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Les Essais, chapitre XIII, de l'expérience, Montaigne.

Publié le 27/02/2008

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montaigne

Colle de français

Les Essais, livre III, chapitre XIII, Montaigne.

 

            Au XVème siècle, l’Empire Byzantin est à l’agonie. Agonie qui prend fin en 1452, avec la prise de Constantinople par les turcs, sous la direction du sultan Mehmet II. S’en suit un vaste exode des byzantins vers l’Occident, notamment vers l’Italie. Parmi eux des intellectuels, qui apportent leur extraordinaire bibliothèque, qui compte les derniers exemplaires des textes de l’Antiquité.

            Ainsi, le XV siècle marque l’avènement d’une nouvelle ère pour l’Occident, qui s’exprime par la redécouverte des grecs et des romains. Il s’agit de la Renaissance. Epoque, donc, marquée par l’influence des anciens, notamment des philosophes anciens. Philosophe anciens donc, qui composent la bibliographie de Montaigne notamment, précisément des Essais. Ainsi emprunt, il mène une réflexion autour de la sagesse (comment la concevoir). Réflexion particulière qu’il axe sur les principes d’otium et de negotium (les épicuriens diraient ataraxie), comme on peut le voir dans le livre III, précisément au chapitre XIII, dans le texte qui nous est proposé.

 

            Texte donc, qui pose la question « Dans quelle mesure Montaigne conçoit-il la sagesse à partir des principes d’otium et de négotium ? ». (Lecture du texte) On proposera de découper le texte comme suit : du début jusqu’à « laborieuses pensées, où Montaigne propose une conception de la sagesse fondée sur la nature, sur la jouissance de ce qu’elle offre (conception épicurienne, on le verra) ; puis, donc de « sages », jusqu’à la fin, où Montaigne va au bout de sa pensée : « plus que jouir des plaisirs de la nature, la sagesse passe par le repos, par le negotium. »

 

I- Montaigne propose une sagesse fondée sur la nature

 

a) la nature extérieure est importante dans son propos

§1 évocation de la promenade au verger; rythme poétique de la phrase;

gradations ; champ lexical du plaisir ;

 

b) le paradoxe (qui renverse le point de vue habituel)

- l'admiration de Montaigne se porte non sur les actions extraordinaires faites par

Alexandre et César mais sur leurs capacités à "jouir des plaisirs naturels"

- utilisation surprenante du mot "illustre"

 

c) la nature intime est mise en avant (importance accordée au corps)

- verbes danser et dormir; structure du texte dans lequel le thème du repos apparaît 2 fois

-les "plaisirs naturels"

-la personnification de la nature (1.3 et 1.16) avec l'image de la mère protectrice et

Nourricière (nature a maternellement observé cela ; nous y convoie non seulement par la raison, mais aussi par l’appétit (appétit au sens de désir, qui nourrit le plaisir )).

- le jeu de mot sur "prendre" : Montaigne préfère l'expression "prendre du repos" à la

formule "prendre une ville" ...

 

II) La sagesse fondée sur le repos, le negotium.

 

a) la sagesse accessible à tous

Le mouvement du texte: du particulier au général

§2 : implication de l'auteur et constat général ("nous sommes de grands fous" (§1 : utilisation du JE et passage au NOUS)

 

b) l'emploi du de la forme dialoguée

- implication du lecteur à chaque étape de l'argumentation : phrases maintes fois

entendues et réponses énergiques de Montaigne (exclamation! question rhétorique)

réponse de Montaigne (avec comparatif de supériorité "la plus grande besogne de tous")

 

c) la transmission des valeurs morales

- champ lexical de la justice ("injustice"- "nécessaires et justes") qui montre que suivre la nature (ce qui est donc accessible à tous) est la garantie de l'harmonie sociale. - la recherche de la simplicité: image du rideau (refus de la comédie sociale)

-la métaphore de l'artisan ( "manier", "besogne", "composer" et "chef-d’œuvre")

 

Conclusion:

a- réponse synthétique à la question posée

La sagesse selon Montaigne c'est de vivre en harmonie avec la nature, ne pas faire de distinction entre la nature extérieure et notre nature intérieure; c'est proposer un idéal accessible à tous sans pour autant dénigrer les hommes exceptionnels

b- ouverture

Cette sagesse suppose une observation de soi (comme le fait Montaigne en inventant l'autobiographie au sens moderne). Elle s'oppose aux modèles qui appellent au dépassement de soi, à la recherche incessante de la gloire. Elle n'est pas non plus une incitation à la passivité puisque chacun doit composer sa vie (forme de l'épicurisme). La formule finale peut être rapprochée du Carpe Diem des poètes de la Renaissance.

 

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