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Les evolutions de la natation sportive

Publié le 17/02/2011

Extrait du document

 

 

TPE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Brian JANY

 

Edouard LEHOUX

 

Aymeric LE CORNO

 

Martin ROYO

 

C1 ES-S

 

Année 2009-2010

 

La natation sportive

 

 

 

 

 

 

 

THEMES :

 

-     l’environnement

 

-     les évolutions

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Problématique :

 

Quelles sont les évolutions qui ont permis l’amélioration des performances des nageurs en natation sportive?

 

Quelles sont les conséquences de ces évolutions sur le monde de la natation d’aujourd’hui?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sommaire

 

 

 

Introduction                                                      p.4

 

 

 

I) L’évolution des techniques de nage           p.5

 

 

 

1)         L’origine de la brasse………………….p.5 

 

2)         L’origine du crawl………………………p.7 

 

3)         L’origine du dos crawlé………………..p.9 

 

4)         L’origine du papillon…………………...p.10 

 

5)         Le 4 nages……………………………...p.11 

 

 

 

 

 

II)        L’évolution technologique                       p.12

 

 

 

1)         Les maillots de bain « classiques »….p.12 

 

2)         Les combinaisons……………………...p.14 

 

3)         Les autres équipements contribuant à l’amélioration des performances……..p.21

 

 

 

III) Les conséquences : une nouvelle économie et médiatisation autour de la natation           p.22

 

 

 

1)         Médiatisation de la natation…………..p.22 

 

2)         L’industrie de la natation……………...p.24 

 

3)         L’économie autour de la natation........p.25 

 

 

 

 

 

Conclusion : et demain ?                         p.26

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Introduction :

 

 

 

 

 

La natation est la méthode qu’adoptent les êtres humains et certains animaux pour se mouvoir dans l’eau sans autre force propulsive que leur propre énergie.

 

La natation sportive est officiellement apparue lors des premiers Jeux Olympiques modernes en 1896. Quatre épreuves de natation étaient organisées en pleine mer : deux de 100 mètres dont une pour marins, une de 500 mètres et une de 1200 mètres.

 

 

 

De nos jours, la natation sportive consiste à parcourir, le plus généralement dans une piscine (se développent aujourd’hui les épreuves de natation dites en eau libre qui ne seront pas abordées ici), le plus rapidement possible et dans un style codifié par la Fédération Internationale de Natation (FINA), une distance donnée. Il existe 16 épreuves olympiques par sexe :

 

-       les 50, 100, 200, 400, 800 (seulement pour les femmes) et 1500 mètres (seulement pour les hommes) nage libre. Le nageur nage en adoptant la technique de son choix. En pratique, les épreuves de nage libre sont toujours nagées en crawl (cf. « l’origine du crawl »)

 

-       les 100 et 200 mètres papillon (cf. « l’origine du papillon »)

 

-       les 100 et 200 mètres brasse (cf. « l’origine de la brasse »)

 

-       les 100 et 200 mètres dos (cf. « l’origine du dos crawlé »)

 

-       les 200 et 400 mètres 4 nages (cf. « le 4 nages »)

 

-       les relais 4x100 mètres nage libre, 4x200 mètres nage libre et le 4x100  mètres 4nages.

 

 

 

Les épreuves de natation sportive se déroulent dans des bassins de 50 mètres (dits « grands bassins » ou « bassins olympiques »), et dans des bassins de 25 mètres (dits « petits bassins »). Pour une même distance, les temps sont plus rapides en petit bassin qu'en grand bassin, car la poussée sur le mur lors du virage permet d'augmenter la vitesse du nageur.

 

 

 

La natation sportive, qui comme nous l’avons vu consiste à parcourir ces différentes distances le plus rapidement possible, a amené l’homme à améliorer  ses performances. Il a toujours cherché à progresser et à être le meilleur.

 

 

 

Nous verrons que ces efforts ont porté et portent toujours sur deux axes :

 

- l’amélioration des techniques de nage,

 

- l’amélioration du matériel.

