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Les complices de la Shoah

Publié le 22/02/2012

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L'antisémitisme n'est pas l'apanage du IIIe Reich. D'autres pays, entrés dans l'orbite allemand, instaurent une politique de discrimination et finissent par être acteurs de l'Holocauste, en organisant des convois de la mort, devançant parfois les ordres nazis. La Roumanie commence par exclure les Juifs de l'armée, les exproprie de leurs biens fonciers et immobiliers, puis crée, en mai 1941 un « centre national de roumanisation » qui légalise les procédures d'expulsion. Le régime autorise, à partir de la fin de l'année 1941, la déportation de juifs vers la Transnitrie, prélude à leur transfert vers les camps d'extermination. À partir de 1942, le pays participe massivement à la Solution finale, en déportant la majorité de la communauté juive roumaine. La Bulgarie promulgue une législation antisémite, mais le gouvernement refusera, pendant toute la durée de la guerre, de livrer la communauté juive aux nazis. Reste que l'armée bulgare, en Macédoine et en Thrace -occupées par Sofia- participe à la déportation de milliers de juifs. En octobre 1941, la Diète de Slovaquie adopte, quant à elle, un « code juif », qui autorise la « réinstallation » des Slovaques d'origine juive, c'est à dire leur déportation dans les ghettos, puis dans les camps. La sale besogne est organisée par les services de l'État. Mieux, le gouvernement verse au Reich 500 reich mark par juif déporté. En Croatie, la quasi-totalité de la communauté juive est exterminée. Directement, par le régime des Oustachis, qui, s'inspirant des méthodes SS, entreprend des expéditions de « nettoyage » et massacrent les Juifs sur place. Beaucoup d'autres sont livrés aux nazis. L'administration hollandaise, en mai-juin 1942, impose le port de l'étoile jaune. Les premières déportations, sous la conduite de la police hollandaise, commencent en juillet 1942 à un rythme effroyable : fin 1942, 100 000 juifs, sur 120 000 que compte le pays ont été déportés. Le régime hongrois parvient jusqu'en 1944, à protéger les Juifs de Hongrie. Mais lorsque le pays est envahi par l'Allemagne, qui place à sa tête le général Sztojav, près de 400 000 juifs prennent le chemin des camps de la mort en l'espace de quelques mois. Enfin, le régime de Vichy, après avoir instauré deux « Statuts des Juifs » qui les exclut de la communauté nationale, participe aux rafles, à l'internement, et à la livraison à l'Allemagne de juifs étrangers, puis français, installés en zone non occupée.

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