dès 1890 sur son Eole, cet aéroplane aux ailes de chauve-souris et au moteur à vapeur, ont provoqué les sarcasmes des tenants du plus léger que l’air. Mais avec l’aide du Français Octave Chanute, les frères Orville et Wilbur Wright s’obstinent. Ayant amélioré l’incidence de l’aile et procédé à des essais méthodiques, ils réussissent le 17 décembre .1903 le premier vol soutenu et

 

propulsé par un moteur à explosion à Kitty Hawk, en Caroline du Nord. Au quatrième essai, Wilbur parvient à parcourir 284 mètres pendant 59 secondes à 5 mètres d’altitude. Ça y est, l’homme a volé. Pourtant la presse reste dubitative lorsqu’elle commente ces exploits. En France, c’est le Brésilien Alberto San-tos-Dumont qui lance la mode du plus lourd que l’air. Le dandy réussit le 23 octobre 1906 un vol de 60 mètres à Bagatelle. Tous les casse-cou l’imiteront!

 

 

LES AILES DE LA GLOIRE. Les voitures et les moteurs s’améliorent, la course aux records s’accélère. Le 13 janvier 1908 Henri Farman parcourt un kilomètre en circuit fermé sur un Voisin. Le 28 mars Léon Delagrange renouvelle l’exploit mais, grande première, avec un passager... qui n’est autre que Farman. Puis c’est le premier ville à ville que réalise ce dernier de Châlons-sur-Marne à Reims. Mais l’événement a lieu en juillet 1909. Le 19, encouragé par un prix de 25 000 francs-or offert par le Daily Mail, Hubert Latham tente une première traversée de la Manche, échouant à 10 kilomètres de la côte. Louis Blériot, trente-sept ans, alors criblé de dettes et surnommé «l’homme qui tombe toujours», renouvelle la tentative sur un appareil de sa fabrication. Malgré des brûlures aux jambes, il s’envole du lieu-dit les Baraques (près de Calais) à l’aube du 25 juillet. Un vent favorable lui permet de gagner 20 à 25 kilomètres/heure. Un moment désorienté, il fait un détour de 6 à 7 km. Mais Douvres est enfin en vue et il touche terre 38 minutes après son décollage. Le lendemain, The Observer affirme à la une: «L’Angleterre a cessé d’être une île.»

 

 

ROULEZ JEUNESSE! Les premières voitures sont commercialisées dès 1890. Mais quatre ans plus tard, on n’en dénombre encore que trois cents dans toute la France. Très rapidement, les tractions à vapeur cèdent le pas aux véhicules équipés du moteur à explosion inventé par Nikolaus Otto puis perfectionné par Gottlieb Daimler. En 1898, nouvelle révolution: Louis Renault met au point la boîte de vitesses. Mais ce n’est que le 10 mars 1899 que le mot «automobile», alors masculin, fait son apparition dans le vocabulaire officiel: cela à l’occa-sion d’un décret de limitation de vitesse. Un décret que la chasse aux records jettera bien vite aux oubliettes: le 9 octobre de la même année, Renault parcourt 100 km en 2 heures 49\". Puis il remporte en 1903 la course Paris-Bordeaux-Madrid à la moyenne de 100 km/h. En 1907, trois voitures, dont une de Dion, relient Pékin-Paris en quatre-vingts jours. 1908 inaugure la production en série, sur une chaîne de montage, de la fameuse Ford «T». Et le 8 novembre 1909, à Brookland, Victor Hémery dépasse les 200 km/h au volant d’une Blitzen-Benz. L’automobile est entrée dans l’âge adulte.

LA NAISSANCE DU TOUR DE FRANCE (I). En 1895, Théophile Joyeux est le premier à parcourir en solitaire 4 429 kilomètres à travers la France. Mais c’est en 1903 seulement que se concrétise l’idée d’une course autour du pays. Dreyfusard et patron du journal le Vélo, Pierre Giffard n’entend plus accepter dans ses pages les publicités du comte de Dion, un industriel antidreyfusard. Celui-ci, soucieux d’assurer la réclame de ses produits, n’a alors d’autre choix que de créer en 1900 son propre journal: l’Auto Vélo dont il confie la direction à un ancien champion du monde de l’heure: Henri Des-grange. D’emblée la concurrence est acharnée: le journal de Giffard, qui obtient par voie de justice la suppression du mot «vélo» du titre de son rival, organise en effet les deux courses cyclistes majeures de l’époque: Paris-Brest-Paris et Bordeaux-Paris. Desgrange, afin d’imposer l’Auto, entend mettre sur pied une course plus sensationnelle encore. Géo Lefèvre lui en soufflera l’idée: pourquoi pas le Tour de France? Quelques semaines plus tard, le 19 janvier 1903, l’Auto annonce à la une la création de la célèbre course.

 

 

 

LA NAISSANCE DU TOUR DE FRANCE (H). Vainqueur en 1903 du premier Tour de France, Maurice Garin a couvert les quelque 2 428 kilomètres du parcours à une moyenne de 25,680 km/h. Cela sur une machine pesant près de 20 kilos et dont l’unique développement est de 6 mètres. On peut parler d’exploit, même si la «Française», l’équipe de Garin, a montré bien peu de sportivité tout au long de l’épreuve. Aux «trucages» qui ont entaché cette première édition du Tour vient s’ajouter en 1904 la violence. Le Tour de France exacerbe l’esprit de clocher et les fidèles n’hésitent pas à jouer du bâton pour protéger leur favori. Henri Desgrange, dépité de voir ainsi sombrer «sa» course, décide de réagir et déclasse plus de quatre mois après l’arrivée les quatre premiers du classement général. Maurice Garin, privé du double, dit adieu au Tour de France. L’édition 1905 commence à ressembler à la grande boucle que l’on connaît. Alors que les bicyclettes sont désormais poinçonnées, le nombre des étapes passe à onze et la montagne - le ballon d’Alsace - est pour la première fois au programme de la course.

LA VOGUE DU SPORT. Au tournant du siècle, la société française découvre le sport sous la double influence des hygiénistes du xixe et de l’aristocratie. Celle-ci, imprégnée des théories d’Hippolyte Taine et de Charles Darwin parfois mal comprises, voit dans le sport un mode de sélection d’une élite forte appelée à diriger le pays. Les hygiénistes, marqués par la défaite de Sedan, croient à la nécessité d’un sport patriotique au service de la nation, favorisant la gymnastique et l’éducation physique. L’armée puis l’école vulgarisent ainsi le geste sportif tant et si bien que dans les collèges et lycées de France on ne rêve plus que des exploits de Garin et de Petit-Breton. Le vélo est en effet le sport le plus populaire. La boxe elle aussi est à l’honneur: la haute société parisienne se donne rendez-vous à l’académie de boxe française tandis que les matchs professionnels de boxe anglaise passionnent les foules. Alors que la compétition automobile connaît ses premiers balbutiements avec la création des grands raids et, en 1904, de la coupe Gordon-Bennett, l’athlétisme produit ses premières vedettes nationales telles que Michel Thérato.

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