 

 

 

Nous aborderons donc dans la suite ces deux parties puis dans une troisième partie nous analyserons l’impact que tout ceci a eu sur la situation et l’image du sport « Natation » dans le monde d’aujourd’hui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

I)            L’évolution des techniques de nage

 

 

 

Nager c’est évoluer dans un milieu aquatique sans possibilité de reprise d’appui solide.  Afin d’optimiser cette pratique il faut trouver le meilleur équilibre entre :

 

- une avancée la plus hydrodynamique possible, celle où la résistance de l’eau sur le corps (la traînée) est la plus faible,

 

- une propulsion la plus efficace possible à la recherche d’appuis des membres inférieurs et supérieurs les plus performants,

 

- les contraintes respiratoires : la prise d’air nécessaire à l’alimentation des muscles doit être la plus efficace possible sans nuire à l’hydrodynamique, de plus, les efforts musculaires doivent être les moins consommateurs d’oxygène possible,

 

- les contraintes réglementaires de codification des nages par la FINA.

 

 

 

Nous allons donc analyser d’où viennent nos nages actuelles et comment les nouvelles techniques de nages contribuent à l’amélioration de la performance.

 

 

 

 

 

1)   L’origine de la brasse

 

 

 

C'est sans doute la nage la plus ancienne et c'est la première a avoir été nagée en compétition (1837) en Angleterre.

 

 

 

English side stroke : cette            « brasse sur le côté » se complexifie vers 1840 en accentuant la perte de symétrie dans les mouvements de bras. L’un travaille davantage en poussant et l’autre en traction (retour sous-marin). Le corps est incliné et les jambes passent d’une gestuelle de grenouille à un ciseau qui coince l’eau entre elles.

 

 

 

L’english side stroke

 

Le trudgeon : combinaison de la brasse avec le retour alternatif aérien des deux bras (style coup de poing). Le nageur prend appui sur tout l’avant bras pour tirer le corps à lui. Les mouvements de bras ne sont accompagnés que d’un faible mouvement des jambes ressemblant à une ondulation du corps à l’oblique. Le corps est moins incliné que pour la nage précédente mais les contraintes respiratoires de cette nage font qu’elle n’est utilisable que sur de courtes distances. 

 

Le trudgeon

 

 

 

 

 

 

 

La double brasse : les mouvements de bras sont à peu près semblables à ceux du Trudgeon mais le rôle des jambes est plus important. Elles accompagnent l’un des mouvements de bras. Cette nage est un peu plus horizontale que le Trudgeon, elle combine mieux le travail des jambes et des bras et est donc moins fatigante.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La brasse actuelle : elle est le fruit des différentes techniques évoquées ci-dessus :

 

La brasse se pratique sur le ventre et se base sur les actions successives, coordonnées et symétriques des jambes et des bras. Ceux-ci restent sous l'eau en permanence : seul l'axe formé par la tête et les pieds oscille par rapport à la surface de l'eau lors de l'enchaînement des mouvements. L'avancée du corps est assurée alternativement par les membres supérieurs (mains, avant-bras et bras) et inférieurs (pieds, jambes et cuisses). L'action de poussée des jambes est appelée ciseau de brasse : les jambes du nageur se replient, se détendent vers l'extérieur, puis se rapprochent vivement l'une de l'autre, ce qui crée la propulsion.

 

Son évolution a été tardive car les efforts se sont d'abord portés sur les disciplines les plus rapides. Elle est allée progressivement dans le sens d'un travail plus ample et plus important des bras avec une recherche de meilleure continuité (nage moins saccadée).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kōsuke Kitajima, quadruple champion olympique en brasse

 

 

 

Le ciseau de brasse

 

 

 

2)   L’origine du crawl

 

 

 

Le crawl s'impose rapidement dans les épreuves de nage libre de courtes distances, plus tardivement (1920) dans les épreuves plus longues.

 

 

 

 

 

La Coupe : A plat ventre, tête émergée, le nageur lance en avant le bras droit étendu dans toute sa longueur, puis il ramène les bras vers les hanches, chassant en même temps vigoureusement l’eau avec la plante des pieds, avant d’exécuter le même mouvement avec le bras gauche.

