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Les cinq ans qui ont changé la danse

Publié le 22/02/2012

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1991 -   La danse contemporaine est en fusion, les chorégraphes des années 80, émancipés de l'influence des maîtres, ont été nombreux à réussir à faire exister leurs univers personnels. Depuis quatre ou cinq ans, ils sont véritablement acharnés à confronter leur travail à tous les styles de danse, à toutes les autres formes artistiques qu'ils s'approprient d'un geste : mots, textes, images vidéo et de synthèse, peinture, sculpture... Certains voient même en la musique un nouveau challenge à mener pour la danse ! L'influence de la culture des autres, celle des immigrés, affleure. On est en attente. Danse multiculturelle, " déconstruite ", post-quelque chose : ça bouge. Plus que jamais, la danse demande à être regardée sans a priori. Avec des yeux d'ethnologue urbain qui saurait se forger des outils critiques appropriés.    Le questionnement critique : classons, ici, William Forsythe et son discours chorégraphique critique de toute l'histoire de la danse : Artefact reste le modèle de cette mise en perspective éclatée  Anne Teresa de Keersmaeker pour son questionnement qui utilise, avec talent, toutes les formes musicales, et maintenant les images vidéo : Erts, sa dernière création, n'a pas fini de faire parler d'elle  Jean-Claude Gallotta pour son culot, son univers qui ne ressemble qu'à lui, où les mots interrogent la danse. A moins que ce ne soit l'inverse : la Légende de Roméo et Juliette en est l'émouvant prototype.    Le répertoire revisité : Noces d'Angelin Preljocaj. Une version contemporaine totalement réussie sur la musique de Stravinski. Dans le répertoire remonté tel qu'en lui-même, nous gardons une impression forte des soirées " Nijinska/Nijinski " et Jerome Robbins, présentées à l'Opéra Garnier.    La danse ethnique : sans hésitation, les danseurs du village de Logwé du Burkina-Faso pour l'intelligence de la mise en spectacle, pour la leçon de rythme qu'ils nous ont donnée.    La danse in situ : une tendance actuelle qu'a la danse de se retourner, se ressourcer, vers la performance. Dans le genre performance monumentale conçue pour un lieu, applaudissons Philippe Decouflé et Philippe Guillotet ( costumes) pour la fête d'ouverture des Jeux olympiques d'Albertville.    La danse dont le corps reste le centre : c'est l'ensemble des pièces de la compagnie de Joëlle Bouvier et de Régis Obadia qui sont à l'honneur. Sans oublier les courts et moyens-métrages qu'ils réalisent eux-mêmes. On aime Karine Saporta pour son obsession du corps féminin, tant il est vrai qu'on ne parle bien que de ce que l'on connaît.    La danse hors compétition : chaque oeuvre de Pina Bausch parce qu'elle a montré la voie de l'audace à tous et à toutes. DOMINIQUE FRETARD Février 1992

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