Le sport peut-il moraliser ? La pratique sportive est-elle gage de vertu ?
Publié le 11/02/2016
Extrait du document
Le sport, tel qu'il existe depuis un siècle, a très souvent été utilisé à des fins idéologiques.
Les dictateurs, Hitler et Mussolini en tête, ont vu en lui un excellent moyen d'enseigner à la jeunesse des idées nationalistes tout en invoquant d'autres raisons, en apparence très louables: le sport développe le sens de la fraternité ainsi que les aptitudes corporelles. Aujourd'hui, l'argent étant entré en ligne de compte, il est l'objet de toutes les corruptions: triche-
ries médicamenteuses, contrats publicitaires mirobolants, etc. L'éloge de la performance conduit nombre de sportifs amateurs à ruiner leur santé afin d'avoir un corps toujours plus musclé, afin de courir toujours plus longtemps. Il est difficile aujourd'hui de parler de la moralité du sport. Toutefois, pratiqué avec mesure et discernement, il peut avoir une double fonction: une fonction éducative et une fonction divertissante.
«
Le sport n'a pas de vertu morale
•~(·U•
Le sport n'est jamais qu'un divertissement parmi d'autres.
Ce n'est pas en augmentant nos performances physiques
que l'on développe notre sens de
la réflexion.
Or, il faut réfléchir pour agir moralement.
A l'effort
de penser s'oppose
le divertissement
A
insi que le pense
Pascal , l'homme se
divertit
pour ne pas pen
ser à sa condition.
Mais
«Il est stupide, mon cher Lucilius, et tout à fait incon
venant qu'un homme cul tivé passe son temps à faire
jouer ses biceps, à se gon fler l'encolure et à s'élargir
la cage thoracique ...
Sénèque, Lettres à Lucilius
ce n'est que reculer pour
mieux sauter.
n faut avoir
le courage
d'affronter la
réalité.
«C'est un signe
d'incapacité mentale,
dit Épictète, que de
constamment s'occu-
per de ce qui conceme
le corps , comme de don
ner trop de temps à la
gymnastique» (Manuel).
C'est le pouvoir
de penser qui fait
la grandeur
de l'homme
A
ussi musclé que
puisse être un
homme , il ne sera jamais
«aussi fort et gros qu'un
bœuf » (Sénèque , Lettres
à Lucilius) .
Par ailleurs,
«plus le corps est pesant,
moins 1' esprit est agile»
(ibid.).
Les ressources
de la pensée sont sans
limites .
Ce sont elles
qui ont permis à
l'homme de s'affranchir
de la nature , de deven ir
un être humain, donc
un être moral.
Le sport
ne connaît plus
de juste milieu
P
aul Virilio a raison
de se demander si,
pour être véritablement
en.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Les acteurs du sport et leurs intérêts dans la pratique sportive
- En quoi une pratique sportive permet-elle de réduire le stress ?
- Aristote: Une pratique aristocratique, Principe unique, réalisations multiples, Nature de la vertu
- Gymnastique rythmique et sportive : palmarès JO - sport.
- golf. n.m., sport de plein air qui se pratique à