 

 

 

 

 

La coupe

 

 

 

Le trudgeon : combinaison de la brasse avec le retour alternatif aérien des deux bras (style coup de poing). Le nageur prend appui sur tout l’avant bras pour tirer le corps à lui. Les mouvements de bras ne sont accompagnés que d’un faible mouvement des jambes ressemblant à une ondulation du corps à l’oblique. (voir photo ci dessus)

 

 

 

Over arm stroke : (coup de bras par dessus) C’est une variante de l’english side stroke avec un retour aérien du bras qui est devant (moins de résistance).

 

 

 

 

 

L’over arm stroke

 

 

 

 

 

Le crawl actuel: il dérive des différentes techniques évoquées ci-dessus :

 

En crawl, la position du corps est horizontale et se caractérise par un battement de jambes et une rotation alternée des bras avec propulsion du bras sous l’eau et son retour en dehors de l’eau. La respiration se place lorsqu’un des deux bras effectue son retour aérien.

 

 

 

 

 

 

 

Alain Bernard en crawl

 

 

 

 

 

Le mouvement des bras en crawl

 

 

 

L'évolution de la discipline doit beaucoup aux Australiens qui l'introduisent en 1893 dans leur pays en y instaurant une cadence rapide des bras et un cycle de battements à 4 temps (c’est à dire 4 battements de jambes par cycle de bras). Les Américains, avec notamment Johnny Weissmuller (Tarzan au cinéma), feront évoluer cette discipline vers une nage plus ample et plus \"glissée”.

 

En 1932, les Japonais créent le crawl rattrapé (action discontinue des bras, un bras attendant le retour de l'autre pour commencer sa traction).

 

Les Australiens, dans les années 50, s'appuient à nouveau sur un travail prépondérant des bras à un rythme plus élevé.

 

Actuellement, deux techniques sont utilisées selon la distance à couvrir : une rythmée avec un battement à 4 ou 6 temps et une fréquence de bras élevée sur les distances courtes. Une moins rythmée avec une fréquence de bras moins élevée et sur un battement à seulement 2 temps sur les longues distances car les muscles des jambes très puissants sont aussi très consommateurs d’oxygène (qui permettra au nageur de tenir une plus longue distance). Ces deux techniques essaient de faire se superposer plus que se succéder les deux phases motrices des membres supérieurs et inférieurs.

 

 

 

 

 

3)   L’origine du dos crawlé

 

 

 

 

 

Le dos brassé : Sur le dos, tête émergée, le nageur étend les bras horizontalement et latéralement, les paumes des mains horizontales. Il tourne aussitôt les paumes des mains verticalement et amène les bras étendus le long du corps. Ce  mouvement est  accompagné d'un ciseau de brasse. 

 

 

 

Le dos brassé

 

 

 

Le dos trudgeon : Sur le dos, combinaison de la brasse avec le retour alternatif aérien des deux bras. Le nageur prend appui sur tout l’avant bras pour tirer le corps à lui. Les mouvements de bras ne sont accompagnés que d’un faible mouvement des jambes ressemblant à une ondulation du corps à l’oblique.           

 

Le dos actuel : Le style consiste à nager sur le dos, en se propulsant à l'aide d'un mouvement alternatif des bras, et d'un battement de jambes. Par rapport aux autres styles de nage, le dos a l'avantage de ne pas poser de problèmes de respiration, car le visage est en permanence hors de l'eau. En revanche, le nageur ne peut pas voir où il va.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aaron Peirsol en dos (crawlé), triple champion olympique aux jeux de Pékin

 

 

 

C'est l'américain Hebner qui introduit le dos crawlé en 1912 aux J.O. de Stockholm. Mais une forme de dos brassé était déjà connue notamment depuis les J.O. de 1900 à 1908, le record établi en dos brassé ne sera finalement battu qu’en 1920. Les Japonais, dès 1930, remplacent le traditionnel pédalage par un battement. Kiefer, en 1933, adopte une position très arquée du corps, un retour latéral des bras et un trajet très horizontal. En 1948, le Français Vallerey introduit la flexion du coude. Les Australiens, en 1956, adoptent un style plus rythmé avec un mouvement de roulis du corps permettant une entrée des mains dans l'axe du corps. Actuellement, la tendance est à une flexion importante du coude permettant une bonne orientation des surfaces motrices tout en gardant une forme plus hydrodynamique.

