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LeRoi Jones, Everett - écrivain.

Publié le 29/04/2013

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LeRoi Jones, Everett - écrivain. 1 PRÉSENTATION LeRoi Jones, Everett (1934- ), poète, dramaturge, essayiste, critique de jazz et activiste politique américain. Par son oeuvre abondante et engagée, Amiri Baraka a joué un rôle de premier plan dans la culture afro-américaine et dans sa reconnaissance par l'Amérique blanche ; il a également exercé une influence forte auprès des mouvements d'avant-garde aux États-Unis, aussi bien musicaux que littéraires. 2 PREMIÈRES INFLUENCES, DE LA BEAT GENERATION À LA RÉVOLUTION NOIRE Né à Newark (ville industrielle de l'État du New Jersey), Everett LeRoi Jones grandit dans une famille de la petite bourgeoisie noire. Bien que relativement épargné par la violence raciale et la discrimination, il est profondément influencé par l'itinéraire de son grand-père, contraint de quitter l'Alabama après que sa boutique a été incendiée. Il commence ses études universitaires (philosophie et religions) à l'université Rutgers (dans le New Jersey), qu'il quitte pour rejoindre l'université Howard, surnommée la « black Harvard «. Après son service militaire au sein de l'Air Force (1954-1957), période pendant laquelle il découvre l'Europe (notamment l'Allemagne), il s'installe à Greenwich Village (Manhattan, New York), où il se marie avec une Blanche, Hettie Cohen ; ensemble, ils publient le magasine d'avant-garde Yugen, puis la revue The Floating Bear. Everett LeRoi Jones, l'une des figures phare du milieu bohème, fait alors la connaissance des poètes de la beat generation comme Allen Ginsberg, Frank O'Hara, Hugh « Cubby « Selby et Gregory Corso. En 1961, il publie son premier recueil, Preface To A Twenty-Volume Suicide ; ses premiers poèmes, de tonalité libertaire et agressive, remettent en cause une société tout entière régie par les Blancs, et la nécessité pour le peuple noir de renverser ce système de valeurs. La même violence revendicative nourrit ses premières pièces de théâtre, The Slave et The Toilet (« l'Esclave « et « la Toilette «, 1962), mais c'est sa pièce le Métro fantôme (Dutchman, 1964) -- récompensée par un prix « Obie Award « (Off Broadway Theater Award), distinguant une pièce créée dans les théâtres expérimentaux autour de Broadway -- qui, grâce à ses qualités d'écriture, fait véritablement connaître les préoccupations politiques d'Everett LeRoi Jones et son « théâtre révolutionnaire «. Ces pièces, qui montrent la confrontation entre Blancs et Noirs sur les thèmes de la sexualité, de la lutte armée et du pouvoir, s'insurgent non seulement contre la corruption du système social, mais plus encore contre les Noirs eux-mêmes qui ont laissé la société blanche leur voler leur identité. Son premier roman, le Système de l'Enfer de Dante (System of Dante's Hell, 1965), livre autour de ces thèmes une variation cruelle et progressive, inspirée de l'oeuvre de Dante, autour de la vie dans les taudis noirs de Newark et de New York. Parallèlement, à Greenwich Village, Everett LeRoi Jones fréquente la communauté artistique et musicienne, et baigne dans la contre-culture des années 1960. Se faisant l'historien de la culture afro-américaine, il fait l'éloge du jazz et du blues dans son essai le Peuple du blues, la musique noire de l'Amérique blanche (Blues People: Negro Music in Black America, 1963), suivi d'un recueil de ses propres chroniques de jazz, Black Music (1964). La poésie d'Everett LeRoi Jones est d'ailleurs très influencée par la musique, notamment par le free jazz. Il fonde par ailleurs un label, Jihad, et participe à plusieurs disques, notamment avec le jazzman Sun Ra ( A Black Mass, 1968) et le New York Art Quartet. 