Les débuts du Parti communiste

Le Parti communiste chinois (PCC), créé à Shanghai en juillet 1921, n'est à l'origine qu'un groupuscule sans assise sociale. À l'inverse des partis communistes européens, il n'a que peu d'écho au sein de la classe ouvrière. Cette dernière ne représente, en tout état de cause, que 0,5% de la population d'un pays encore peu développé économiquement et essentiellement agraire. Dans une Chine semi-colonisée par les pays occidentaux, déchirée par des guerres sporadiques que se livrent les potentats locaux -les « Seigneurs de la guerre », où il n'existe plus de pouvoir central capable de gérer un territoire de la taille d'un continent, un autre parti se pose en réformateur : le Gouomintang. Ce parti de la bourgeoisie des villes industrialisées, anti-impérialiste et patriotique, rassemble ceux qui souhaitent réunifier la Chine et mettre fin à l'état de chaos. En 1924, sur injonction du Komintern, les communistes chinois fusionnent avec ces nationalistes, et cette union contre nature porte rapidement ses fruits : de 300 membres en 1923, le PCC en compte 58 000 en 1927. Dans les bassins ouvriers des villes côtières, les communistes organisent plusieurs grèves insurrectionnelles, qui élargissent d'autant leurs bases. Or ce succès inquiète fortement Chiang-Kai-shek. En avril 1927, le chef du Gouomintang décide donc de se retourner contre ces alliés devenus trop encombrants : il lance ses hommes contre les communistes de Shanghai. Ces attaques font des milliers de morts, et permettent aux nationalistes de s'emparer des bastions communistes. Le PCC, décimé, entre dans la clandestinité, et ce qui reste de ses troupes part se réfugier dans les montagnes reculées de l'intérieur de la Chine. Son élan révolutionnaire, il va désormais le tirer de l'alliance qu'il passe avec la paysannerie, et de son anti-impérialisme, qui trouve un puissant écho dans une Chine mise en coupe réglée par l'Occident depuis le milieu du XIXe siècle, et bientôt par le Japon.