 

 

 

4)   L’origine du papillon

 

Trudgeon avec traction simultanée des bras : Combinaison de la brasse avec le retour simultané aérien des deux bras (style coup de poing). Le nageur prend appui sur tout l’avant bras pour tirer le corps à lui. Les mouvements de bras ne sont accompagnés que d’un faible mouvement des jambes ressemblant à une ondulation du corps à l’oblique.

 

Le papillon brassé : Style de nage ventral, où les bras et les jambes agissent symétriquement. Les bras exercent une traction puis une poussée propulsant le corps vers l'avant. Le retour des bras s'effectue en les lançant hors de la surface de l'eau vers l'avant. Le retour des bras est accompagné d’un ciseau de brasse.

 

 

 

 

 

 

 

Le papillon actuel: Le papillon est un style de nage ventral, où les bras et les jambes agissent symétriquement. Les bras exercent une traction puis une poussée propulsant le corps vers l'avant. Le retour des bras s'effectue en les lançant hors de la surface de l'eau vers l'avant. Le corps a une action d'ondulation, similaire à celle du dauphin.

 

Le papillon est une nage particulièrement éprouvante qui requiert une grande technicité. La phase la plus difficile pour les débutants est le retour des bras en avant, qui est le seul moment où la respiration est possible. Correctement nagé, le papillon est toutefois la deuxième nage la plus rapide (après le crawl).

 

 

 

 

 

Michael Phelps en papillon

 

 

 

Frederick Bousquet en papillon

 

 

 

Cette nage est apparue d'abord dans les années 1930 comme une variante de la brasse. Le retour des bras hors de l'eau permettait aux nageurs d'aller plus vite. Lors des J.O de 1952 (Helsinki), tous les finalistes en brasse étaient des papillonneurs. Donc depuis ce jour, le règlement de la FINA sépare les deux nages, qui sont pratiquées lors d'épreuves différentes : la brasse d’un côté et le papillon d’un autre côté.

 

 

 

5)   Le 4 nages : 

 

 

 

 Cette épreuve apparaît pour la première fois aux Jeux olympiques lors de l'édition de Mexico, en 1968. Par la suite, elle n'y réapparaît qu'en 1984, et depuis, a toujours été au programme.

 

Dans les épreuves de 4 nages individuelles, le nageur couvre les quatre styles de nage dans l’ordre suivant : papillon, dos, brasse et nage libre.

 

La principale particularité technique du 4 nages réside dans le virage effectué lors de la transition entre deux nages. Il s'agit d'une part de se mettre dans les meilleures conditions pour la nage suivante, mais aussi de respecter entièrement le règlement de la nage en question, sous peine de disqualification.

 

À la fin du papillon, les mains doivent toucher le mur en même temps, puis doivent quitter le mur par l'arrière pour la partie en dos. La plupart des nageurs plient les genoux sous le corps après avoir touché le mur, et ensuite se lancent sur le dos. Durant la rotation, les bras sont placés assez près du corps, les mains se trouvant à quelques centimètres devant la poitrine. Cela permet de réduire le moment de rotation et donc de tourner plus vite. A la fin de la phase de rotation, le nageur pousse sur le mur avec ses jambes, s'élance sous l'eau, et entame le dos.

 

La partie en dos doit se terminer en touchant le mur tout en restant sur le dos. Contrairement aux épreuves en dos, il n'est donc pas question d'effectuer une culbute et toucher le mur avec les pieds sans l'étape intermédiaire de la touche avec la main. La nage suivante étant la brasse, le nageur doit quitter le mur sur le ventre. La plupart des nageurs réalisent donc un virage ouvert, en amenant simplement les pieds contre le mur. Sous l'eau et la tête tournée vers le sol, il suffit alors de pousser et de se propulser grâce aux jambes.

 

La section en brasse doit se terminer comme celle en papillon : les deux mains doivent toucher le mur en même temps. Un virage en brasse classique est ensuite effectué, et la dernière partie peut commencer : la nage libre.

