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lecture analytique Rimbaud

Publié le 18/11/2018

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Arthur Rimbaud (1854-1891) « Le mal » Poésies 1870 INTRODUCTION Arthur Rimbaud (1854-1891) est un poète français dont la densité de l' oeuvre poétique en a fait une figure de la littérature française. Il appartient au symbolisme. Arthur Rimbaud est un poète révolté de 16 ans. C'est aussi un fugueur. Il a été élevé dans la religion catholique avec sa mère. Etant forcé à aller à la messe le dimanche, il pose un regard critique sur la Bourgeoisie. La guerre franco-prussienne éclate en 1870 et Rimbaud parle du Mal. Il accuse les hommes politiques d'être responsables de la mort des hommes et complices de la religion. HISTOIRE : La défaite de Sedan et la capitulation de Napoléon III, provoquèrent, le 4 septembre 1870, la chute du Second Empire, l'exil de Napoléon III et marqua la naissance en France d'un régime républicain pérenne avec la Troisième République. Extrait du recueil Poésies en 1870. » Le Mal »est un sonnet classique composé de deux parties : deux quatrains et deux tercets vers = alexandrins rimes = ABAB dans les quatrains rimes = CDD dans les tercets La structure grammaticale du poème est particulière : il n’existe qu’une phrase unique Les quatrains sont des subordonnées introduites par l'anaphore (« tandis que ») Le 1er tercet est la principale (« il est un Dieu) + ses subordonnées (« qui rit » ; « qui dans ») I- Peinture et dénonciation de la guerre 1-Le carnage Ce poème peint l'horreur de la guerre sur un ton virulent .Vers 1 à 6. Rimbaud la dénonce. La vue du ciel proposé par Rimbaud dans les 6 premiers vers est un champ de bataille La métaphore « les crachats rouges de la mitraille » donne le ton du poème. « crachat » : mot aux sonorités dures, terme très vulgaire et trivial. « Crachat rouge » évoque le sang =opposition entre le ciel bleu…, l'or, le vert. « sifflent » :enjambement entre le vers 1 et 2 qui met en valeur le sifflement. Le canon crache du feu en 1870. Le mal a la couleur du feu, du sang, et de la haine.  Le rouge du vers 1 est repris par écarlate au vers 3, plus pathétique Sonorités dures :Allitération -en"r","crachat, mitraille, raille, croulent" -en"f"," sifflent, infinie, feu, fumant" Sensation visuelle « rouge » « écarlate » « vert » Sensation auditive  «allitérations » qui sifflent Sensation olfactive :opposition entre l'odeur de l'église « encens » et de la guerre« un tas fumant » hyperbole : « en masse », cent milliers » amplification de l'horreur, de la destruction inversion sujet-verbe « croulent les bataillons » chaos sur le champ de bataille « le Roi qui les raille » : le Roi se moque du chaos qu'il a causé. 2-Déshumanisation des hommes Les couleurs : «écarlates ou verts » couleurs des uniformes des troupes françaises et des troupes prussiennes. Une fois recouverts d'un uniforme, ils deviennent des pions et perdent toute individualité : « en masse »:ce ne sont plus des individus « fait des hommes un tas fumant » Transformation terrible des hommes en un tas fumant, en morts. Cette guerre est sale et méprisante et déshumanise les hommes. 3-La La souffrance des mères La mère donne vie et ne veut pas que ses enfants se fassent tuer à la guerre. « Des mères, ramassées dans l'angoisse » : rejet qui montre qu 'elles se blottissent, se recroquevillent « pleurant » : les mères pleurent « vieux bonnet noir » Elles sont pauvres et en deuil car elles portent du noir « lui donnent un gros sou »:elles demandent la protection de Dieu en lui donnant un sous Les mères sont les images de la souffrance. II-La satire de Dieu et de la religion Le verbe "rit" de Dieu se rapproche du verbe "raille" du Roi « dans le bercement des hosannah s'endort » :Dieu est passif face aux prières de ses fidèles. « nappes », « autels », « grands calices d'or » :Dieu est vénal, il possède de grandes richesses « Dieu rit, s'endort et se réveille » : il profite de la tristesse des gens et se réveille pour récupérer de l'argent. Façon très irrespectueuse -> anticlérical. Les mères ont la foi. Elles sont prêtes à donner tout ce qu'elles ont pour sauver l'âme de leur fils. « lui donnent un gros sou » :les mères (insistance en tête de vers, et un point d'exclamation) lui donnent leur richesse. « Un gros sous dans un mouchoir" »:tout au singulier ce qui met en valeur la pauvreté de ces mères. Rimbaud est révolté par l'indifférence de Dieu face à la générosité des mères par le point d'exclamation. La Religion est jugée malhonnête, elle vole les mères pauvres et angoissées. III-La sérénité de la nature face au carnage La nature est évoquée essentiellement au vers 7 et 8 Rimbaud rend hommage à la nature. Nous sommes en été (belle saison), couleur verte, bleue (ciel). C'est une nature belle et généreuse. « Nature »Début de cette phrase en majuscule : La Nature crée la vie "Faire « saintement » : hommage à la Nature qui est sincère, pure, désintéressée. Pour Rimbaud, la nature c'est Dieu = divinité, valeur morale Cette évocation de la nature est placée au milieu du sonnet entre 2 aberrations humaines : -aberration de la guerre : culte de la force -aberration de la religion: culte du veau d'or « Nature ! Ö toi qui... »:ton de la prière en position centrale dans le poème. Rimbaud rend hommage aux morts dans ce cadre naturel. IV-Conclusion Dans Le Mal, Arthur Rimbaud dénonce de manière très virulente le mal de la guerre (futile et cruelle) et de la religion (passive et vénale) et vante la Nature (saine et source de vie). C'est un sonnet très révélateur de cette période de sa vie marquée par la révolte et le refus du conformisme provincial et familial. C'est donc un texte non seulement de la guerre mais aussi de la société de son temps. En revanche, ce poème se montre très classique et très traditionnel en respectant les règles du sonnet et en développant le thème traditionnel de la Nature.

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