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Les corrrections de Balzac

Publié le 27/02/2008

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balzac

Montrez comment Ourliac décrit le travail de Balzac de façon exagérée et humoristique. Vous montrerez en conclusion que Balzac est considéré comme inhumain, tout comme Flaubert dans sa correspondance.

 

Le texte que nous allons étudier est un extrait du livre d’Antoine Albalat intitulé Le Travail du style, publié en 1903. Nous nous intéresserons spécifiquement au discours d’Ourliac diffusé dans le Figaro qui raconte les étapes de l’impression du livre de Balzac et  l’atmosphère qui régnait dans l’imprimerie.

Ainsi, nous nous demandons comment Ourliac réussit-il à décrire les corrections de Balzac de façon humoristique et exagérée ?

 

Tout d’abord, le discours d’Ourliac révèle le caractère obsessif de Balzac à travers le registre satirique qu’il emploie tout au long du texte tout en gardant un ton humoristique.

Une première lecture du texte dévoile un trait comique où l’on ne peut qu’être amusé et entretenu par la façon dont il décrit le tumulte qui règne pendant l’impression des épreuves, durant les 20 jours qu’a pris la publication du livre, comme on peut le voir à la ligne 27. L’énumération «une ébauche, un chaos, une apocalypse, un poème hindou. » (l.l8) est utilisé pour introduire les manuscrits de Balzac tel un « monstre » (l.9) et mettre le lecteur en éveil.

Toutefois, on remarque qu’Ourliac utilise des exagérations afin de faire rire son public. Il utilise des gradations comme celle à la ligne 12 où Balzac renvoie ses manuscrits sur« d’énormes feuilles, des affiches, des paravents ! » tant il a modifié et raturé son premier essai. Ourliac compare les manuscrits à des « feuilles de pur chinois » (l.33-34), des feuilles « très lisiblement écrites en siamois. » (l.36) et même «  des hiéroglyphes » (l.24) pour bien insister sur le fait que Balzac a tellement corrigé et réécrit des parties qu’on y comprend rien de rien.

D’autre part, l’humour du texte se présente aussi à travers l’état de l’imprimerie qui petit à petit perd espoir et désespère. Au début du texte, Ourliac décrit l’ambiance qui règne a l’imprimerie tel « un coursier bouillant », « prête et frappant du pied ». Au fur et à mesure, il a recourt a des personnifications de l’imprimerie qui « pâlit » (l.8) et qui « se réjouit peu » (l.26) et des presses qui « gémissent » (l.27)  pour montrer la détérioration de la morale. On distingue également des hyperboles telles que « un prote généreux offre de se bruler la cervelle », « s’arrachent les cheveux », « perdent la tête » « perdent la vue et le peu de langue qu’ils savaient » pour montrer l’état d’épuisement total.

 

En contre partie on ne peut qu’admirer la façon qu’Ourliac a décrit les manuscrits qui soudainement prennent vie « comme une fusée à la congrève », comme « une pluie lumineuse de phrases, d’épithètes et de substantifs » (l.18). Pour cela, Ourliac utilise un discours narratif au présent de l’indicatif, comme par exemple « un trait de plume qui rayonne et serpente (…) et s’épanouit » (l.16).

Les comparaisons à des arabesques (l.20) et à des feux d’artifices (l.21) montrent qu’Ourliac admire Balzac puisqu’il lui compare son écriture à de l’art. On le voit aussi aux adjectifs « inouïe » (l.8) et « excellent » (l.40), utilisés pour qualifier le travail de Balzac.

 

En  conclusion, la description humoristique d’Ourliac, nous révèle que Balzac ne serait jamais satisfait de son écriture tant qu’il n’y a pas de délais et il est prêt à passer sa vie entière à exploiter tous les mots de la littérature française pour enfin aboutir à la perfection. Parallèlement, nous avons vu dans le texte précédent que Flaubert est toujours malheureux tant que son travail n’atteint pas la vision qu’il lui a attribuée. Ces deux génies, fou de la littérature, passent donc la plus grande partie de leur temps à revoir, raturer et corriger leurs textes.

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