 

En 4 nages, nage libre signifie n'importe quelle nage avec la restriction (inexistante dans les épreuves séparées) qu'elle ne doit pas être le dos, le papillon, ou la brasse. Le crawl est bien sur utilisé par les nageurs.

 

 

 

 

 

L’homme par le perfectionnement de ces techniques de nage a pu améliorer nettement ses performances. En effet avec ces améliorations il a obtenu:

 

- une meilleure glisse : nageur gainé et droit, les forces de frottements avec l’eau sont plus faibles (traînée réduite)

 

- une propulsion plus performante

 

- une optimisation de la phase de respiration au cours du cycle de chaque nage

 

 

 

Mais l’homme n’aurait pas atteint les niveaux de performance actuels s’il n’avait aussi eu recours à une autre source de progrès: la technologie des équipements de natation.

 

C’est ce que nous verrons dans notre seconde partie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

II)         L’évolution technologique

 

 

 

 

 

Nous allons dans cette partie présenter comment s’est traduite l’évolution technologique dans le domaine de la natation en expliquant en quoi ces évolutions technologiques ont permis d’améliorer les performances des nageurs.

 

 

 

 

 

 

 

1)    Les maillots de bain « classiques »

 

 

 

Aller toujours plus haut, plus fort et plus vite est la devise du sport olympique. Cela passe par des changements de méthode d’entraînement mais également par l’amélioration du matériel du sportif. Le maillot est le matériel de la natation ayant subi le plus d’améliorations.

 

Le maillot de bain a toujours existé mais a subi de nettes améliorations par rapport à ses débuts que se soit en termes de matières ou de style.

 

 

 

 

 

A l’origine, le maillot était tricoté à la main, le maillot de bain brodé est à la mode jusqu’aux années 50.

 

 

 

 

 

Les maillots de bain brodés de 1910

 

 

 

 

 

Le nylon a été mis au point en 1937 aux Etats-Unis. Alban Minville entraîneur de nageurs de haut niveau des années 50 a été le premier à importer des maillots en nylon en France.

 

Les nageurs apprécient le changement : ils sont légers et sèchent plus vite. Cela contribue déjà à l’amélioration des performances !

 

 

 

 

 

Alban Minville (au centre) et ses nageurs vêtus de leur maillot en nylon

 

 

 

Le lycra commercialisé en 1962 est une matière élastique qui permet au maillot d’épouser les silhouettes et contribue à une meilleure glisse dans l’eau, permettant ainsi de nager plus vite.

 

 

 

Le skinfit (80% de polyamide + 20% de lycra) a été mis au point par la célèbre marque Arena en 1973. Il colle comme une seconde peau et s’adapte à la morphologie de chacun. Mais la flexibilité, assez limitée, gêne quelque peu les nageuses.

 

 

 

 

 

Team Elite Arena de 1973 vêtue du skinfit

 

 

 

 

 

C’est lors des JO de Barcelone, en 1992, que Speedo, une marque australienne, révolutionne le maillot et lance le S2000 : un maillot de bain avec une texture de peau de dauphin. Ce maillot est révolutionnaire car il va à l’encontre de toutes les recherches des 20 années précédentes. 

 

 

 

Le S2000

 

 

 

Au lieu de vouloir réduire la traînée hydrodynamique en recherchant pour le maillot une surface la plus lisse possible, les laboratoires de recherche de Speedo se sont inspirés de la structure de la peau de dauphin. Celle-ci présente à sa surface des microporosités qui génèrent des microtourbillons. Par un phénomène complexe d’hydrodynamique et contrairement à ce qu’on imaginerait, ceci amène à une réduction de traînée.

 

 

 

En 1999, Arena propose un maillot de bain toujours plus fin et plus léger : le X-flat. Ce tissu a une épaisseur de seulement 0,29mm, pèse 140g par m2 et comporte 30% de lycra.

 

 

 

Comme nous l’avons ainsi vu, la matière du maillot n’aura cesser d’évoluer au cours du XXème siècle. Chaque nouvelle matière proposée vise à apporter aux nageurs une meilleure glisse et plus de légèreté. Ces deux facteurs contribuent naturellement à l’amélioration des performances.

