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Le Theme De La Femme Chez Musset Et Chateaubriand

Publié le 22/02/2012

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La femme est le thème de maints écrits littéraires et a été traité différemment suivant les époques et les courants. Dans René de Châteaubriand et La confession d'un enfant du siècle de Musset, ces deux auteurs romantiques, abordent ce thème de façon assez similaire en ce qui concerne le rapport à la nature mais ils diffèrent sur le type de relations entretenues avec les femmes. Ainsi, nous mettrons en parallèle le lien entre la femme et la nature dans les deux oeuvres puis nous analyserons les différences profondes du caractère des relations. Dans les deux oeuvres citées un peu plus haut, on peut noter un lien entre la nature, les femmes (Amélie et Brigitte) et leur relation respective avec Octave et René. Chacune d'elle a un rapport harmonieux avec les éléments naturels : dans La confession d'un enfant du siècle, De Musset écrit : « un chevreau blanc qui passait en liberté dans un champ accouru à elle ; elle lui fit quelques caresses », dans René, Chateaubriand : « nous aimions à gravir les coteaux ensemble, à voguer sur le lac, à parcourir les bois à la chute des feuilles ». La nature semble être le contexte requis pour que l'esprit tourmenté s'apaise. Le calme apporté par une nature tranquille berce l'impétuosité des sentiments humains telle une mère soucieuse du bien-être de son enfant. La bienveillance maternelle et le rapport à la nature sont donc à mettre en parallèle : La confession d'un enfant du siècle « Madame Pierson traitait ses fleurs comme ses oiseaux et ses paysans ; il fallait que tout se portât bien autour d'elle […] pour qu'elle pût être elle-même gaie et heureuse comme un bon ange ; » Si l'on considère que les deux personnages principaux masculins sont orphelins, il est facile de créer un schéma triangulaire qui relierait les trois éléments indispensables à leur bonheur : nature, amour, mère. Ainsi, la nature et la femme se partagerait le rôle de mère et la femme jouerait à la fois le rôle de l'amante. De cette façon, séparé de sa soeur lors de l'un de ses voyages solitaires, René s'approche de l'Etna, « mon oeil […] plongeait dans le cratère de l'Etna, dont je découvrais les entrailles brulantes, entre les bouffées d'une noire vapeur. " Un jeune homme plein de passions, assis sur la bouche d'un volcan" ». Lorsqu'un des éléments manque, l'harmonie devient impossible et la nature se déchaîne. La nature des relations avec les femmes d'Octave et de René sont bien distinctes. Dans René, le lecteur n'entend parler que d'un seul personnage féminin qui est Amélie, la soeur du protagoniste principal. Elle est tout pour ce dernier et il ne semble pouvoir vivre heureux sans sa présence : « je ne trouvais l'aise et le contentement qu'auprès d'Amélie ». Cette passion étant incestueuse, elle reste platonique. La chasteté de cet amour permet de faire un lien avec l'aspect divin de cette soeur. « Amélie avait reçue de la nature quelque chose de divin ». Les sentiments qu'elle éprouve pour son frère étant considérés comme un pêché, elle choisit le couvent comme retraite et asile. Ainsi, dans cette oeuvre, l'unique femme représentée joue plusieurs rôles en même temps, celui de mère, de soeur (partageant une heureuse enfance commune avec le narrateur « Allez-vous faire comme cette étrangère qui vint ici? »), de femme (« jamais elle n'avait parue si belle ») et de divinité. En se retirant du monde, elle abandonne son frère seul face à ses tourments. Elle se sacrifie en martyr mais pour finalement trouver l'apaisement : « elle n'avait jamais vu de religieuse d'une humeur aussi douce et égale ». Par opposition à l'unique femme de René, Octave lui, décrit plusieurs relations. Il classe les femmes en deux catégories, celles qu'il respecte et celles qu'il méprise : « je la touchais avec respect, n'osant la porter à mes lèvres », « le respect que j'avais pour Mme de Pierson m'avait pourtant fermé la bouche » par opposition à «on les caresse, on les insulte ; on ne sait ni leur nom ni qui elles sont ». Ces distinctions sont liées à une dualité évidente dans sa personnalité dont il n'est pas maitre. Son comportement change en fonction de la femme dont il est amoureux. Comme il a été traumatisé par la tromperie de sa première maitresse, il se montre jaloux et méchant quand ses anciennes peurs sont réveillées. Il devient alors paranoïaque et hystérique. Le meilleur exemple est lorsque Madame Pierson lui ment pour plaisanter « Vraiment ! lui dis-je, vous mentez si bien ? Quoi ! cet air est de vous ? Vous savez donc mentir aisément ? ». A ces moments, il semble perdre la raison et a même des espèces d'hallucinations où il voit la tête de son ami Desgenais qui lui a appris à mépriser les femmes et à ne pas aimer : « je cru voir grimacer devant moi, avec son sourire glacial, la figure sèche de Desgenais. ». Contrairement à René, il a eu plusieurs relations consommées mais depuis sa première maitresse, son amour et son respect de ses amantes suivantes semblent diminuer après consommation « mais nos entretiens étaient plus froids, […] il n'y avait plus cet intérêt de chaque mot, de chaque sentiment ». D'après ce que nous venons d'étudier, il est possible d'établir dans les deux oeuvres, des liens entre le thème de la femme et le thème romantique de la nature. Celle-ci y est très présente et les femmes lui sont plutôt favorables du fait qu'elles y partagent le rôle de mère qui console et apaise. Si les deux écrivains se rejoignent sur le sujet de la femme et de la nature, ils décrivent des amours foncièrement différents ayant un caractère unique et divin chez l'un et révélant un traumatisme psychologique chez l'autre. Un point commun aux deux oeuvres et de ce fait aux deux personnages principaux qui touche au sujet de la femme est que dans les deux cas, l'amour est source de souffrance et de tourment. Mais ces maux ne sont- ils communs qu'à ces deux auteurs ? Faut- il être né au XIXe siècle en France et être romantique pour ressentir ce genre de troubles ? Le thème de la femme n'a pas de limite chronologique ni géographique, il est universel.

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