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Le temps des hésitations

Publié le 22/02/2012

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Jusqu'à l'invasion de l'Éthiopie, en octobre 1935, Mussolini n'a pas de réelle ligne de conduite en matière diplomatique. Il ne manque jamais d'affirmer qu'il compte faire de l'Italie le nouveau maître de la Méditerranée, comme aux temps de la Rome antique. Or, il n'a, dans les faits, qu'une politique à courte vue, maniant revendications territoriales et marchandages diplomatiques, mais sans résultats tangibles. Sa préoccupation première est néanmoins d'isoler l'ennemi de toujours : la Yougoslavie voisine. L'Italie signe tout d'abord un traité « d'amitié et de sécurité » avec l'Albanie, en novembre 1926, qui aboutit en fait à faire de ce petit pays un véritable protectorat de Rome. Suivent plusieurs autres traités avec divers pays balkaniques, qui tous visent à encercler diplomatiquement Belgrade. Mussolini redoute par ailleurs que les visées allemandes sur l'Autriche n'aboutissent à l'Anschluss, c'est à dire l'unification des deux pays, ce qui menacerait l'équilibre des forces dans la région du Danube. L'arrivée au pouvoir d'Hitler en 1933 n'apaise en rien ses craintes. Berlin pousse en effet le parti nazi local à s'emparer du pouvoir, et ce dernier tente même un coup d'État en juillet 1934, qui échoue, mais coûte la vie au chancelier autrichien Dolfuss. Le Duce, qui a réussi, entre temps, à se rendre indispensable aux yeux des démocraties occidentales, et principalement auprès de la Grande Bretagne, tente alors de constituer un front contre le Troisième Reich, dont les visées expansionnistes commencent à inquiéter tout le monde en Europe. Mussolini se pose désormais en garant de la paix et en leader du fascisme européen -dont les mouvements se sont renforcés du fait de la crise économique des années 30. En avril 1935, il convie à Stresa la France et la Grande Bretagne afin de conclure un pacte qui vise à contenir les appétits territoriaux allemands en Europe. Mais Mussolini compte bien, lui aussi, faire fi des traités internationaux et se constituer enfin son empire africain. L'invasion de l'Éthiopie, en octobre 1935 sonne donc le glas du front de Stresa, et l'Italie finit par se rapprocher de l'Allemagne nazie pour finalement s'y rallier totalement.

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