 

Mais la technologie va plus loin : les combinaisons apparaissent !

 

 

 

 

 

2)    Les combinaisons

 

 

 

Ce paragraphe va présenter tout d’abord les grands axes techniques de développement des combinaisons avec les objectifs recherchés. Les questions relatives aux polémiques réglementaires et commerciales seront abordées par la suite.

 

 

 

Une combinaison est, en quelque sorte, un maillot ayant une plus grande surface : elle recouvre le torse, les jambes et parfois les bras.

 

 

 

Les objectifs techniques recherchés peuvent être classés de la manière suivante :

 

 

 

1a : réduire la traînée grâce à un matériau présentant une meilleure glisse dans l’eau que la peau du =nageur et à la suppression des coutures. Le tissu, d’abord utilisé pour les combinaisons de 2000 à 2008, favorisait l’écoulement de l’eau : le polyester, le polypropylène des matériaux principaux utilisés pour la fabrication des combinaisons étant tous des matériaux hydrophobes (qui repousse l’eau). Cela a amélioré la glisse mais il était encore possible de faire mieux en passant à des matériaux imperméables, comme ce fut le cas en 2009 avec le polyuréthane.

 

 

 

1b : réduire la traînée par le gainage du nageur. La combinaison comprime le nageur pour lui permettre de rester en ligne, elle le gaine pour éviter les mouvements parasites, pour être le plus hydrodynamique possible. Elle permet une meilleure fluidité aussi, soit un meilleur écoulement de l’eau sur le corps. Tous ces facteurs permettent au nageur de perdre moins d’énergie.

 

 

 

 

 

Représentation de l’écoulement de l’eau (lignes rouges) sur la LZR

 

 

 

 

 

2 : augmenter l’efficacité musculaire et réduire la fatigue en comprimant les muscles.

 

 

 

3 : améliorer la flottabilité en ayant recours à des matériaux plus légers. Ceci est en particulier le cas avec l’utilisation de matériaux à densité réduite comme en 2009 avec le polyuréthane.

 

 

 

Hugues Duboscq  (triple médaillé olympique) résume parfaitement les bienfaits des combinaisons : « dans la coulée, on sent vraiment qu’on glisse dans l’eau… On a l’impression d’être un sous marin. A la fin de la course, la combinaison permet de rester haut sur l’eau alors qu’avec la fatigue on a tendance à s’enfoncer dans l’eau qui du coup freine plus. La combinaison permet alors d’avancer beaucoup plus vite ».

 

 

 

 

 

 

 

Coulée d’Hugues Duboscq avec une combinaison tout polyuréthane

 

 

 

En effet si on compare ses chronos sur deux 50 mètres brasse, l’un avec une combinaison tout polyuréthane et l’autre en maillot de bain classique, on constate une différence de environ 2 secondes :

 

-50m brasse avec combinaison      28’’22 

 

-50m brasse en maillot classique   30’’36

Soit une progression de 7% simplement en enfilant une combinaison !

 

 

 

 

 

Historique d’une polémique

 

 

 

 

 

 

Déjà, lors des championnats du monde 1986, des nageuses apparaissent avec de maillots de bain à capuche créés par la marque italienne Diana. Mais ce modèle ne fait pas trop d’émules.

 

 

 

 

 

Le maillot à capuche de Diana

 

 

 

C'est à la fin des années 1990 que sont utilisées les premières combinaisons qui remplacent ainsi progressivement les traditionnels maillots de bain. Avant les JO d’Atlanta de 1996, la marque TYR propose une combinaison en plusieurs pièces, avec des manchettes non fixées au reste du corps, afin d'augmenter le confort du nageur au niveau des épaules. Ce modèle est refusé par la FINA dont le règlement stipule que la combinaison doit être d'un seul tenant.

 

 

 

Les manchettes de TYR

 

 

 

C'est lors de ces Jeux que l'Irlandaise Michelle Smith devient la première nageuse vêtue d'une combinaison à remporter une médaille d'or.