3 LE NATIONALISME NOIR Après l'assassinat de Malcom X, en 1965, Everett LeRoi Jones délaisse le mouvement de la beat generation pour se faire le chantre de la révolution noire, dans le sillage du mouvement Black Power. Il quitte sa première femme et s'installe à Harlem, où il fonde un éphémère groupe théâtral expérimental, le Black Arts Repertory Theatre/School (BART/S) -- dissous quelque mois plus tard à la suite de dissensions internes. En 1967, il retourne vivre à Newark et épouse une Afro-Américaine, la poétesse Sylvia Robinson (qui prendra plus tard le nom d'Amina Baraka). Dans le même esprit que la BART/S, il fonde la Spirithouse, qui produit notamment deux de ses pièces. Partisan du « retour vers l'Afrique « des Noirs Américains, Everett LeRoi Jones se convertit à l'islam en 1968, et adopte le nom africain d'Imanu Amiri Baraka (Imanu signifiant « leader spirituel « en swahili). Son engagement politique dans la « révolution noire « lui vaut d'être plusieurs fois arrêté. Black Fire: An Anthology of Afro-American Writing (1968), qu'il co-édite, puis les pièces de théâtre Great Goodness et Slave Ship (« le Négrier «, 1969) témoignent de son engagement politique, en dehors duquel il ne peut concevoir l'écriture ; le recueil de poèmes Black Magic (1969) sonne comme un manifeste de son engagement aux côtés des nationalistes noirs. Il s'engage activement dans le militantisme et fonde sa propre organisation, Kawaida ; il est également l'un des co-fondateurs, puis le porte-parole, du Congress of African People, une organisation panafricaine. Il définit les contenus spirituel et politique de son combat dans un essai, Système des valeurs noires (A Black Value System, 1970). On lui doit également des nouvelles expérimentales, Histoires (Tales, 1967). Plusieurs recueils réunissent ses pièces, comme le Théâtre noir révolutionnaire (Four Black Revolutionnary Plays, 1969), dans lequel l'influence de Jean Genet et d'Antonin Artaud nourrit son verbe cru et violent. 4 UNE ÉVOLUTION MARQUÉE PAR LE MARXISME-LÉNINISME En 1974, Amiri Baraka se tourne vers la philosophie marxiste-léniniste (plus précisément le third world marxism, ou « marxisme du tiers-monde «), et rejette le nationalisme noir, dont il dénonce alors les excès et le racisme ; son combat s'internationalise pour désormais s'attacher à dénoncer la domination blanche et capitaliste, où qu'elle se trouve. Ses oeuvres sont alors marquées par sa nouvelle orientation politique ; poèmes (notamment le recueil Hard facts, 1976), essais, pièces de théâtre sont autant d'armes au service des opprimés. Il abandonne le prénom Imamu pour marquer son désengagement spirituel. En 1984, il signe une autobiographie, The Autobiography of LeRoi Jones/Amiri Baraka, dans laquelle il retrace son évolution personnelle et politique. Il est nommé professeur d'Études africaines à l'université d'État de New York en 1985. Durant les années 1990, Amiri Baraka produit une oeuvre abondante, dominée par les essais ( Home: Social Essays en 1998 et The Essence of Reparations en 2003) et les textes courts. Il revient à la poésie avec la publication de Wise Why's Y's -- le Chant du griot (Wise Why's Y's -- The Griot's Song, 1994). Parmi ses derniers ouvrages, le poème « Somebody Blew Up America « (publié en 2004, dans Somebody Blew Up America & Others Poems), écrit quelques mois après les attentats de septembre 2001 et déclamé publiquement par l'auteur, provoque une flambée polémique à la suite des accusations d'antisémitisme dont Amiri Baraka est la cible : pendant une dizaine de minutes, sur un rythme hypnotique, il dénonce l'Amérique de George W. Bush, et pose des centaines de questions -- sans réponses. La puissance du texte est soutenue par une musique entre free jazz et hip-hop, parfaitement accordée à la diction nerveuse et inspirée du poète. Aux accusations dont il fait l'objet, il répond par un pamphlet flamboyant, « I will not apologize, I will not resign « (« Je ne m'excuserai pas, je ne me résignerai pas «). En 2007 paraît Tales of the Out & the Gone, un recueil de récits écrits entre 1958 et 1979. Parallèlement à sa carrière littéraire, Amiri Baraka a joué un rôle important dans l'association de la poésie et de la musique, défrichant ainsi un terrain plus tard exploités par les rappeurs et les slameurs (de l'argot américain to slam, qui signifie « claquer «, le slam est une poésie urbaine improvisée ou écrite, déclamée publiquement à l'occasion de joutes oratoires). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« recueil de récits écrits entre 1958 et 1979. Parallèlement à sa carrière littéraire, Amiri Baraka a joué un rôle important dans l’association de la poésie et de la musique, défrichant ainsi un terrain plus tard exploités par les rappeurs et les slameurs (de l’argot américain to slam, qui signifie « claquer », le slam est une poésie urbaine improvisée ou écrite, déclamée publiquement à l’occasion de joutes oratoires). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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