 

 

 

En 1999, la FINA autorise le port de la combinaison. La marque allemande Adidas défraie la chronique en mettant sur le marché une combinaison intégrale du cou aux poignets et chevilles. L'entreprise obtient un partenariat avec la star émergente du moment, l'Australien Ian Thorpe, pour tester et promouvoir cette tenue dont la technologie est validée par la Fédération internationale de natation. Malgré cela, il est déjà reproché à cette combinaison de permettre une économie d'énergie par la réduction de la traînée et la compression du corps.

 

 

 

Combinaison intégrale adidas 

 

 

 

 

 

 

 

L'Australien Speedo lance à son tour sa propre combinaison, la Fastskin, ce qui accroît la polémique sur l'utilisation de cette nouvelle technologie.

 

 

 

La Fastskin (peau rapide)

 

 

 

Toutefois, la FINA valide les progrès de ces deux compagnies à l'occasion d'un congrès organisé à Koweït en octobre 1999. Statuant que les combinaisons intégrales ne violent pas les règlements en vigueur, la FINA invite néanmoins Speedo et Adidas à rapporter leurs travaux pour plus de transparence. Par ailleurs, la fédération laisse aux nageurs la totale liberté de choisir ou non de porter ces tenues en compétition.

 

 

 

 

 

Dès l'année suivante, plusieurs marques annoncent la confection de combinaisons telles Arena qui lance sa tenue Powerskin, Diana et sa Mach1 100% silicone, ou encore Asics, ce quelques mois avant les JO d’été 2000.

 

 

 

La powerskin de Arena

 

À l'approche du principal rendez-vous de l'année, les critiques se multiplient notamment en Australie, le pays organisateur de ces Jeux et pays où la natation est reine. Ainsi, le double champion olympique Kieren Perkins et l'entraîneur en chef de l'équipe australienne Don Talbot craignent l'injustice que tous les nageurs ne puissent pas porter une combinaison. Speedo réplique en affirmant être capable d'accélérer la production de combinaisons et de les mettre à la disposition de tous les nageurs avant les Jeux. En avril, à l'approche des sélections olympiques, le Comité olympique australien porte l'affaire des combinaisons devant le Tribunal arbitral du sport. Mais ce dernier se range derrière la FINA et les conclusions de la réunion de Koweït d'octobre 1999. Lors des sélections olympiques australiennes, tous les principaux nageurs disposent finalement de combinaisons Speedo. À l'inverse, en raison d'un nombre insuffisant de tenues, l'utilisation de la Speedo est interdite lors des sélections canadiennes. Une décision un temps partagée par les États-Unis qui interdisent l'utilisation des nouvelles combinaisons pour les Olympic Trials avant de se raviser.

 

 

 

En 2000, lors des JO de Sydney la « mode » est donc aux combinaisons. Ian Thorpe remporte par exemple le 400 nage libre recouvert de sa fameuse combinaison dont seuls les mains, les pieds et la tête dépassent.

 

 

 

 

 

Ian Thorpe recouvert de sa combinaison intégrale Adidas

 

 

 

 

 

Grand battu de ces jeux : Alexander Popov (quadruple champion olympique sur les olympiades précédentes) qui préfère rester fidèle au maillot de bain classique et se contente alors de l’argent sur 100 nage libre face au vainqueur Pieter Van Den Hoogenband qui lui a choisi le pantalon (combinaisons recouvrant les jambes).

 

 

 

 

 

 

 

Départ de la finale des JO de Sydney

 

du 100m nage libre

 

Popov (le troisième en partant du fond) nageant en maillot  et Pieter Van Den Hoogenband (le quatrième en partant du fond) nageant en pantalon.

 

 

 

En 2004, lors des JO d’Athènes les équipementiers ont eu beau développer de nouveaux tissus toujours plus hydrophobes, on ne peut parler réellement d’innovations majeures.

 

 

 

La polémique portée à son plus haut (2008-2010), la LZR Racer

 

 

 

Le 12 février 2008, Speedo lance sa nouvelle combinaison, la LZR Racer, élaborée en association avec la NASA et l'Australian Institute of Sport. Lancée en grande pompe à Sydney en présence de l'équipe nationale australienne, la marque décrit sa tenue comme la « première entièrement assemblée et soud&eacu

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